Chamanisme et animal de pouvoir
L’observation suprasensible des différentes entités animales conduit au constat qu’il existe entre l’homme et le monde animal un rapport extrêmement profond, essentiel. Ces deux royaumes de la nature sont unis par un lien spirituel. Analyser ce lien, c’est découvrir que les animaux contribuent à porter l’essence de l’homme. La vie humaine est impensable sans la relation que l’home entretient spirituellement avec les animaux. On peut donc affirmer que l’homme et l’animal sont spirituellement frères.
Comprendre ce lien de fraternité entre l’homme et les animaux suppose le courage d’adopter un mode de pensée qui ne nie pas l’existence d’un monde spirituel. Dès qu’est reconnue la possibilité que le monde qui s' »ouvre à nos sens n’est qu’une partie de la réalité, se pose d’une façon tout à fait nouvelle la question de la relation spirituelle entre les animaux et l’homme.
D’un point de vue spirituel, les animaux sont des entités élevées. […] Les entités sont les gardiennes de l’image archétypique de la race d’animal correspondante. En tant que membres de la hiérarchie angélique, elles se situent bien au-dessus de l’animal isolé, ours ou cheval par exemple, et se soustraient à l’observation sensible. Mais l’entité s’exprime dans chacun des animaux. C’est d’elle qu’émane le flux de vie spirituelle grâce auquel une espèce animale peut apparaître sur terre. […] Mais ces entités animales sont bien supérieures à chacun des hommes, et bien plus sages. Chaque animal est l’enfant direct d’un de ces anges. Et les anges se révèlent à travers les animaux, leurs enfants.
Les entités animales jouent également un rôle significatif dans le développement humain. Nous l’avions deviné et l’observation suprasensible le confirme, les animaux participent au développement des hommes à un niveau essentiel. […] Les entités supérieures animales agissent plutôt quand l’être humain est éveillé, et celles des plantes plutôt pendant son sommeil. Ce qui rend les premières un peu plus faciles à percevoir que les secondes. Les entités animales ne sont séparées de l’âme humaine que d’un tout petit pas, un espace presque insignifiant. Elles se tiennent tout près de l’homme. On dirait qu’elles ont pour mission d’être les gardiennes directes de son âme.
Les animaux ont un devoir essentiel envers l’homme. Par leur présence, ils le déchargent des tâches, qu’avec ses seules forces, il n’est pas encore en mesure d’accomplir, ni pour lui-même, ni pour la terre. Les animaux prennent sur eux ce dont les hommes ne pourraient seuls venir à bout. Ils produisent et entretiennent dans l’âme des espaces que l’homme ne saurait occuper, il n’en a pas encore développé la force. Les animaux, eux, sont organisés pour disposer de ces forces et s’investissent complètement dans ces processus. Disons que l’homme voit dans les animaux une forme organique de son être global, qu’il n’a pas encore saisie consciemment. en ce sens, les animaux sont des signes très clairs. L’homme peut contempler dans leurs expressions vitales les forces, les capacités dont il disposera un jour en toute conscience.
Les animaux accompagnent l’homme dans le développement de la terre. Ils sont porteurs de capacités et de facultés importantes, qu’ils transmettent à l’homme tout au long de ce développement. Ils font ceci d’une façon spirituelle, c’est pourquoi il est facile de ne pas voir que cette transmission a lieu. Vus sous cet angle, les animaux sont rassemblés autour de l’homme comme ses frères spirituels.
L’entité des animaux se révèle à l’observateur attentif par le mode de vie de l’espèce concernée. Chaque animal a des gestes bien précis, se déplace d’une façon particulière. Et l’étudier, le saisir intérieurement, offrent la possibilité de comprendre son entité. Grâce à l’organe de la perception intérieure, psychique, on devient soi-même l’animal contemplé. On a ainsi l’accès à l’entité spirituelle qui s’exprime et agit à travers l’animal.
Dans le monde d’en-bas, que l’on rejoint en imaginant un mouvement descendant à partir d’un lieu situé en pleine nature règnent les animaux de pouvoir, Esprits de lumière qui revêtent cette forme animale pour faciliter la communication avec nous.
« L’animal de pouvoir symbolise la relation aux instincts. Cet animal est très précieux car c’est le véritable compagnon de voyage qui nous accompagnera dans toutes les directions. Il a cette capacité particulière de nous permettre d’adopter la même forme que lui. Si la personne conduite rencontre un animal domestique, il faut l’encourager à poursuivre et à se servir de cet animal d’intermédiaire vers l’animal de pouvoir qui, lui, est sauvage. »
Si vous souhaitez connaître le symbolisme de chaque animal de pouvoir, le plus sûr est de croiser les différentes informations :
tout d’abord, il faut observer l’animal réel de près, dans la nature de préférence, et engranger tous les renseignements qui permettent de mieux comprendre son comportement et sa spécificité,
ensuite, il faut entreprendre de nombreux voyages chamaniques à la rencontre de cet animal pour lui demander directement ce qu’il représente, à la fois de manière générale, mais aussi de manière très singulière pour vous uniquement,
par ailleurs, étant de formation littéraire et convaincue que les artistes sont dans un état proche de la transe chamanique lorsqu’ils créent, j’aime aller lire des poèmes ou autres textes écrits par les écrivains sur l’animal en question,
enfin, on peut toujours consulter divers ouvrages sur le symbolisme, en mettant son sens du discernement en alerte et en évitant les ouvrages qui proposent des équivalences sans aucune motivation.
Quoiqu’il en soit, il est toujours préférable que les renseignements que l’on glane ici ou là, nous « parlent » clairement. Ce ne seront d’ailleurs jamais les mêmes qui nous titilleront car la vie est mouvement et nos besoins et désirs sans cesse changeants.
Nous alimentons progressivement le blog d’éléments de symbolisme que vous retrouverez dans les articles tagués « Animaux de pouvoir ». Vous pouvez aussi nous écrire si vous souhaitez que nous fassions des recherches sur un animal particulier que nous n’avons pas encore traité (voir aussi en bas de page). C’est avec les Cartes médecine de Jamie Sams et David Carson que j’ai commencé à m’intéresser de près à ce symbolisme, grâce à Nicole Roux qui me les a fait découvrir.
La découverte de son animal de pouvoir est toujours un moment particulièrement émouvant. Et le plus étonnant, c’est que dans les jours qui suivent, si on est attentif aux clins d’œil de la vie, on le rencontre également dans le Monde du Milieu. Voici quelques témoignages qui racontent simplement ce mystère :
Message : bonjour Anne, Je viens te remercier de m’avoir incitée à me pencher et à réfléchir sur mon animal de pouvoir, le cygne, durant le dernier cercle de tambour. En effet à la réflexion, et non sans humour, j’ai pris conscience que ce très bel animal était sans doute un allié puissant. Il figure sur la page d’accueil de mon ordinateur personnel puisque je l’y ai mis depuis longtemps déjà. J’ai pris la photo avec un appareil qui prend beaucoup de détails et elle est magnifique puisqu’elle fait apparaître les gouttelettes d’eau dans le mouvement du cygne ainsi que les reflets de son plumage. Un des codes d’accès que j’utilise sur l’ordinateur de mon travail est « le lac des cygnes »… Et encore… ! Mon guide lors de mon premier cercle de tambour s’est révélé être un ange avec de très longues ailes. Dernièrement j’ai fait une retraite bouddhiste sur Tchenrezi à 1000 bras, Bouddha de l’amour et de la compassion. Lorsque je suis rentrée de ce séjour, j’ai trouvé la terrasse de mon appartement jonchée par du duvet blanc. La terrasse fait 40 m2… J’habite au RDC et un voisin n’a pas trouvé mieux que de déverser le contenu de son aspirateur sur la terrasse ! J’ai retrouvé le fond du sac, ils avaient bien du faire une bataille de polochons à dix au moins ! !. L’univers n’hésite pas à faire des clins d’œil en se saisissant de toutes les occasions. Devant l’évidence je me suis inclinée, je ne m’étais pas approprié cet animal car c’était presque trop, tant de beauté et de pureté! Alors je me suis tournée vers lui pour le caresser. Depuis je le porte en mon cœur et je sens lorsque j’en ai besoin, que sa présence rend mon cœur plus vaste et ma respiration plus ample et plus légère. Ça fait du bien. Il y a une sorte d’équilibre qui s’est fait, m’enracinant plus profond dans la terre en me permettant de me relier à la lumière. Le quotidien n’en est que plus harmonieux. Encore merci.
Amicalement MC
L’animal principal
Chacun d’entre nous vit depuis sa naissance en compagnie d’un animal de pouvoir (quelquefois double) qui nous guide et nous assiste à notre insu tant que nous ne sommes pas allés à sa rencontre lors d’un voyage chamanique ou d’une autre expérience de conscience élargie. Cet animal s’est quelquefois immiscé dans notre vie et d’aucuns reconnaissent lors de leur premier voyage l’animal qu’ils préfèrent depuis l’enfance ou avec qui ils ont vécu une expérience forte.
Il a des qualités qui sont les nôtres, au moins de manière potentielle, et qu’il nous aide à développer si nous prenons l’habitude de le fréquenter régulièrement
L’animal épisodique
Outre cet animal de pouvoir principal qui devient notre compagnon fidèle et fiable dans notre vie « réelle » aussi, nous pouvons aller rencontrer de nombreux autres animaux qui nous apporteront chacun des informations différentes. Ainsi certains animaux nous accompagnent de manière épisodique, c’est-à-dire qu’ils viennent à nous à un moment déterminé de notre vie, nous délivrent leur message et nous offrent leur aide puis s’en vont, quelquefois pour plusieurs années, quelquefois pour toujours.
L’animal spécialisé
Dans certains voyages, nous pouvons rencontrer un animal qui a une fonction précise, liée à un besoin spécifique. Ainsi par exemple, nous pouvons contacter et travailler avec un animal particulier quand nous souhaitons donner un soin chamanique. Cet animal est entièrement dédié à cette activité et nous enseigne les secrets du soin dont il est le maître. Mais cette aide peut s’avérer également beaucoup plus prosaïque : ainsi, Ulla Straessle aime à raconter qu’elle a un animal de pouvoir très agile qui lui réserve des places de parking quand elle va en ville…
L’animal mythique
Henri Michaux, « Les Animaux fantastiques » in Lointain intérieur :
[…] Dans le monde des animaux, tout est transformation. Pour dire la chose d’un mot, ils ne songent qu’à cela. Dites-moi, qu’y a-t-il de plus protéiforme que le cheval ? Tantôt phoque, il vient prendre l’air entre deux cassures de la banquise, tantôt farouche et malheureux, il écrase tout comme l’éléphant en rut.
Vous jetez par terre une bille, c’est un cheval. Deux billes, deux chevaux, dix billes, sept à huit chevaux au moins… quand c’est l’époque. On en voit à grands flots sortir d’une gare, à l’improviste, agitant leurs grande tête douce qui peut devenir si folle, si folle ; et c’est la ruée, vers la sortie, piétinant tout ce qui se trouve sur leur chemin et vous-même, pauvre malade, qui pour une illusion de liberté, vous étiez traîné vers la gare, vers les trains qui, pour un peu d’argent, transportent à la mer, à la montagne.
En rentrant, vous les retrouvez semblables cette fois plutôt à des caniches collants, qui demandent toujours à être dorlotés, qui trouvent toujours une porcelaine à casser ou un nez fin de statue à opposer désastreusement à un bloc de matière plus résistant. Et on n’ose les renvoyer à cause de l’escalier où, se changeant une fois de plus en gros percheron, ils feront, outre un bruit de tonnerre qui attirera tous les locataires, de grands dégât en eux-mêmes et au-dehors (jarrets brisés et ce qu’on ne prévoit que trop aisément!). Douze chevaux dans un escalier, le plus large y suffiraient à peine, et d’ailleurs dans le cas d’escaliers plus grands, il y aurait beaucoup plus de chevaux, des escadrons de chevaux (l’imagination malade ne se trompe jamais dans ses comptes. Elle ne fait jamais trop petit, jamais, jamais).
Les naseaux en feu, l’encolure raide, et les lèvres convulsées, ils dévalent de tous côtés ; rien, absolument rien ne peut les en empêcher. Mais assez parlé de chevaux. Le spectacle est grand partout, et généreusement offert. Quand la maladie, aidée des tambours de la fièvre, entreprend une grande battue dans les forêts de l’être, si riche en animaux, que n’en sort-il pas ?