Avant de changer le monde, faites le tour de votre maison
Il y a des personnes qui veulent changer le monde sans même avoir fait le tour de leur propre maison. On les appelle les «sauveur(s)(ses) de la patrie» en armures en fer-blanc, des personnes qui ne voient que leurs propres horizons, leurs rêves de grandeur, au détriment de leurs réalités proches. Ce quotidien humble où se creusent les véritables manques et où apparaît l’opportunité des vraies révolutions.
Léon Tolstoï disait avec une grande justesse que la majorité des gens élèvent la voix en demandant à changer le monde. Cependant, seul(e)(es) quelques personnes commencent à se changer elles-mêmes. Car c’est avec un changement d’attitude, un courage silencieux qui se tait et avance, qui observe et agit, que commencent les grandes transformations.
« Beaucoup de petites gens, dans de petits endroits, faisant des petites choses, peuvent changer le monde »
-Eduardo Galeano-
Ernest Hemingway, en son temps, a écrit sur un sujet qui est désormais d’actualité ; il se demandait pourquoi il existait des personnes qui, arrivant à un poste d’autorité, perdaient complètement le contact avec la réalité. Avec les nécessités les plus proches. Alors que l’opportunité de faire des choses vraiment utiles pour la société se présentait à elles, ces personnes devenaient une espèce digne d’être étudiée.
Hemingway se demandait quel était ce type «d’agent infectieux» qui entraînait la corruption une fois que le pouvoir était atteint. Nous continuons à nous poser la même question actuellement. Pourquoi celles et ceux qui ont la capacité d’améliorer le monde lui font, à de nombreuses reprises, plus de mal ? Nous vous proposons d’y réfléchir.
Changer le monde pour qu’il soit à ma mesure
«Changer le monde, oui, mais pour qu’il soit à ma taille. Je ferai des changements, bien sûr, mais des changements justes pour pouvoir donner vie à mes attentes et harmoniser mes égoïsmes.» Nous commencerons par parler de ce type de mentalité, celle de celles et ceux qui, une fois arrivé-e-s au sommet, se déconnectent complètement des problèmes réels jusqu’à les laisser se dissoudre dans l’oubli. Dans l’insignifiance.
La mythologie grecque, toujours pleine de sagesse, a réfléchi à merveille sur le caractère humain, sur ses péchés capitaux et ses abîmes psychologiques. Par exemple, ils donnèrent le nom d’hubris à l’ego démesuré. Ce terme était généralement utilisé lorsque les héros, en atteignant la célébrité, la renommée et la richesse, passaient la ligne de l’éthique et arrivaient aux abîmes du délictueux.
Cependant, l’hubris pouvait vraiment être dangereuse. Car quand le héros osait défier les dieux, en affichant son pouvoir à travers une violence pleine d’ivresse, une grossièreté et un égoïsme démesuré, la déesse de la justice Némésis apparaissait. De cette façon, une fois puni le corrompu, tout revenait à son équilibre subtil. Bien, mais dans notre monde, loin des sphères de l’Olympe, les choses sont bien différentes.
Quiconque arrivant au pouvoir et ayant une soif de changer le monde pour satisfaire ses propres bénéfices n’est pas toujours puni. Au contraire, le plus probable est qu’apparaissent les adulateurs. Des personnes qui profitent de l’opportunité et qui aident l’homme puissant à obtenir des bénéfices. Pour consolider les mauvaises manœuvres et faire de l’hubris leur mode de vie.
Le monde, par conséquent, loin de tout changement, reste piégé dans cette réalité où augmentent encore plus les carences et les besoins. Et particulièrement le manque d’espoir face au vide de la justice.
Pour améliorer le monde, commencez par devenir meilleur(s)(es)
Dans notre société, nous sommes parfois témoins de comportements contradictoires. Il y a des personnes qui défendent et exaltent les valeurs du respect, de l’égalité et de la solidarité et qui, d’un autre côté, sont des spécialistes pour humilier les personnes autour d’elles. Il y a également celles et ceux qui ne savent pas où sont les priorités. Qui ont les yeux fixés sur leurs projets professionnels, au détriment de leur famille.
Chaque personne voit et comprend le monde à sa manière, cela ne fait aucun doute. Cependant, celui/celle qui s’éloigne de ce qui est réellement important perd le nord. Celui/celle qui n’est pas cohérent-e dans ses propos et ses actes crée une réalité décalée et incohérente. Ce sont des détails qui nous permettront sans doute de créer un monde meilleur.
Nous vous proposons de réfléchir sur ces dimensions, sur ces stratégies avec lesquelles vous pouvez être les acteurs(trices) d’une réalité plus positive. Une réalité avec plus d’espoir.
Les clés d’un monde meilleur
Personne ne pourra créer de monde meilleur en ne se préoccupant pas d’abord d’être une meilleure personne. Il faut «laver son âme» de l’égo (hubris), des rancœurs, de la méfiance, de l’envie et de beaucoup, beaucoup de préjugés dont nous ne sommes pas toujours conscient-e-s. C’est un voyage interne que, malheureusement, peu de gens sont disposés à réaliser.
* Se connaître soi-même et s’occuper de notre jardin intérieur est la première étape à franchir dans cette ascension. Nous devons cultiver notre humilité pour récolter du respect. Il faut arroser le cœur d’affection pour faire de l’empathie notre meilleure arme.
* La deuxième étape consiste à être intuitif(s)(ve-s) avec les besoins de celles et ceux qui se trouvent à nos côtés. Faire le bien sans faire de différence entre les personnes sera toujours une bonne option. Cependant, souvenez-vous que si vous faites preuve de noblesse, vous devez exiger un minimum de respect en retour.
* Car pour changer le monde, il faut aussi un sens de la justice basé sur la considération. Une justice qui n’inclut pas de jeux de force, de sabotages, d’agressions ou de discriminations.
* Faites quelque chose de bien chaque jour. Prenez soin de vous et faites en sorte que chaque nuit, en allant vous coucher, la bonne conscience soit votre meilleur oreiller. Ceci est possible en rendant nos proches heureux(ses), sans aucun doute, mais aussi celles et ceux que nous ne connaissons pas.
Collaborer avec nos communautés, s’occuper de l’environnement ou faire partie d’une ONG signifie aider le bien commun. Il faut aussi penser que nous devons prendre soin des générations futures. Eduquez bien vos enfants, et enseignez-leur les valeurs nécessaires pour qu’ils grandissent et deviennent les adultes de demain qui seront capables de changer le monde.