apprendre La méditation pleine conscience
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la méditation pleine conscience (ou de pleine présence) est une pratique de tous les jours qui est très accessible à tous. Pour en savoir plus sur ce sujet, Canal Vie a demandé à Nicole Bordeleau, l’auteure du livre Revenir au monde, vivre au cœur de l’instant présent grâce à la méditation, de nous donner 5 astuces faciles pour inclure cette pratique à son quotidien.
1- Faites de courtes séances de méditation pleine conscience
L’erreur la plus typique est de vouloir mettre la barre trop haut dès le début et de s’imposer des séances de méditation de 25 minutes voire plus. C’est beaucoup trop ambitieux pour débuter. Je recommande de commencer par de courtes séances de 6 à 10 minutes pendant le premier mois, on peut en revanche répéter la séance 2 ou 3 fois par jour. Vouloir méditer longtemps les premières fois revient à vouloir courir un marathon au bout d’une semaine d’entrainement à la course à pied! La méditation est une pratique qui s’inscrit dans le temps et être trop avide, trop pressé peut même être contre-productif. Une fois qu’on est habitué à faire de la méditation pendant 7 minutes, je recommande d’ajouter une minute le mois suivant, pas plus. C’est de cette façon que la pratique deviendra quelque chose de solide.
2- Ne changez pas votre vie
Certains débutants font tout un tas de changements quand ils commencent à méditer. Ils se sentent obligés de faire brûler des bâtons d’encens, des bougies, de s’acheter des vêtements qui soient adaptés à la méditation. Ça ne sert pas à grand chose, la méditation doit rester une pratique très naturelle, très simple qui ne devrait en rien perturber son quotidien, ses habitudes de vie. Il ne faut pas rendre les choses compliquées, s’imposer de s’assoir en lotus, face au soleil, de réaménager sa chambre etc. Ça ne fait qu’ajouter du stress alors que la méditation sert justement à adoucir le quotidien. Vous n’avez besoin que de deux choses : vous et votre souffle.
3- Acceptez les pensées qui vous traversent
Contrairement à ce que certaines personnes peuvent penser, méditer ce n’est pas arrêter de penser. Méditer ce n’est pas faire le vide, devenir extrêmement calme et chercher à atteindre un état second. Non, méditer en pleine conscience c’est avant tout faire la paix avec ce qui est là, autour de soi, le bruit d’une télévision dans la pièce d’à-côté, son mal de dos et ses pensées qui traversent son esprit. Il faut être témoin de tout ça, essayer d’en devenir un spectateur bienveillant. C’est précisément quand on est capable de laisser passer les choses qu’on s’en détache et qu’une transformation intérieure se produit.
4- Trouvez un ancrage
Un ancrage, c’est quelque chose qui nous ramène à la méditation. C’est par exemple son propre souffle qui est un « objet » disponible 24h sur 24 et sur lequel on peut fixer son attention. Ça permet ainsi de rester au moment présent, de s’ancrer littéralement, ici et maintenant. Chez certaines personnes en revanche, se concentrer sur le souffle peut devenir anxiogène, dans ce cas-là il faudra trouver une autre forme d’ancrage. Ça pourra être le chant des oiseaux dans son jardin ou bien la flame d’une bougie qui vacille. L’ancrage est quelque choses de très personnel et chez certains, ça peut carrément être le bruit de la ville: il y a des gens qui méditent en plein New York avec le bruit de la circulation comme ancrage!
5- Méditez, faites-vous un cadeau
Nous sommes dans une société qui attache beaucoup d’importance au corps, on surveille ce qu’on mange, on fait de l’exercice, on essaye de bien dormir, mais on ne prend presque jamais le temps de prendre soin de son esprit. Méditer, c’est se faire un cadeau, et ça doit faire partie de la vie, comme une forme d’hygiène. L’erreur serait de penser qu’on médite pour se « réparer », pour se changer, parce qu’on est « défectueux », stressé etc., ce n’est pas le but. Méditer est quelque chose de simple, que tout le monde peut faire, et c’est une façon très facile de prendre soin de son cerveau.
Revenir au monde Nicole Bordeleau, Éditions de l’Homme, ISBN 9782761948081