Ancrer sa spiritualité dans l’instant présent

Ancrer sa spiritualité dans l’instant présent

Alors que nous envisageons dès la naissance mille défis à relever, nous oublions combien nous sommes réalisés du seul fait d’être en vie. Combien aussi nous permettons à la vie elle-même de se perpétuer à travers nous. Si vos pérégrinations spirituelles ont pu vous amener en dehors de vous-même, il est temps de revenir à la maison.

Peut-être cherchez-vous un sens à l’existence. Sachez que ce dernier se révèlera à vous en sortant des histoires personnelles pour embrasser l’Œuvre collective et apporter son concours à la Vie. Car si nous parlons encore d’ancrage et d’enracinement, c’est qu’une part de nous pense qu’il pourrait en être autrement. Comme si la Vie commettait des erreurs de casting, et que nous étions dans une acuité suffisamment aiguisée pour remettre en cause la justesse de ce qui est. Nous aurions alors tôt fait, à coup d’injonctions impérieuses aux allures d’honneur de soi, de cultiver des pratiques censées nous amener à ce qui, en réalité, a toujours été.

Un manque d’ancrage, vraiment ?

Si nous nous détachons de nos certitudes, de nos interprétations, jaillit soudain l’évidence que l’ancrage n’est plus un moyen mais une fin en soi, un absolu qui se vit, même dans les endroits où nous ne l’aurions pas perçu. La simple idée qu’il pourrait venir à manquer crée aussitôt des conséquences réelles, pourtant basées sur l’illusion. Nous nous hantons nous-mêmes avec les plus puissants sortilèges, ceux qui appartiennent au monde des concepts et des idées.

Certains aiment à penser qu’ils détiennent, dans leur valise magique regorgeant de protocoles prêts à l’emploi, les techniques ramenant l’être à la matière, à coup de posture de l’arbre, de tourmaline ou de nard. Il n’en reste pas moins que la stimulation superficielle d’une énergie n’est qu’un palliatif temporaire qui renforce la dépendance à l’outil, sans donner à l’individu le socle viable d’un déploiement pérenne.

Incarner notre Essence

Si nous sommes ici, si nous vivons cette vie, c’est que cela devait être. Il ne sert à rien de le remettre en cause. C’est ainsi que nous ne jouons plus aux effets panse-ment mais qu’en revenant à la souche même de notre non-assise, nous levons un à un les voiles et freins que nous avons nous-mêmes créés. Ils ont les conséquences que l’on connaît : entraver l’autorégulation de la vie.

Dans notre monde et notre culture du “ faire ”, nous préférons tenter de trouver des solutions concrètes, forts de nos besoins de contrôle, plutôt que de nous déposer au cœur de nous et de permettre à la conscience de faire son œuvre, bien au-delà du mental. S’ancrer ne serait plus alors traverser cette Vie dans la matière, mais l’accueillir et se laisser traverser par Elle.

Redéfinir la spiritualité

Nous nous complaisons parfois dans des chimères oniriques, cultivant l’espoir d’un ailleurs, comme pour consoler nos parts perdues dans l’existence. À un point tel que nous finissons par nous éloigner de la vie, de l’incarnation, que nous nourrissons un refus de ce qui est. Nous devenons allergiques, intolérants à ce qui n’est pas conforme à nos projections.

La spiritualité est pourtant, loin des dogmes, sensée nous amener à une compréhension plus grande, à un accueil plus inconditionnel, à la compassion, l’ouverture, la paix et l’amour. Mais nous cherchons plutôt les voies de perfection prétendues, comprenez celles qui font l’affaire de nos projections. Pourtant la perfection est. Elle n’est ni l’objet de notre volonté, pas plus que ce que notre mental pense qu’elle devrait être.

Accepter l’expérience

Renouer avec la Vie et donc l’ancrage consisterait en cette bascule du regard qui offre à notre conscience le « Nouveau Monde » avec lequel nous nous sentons en phase pour vivre cette expérience. Lequel ne dépend d’aucune date figée mais d’une qualité de conscience dans notre perception de ce qui nous entoure.

Par ailleurs, le quantique nous ouvre à la perspective qu’il n’y aurait pas de séparation entre l’âme et le corps, l’un étant la manifestation densifiée de l’autre, faisant évoluer la vision ancestrale. Dès lors que l’un serait l’autre, comment pourrait-il venir à manquer ?

Lever les entraves à l’enracinement naturel

À la source des déficits d’ancrage, à la dispersion, à la procrastination, nous retrouvons la thématique du déni d’incarnation. La stimulation ponctuelle et artificielle de notre enracinement n’aura donc qu’un effet transitoire et superficiel. On aurait en outre tôt fait de vouloir se saisir du déni, d’en trouver les causes et de les régler, autant de leurres supplémentaires qui ne feraient qu’entretenir et nourrir l’idée même des histoires que l’on se raconte. La clé se trouverait-elle alors dans le doute, la remise en cause de ce que nous avions érigé en vérité ?

Et si l’idée même de mourir à cette croyance neutralisait cette magie envoyée ? Et si, à la manière du Ho’oponopono originel la résolution consistait à se remettre en harmonie avec ce qui est, en reprenant la responsabilité d’avoir été simplement en résistance.

Le moment présent

À chaque fois que toute notre conscience se vit dans le présent, la vie devient présent. Il n’y a plus de passé ou de futur, de craintes ou de fantômes. Dans cet espace, ce temps, nous sommes totalement à cette vie, cette matière, cet ancrage comme une conséquence naturelle de notre alignement ” focussé “.

Au-delà même d’un problème à régler, l’ancrage pourrait alors être vu comme un état de conscience, une acuité particulière de présence, un changement de tonalité vibratoire qui nous permet de poser un trait d’union entre notre humanité et notre essence. Et, par là même, d’accéder à l’incarnation fulgurante de tout ce que nous sommes depuis toujours.

Le piège de l’identité

Pour finir, notre identité, notre façon de nous définir et de nous vivre sont souvent autant de manières de nous ancrer dans une forme de consistance. Pourtant, l’id-entité, désigne étymologiquement l’entité qui se trouve là, et non celle qui porterait telle ou telle caractéristique.
La réflexion sur soi-même, bien qu’en apparence honorante, peut aussi nous conduire à figer, à bloquer la circulation de notre énergie et à verrouiller notre processus d’incarnation en perpétuel mouvement. Dès lors que nous croyons cerner avec notre mental ce que nous serions ou non, nous laissons aux portes de notre être incarné le champ potentiel de tout ce qui aurait pu se vivre mais qui n’a simplement pas été reconnu.

S’ancrer revient donc finalement à cesser d’avoir une idée sur soi-même, à renoncer au contrôle, au savoir, à l’autodétermination raisonnée, pour faire l’expérience du Soi à chaque moment de l’existence, libre de se réinventer et de se re-découvrir à chaque instant.

Résonner, vibrer, créer et se vivre, libre de toute étiquette, à commencer par celle de l’ancrage.

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