Devenir Gardien(ne) de la Terre par notre danse
Depuis toute jeune, par mon hyper-sensibilité, j’ai développé un lien profond avec la nature et plus tard une conscience écologique. A dix huit ans j’étais active dans les premiers mouvements écologiques de la fin des années soixante dix : « les amis de la Terre ». Puis toute ma vie, parallèlement à ma carrière de danseuse, j’ai œuvré pour la protection de la nature dans le courant de l’écologie humaniste et globale tout en m’intéressant à la sagesse des peuples premiers.
Des années plus tard, je rencontrais la danse libre et le retour au mouvement naturel d’Isadora Duncan et je m’initiais à la danse Butô dans la nature au Japon. Je pus alors faire le pont entre ma pratique de la danse et l’amour de la nature qui m’habitais depuis toujours. Depuis, ma danse s’inscrit dans ce courant qui considère l’humain non pas séparé des autres règnes de la nature et donc coupé d’elle mais comme faisant partie intégrante de celle-ci.
Retrouver nos racines
Notre corps est notre véhicule d’incarnation sur terre. Lui-même fait partie d’un corps collectif plus grand qui est la Terre. Nous sommes un petit monde, un microcosme qui, par la loi d’analogie est à l’image du macrocosme. La terre est un être vivant, l’énergie de celle-ci vibre en nous dès lors que l’on rentre en résonance avec elle. Donc en prenant soin de notre corps nous prenons soin de notre planète. De même en se connectant à la nature en dansant nous nous relions à la terre comme à un être vivant.
Dans la plupart des traditions, la danse a longtemps été un moyen de se connecter à la nature et au mystère de la vie. C’est avec l’avénement de la culture occidentale et de la religion judéo-chrétienne et plus tard l’ère de l’industrialisation que nous avons peu à peu perdu ce lien profond et salutaire avec la nature par notre corps. De la danse classique à la Break dance, la danse est devenue dans notre culture occidentale de plus en plus « hors sol », déracinée voir déshumanisée.
Pourtant depuis peu un nouveau courant émerge et de nouvelles danses voient le jour plus respectueuses du corps et de la nature. La Danse de l’Être fait partie de ce courant, dans la continuité d’Isadora Duncan. De plus en plus de personnes prennent conscience que notre terre est notre mère, Gaïa, et que ce que nous lui faisons c’est à nous que nous le faisons. Alors comment pouvons nous prendre soin d’elle et de nous ?
Il est temps maintenant de retrouver nos racines et la sagesse des peuples premiers qui se nommaient « gardiens de la terre ». Il y a bien sûr plein d’actes concrets à mettre en œuvre pour changer le court des choses et rétablir l’harmonie entre l’humain et la nature. Est-ce que danser pour la guérison de notre Terre Mère peut être vu comme un acte concret ?
Je le crois car la nature nous donne tant et elle nous demande de ne pas s’éloigner d’elle. En dansant avec une intention pure dans notre cœur pour la nature et pour la Terre Mère, nous créons un lien énergétique puissant qui émet par la force de l’intention un courant d’énergie positif. Si nous considérons que tout est énergie, alors ce courant peut avoir une répercussion dans notre environnement. Nous pouvons ensemencer l’éther de notre amour pour Gaïa. Ce qui compte c’est l’intention que nous offrons à la Terre dans notre danse.
Devenir gardien de la terre
Alors pouvons nous humblement chacun où nous sommes devenir gardien(n) de la Terre par notre danse ?
Il est un héritage encore vivant que nous ont légué les anciens druides, chamans et hommes médecines : le dialogue et la communion avec la nature par des rituels, des chants et des danses sacrées… Cet héritage demande a être transmis au plus grand nombre dans ce temps de crise écologique majeure que traverse l’humanité pour la première fois. Plus nous serons nombreux à nous relier et à danser pour Gaïa, notre Terre Mère, plus nous pourrons par le pouvoir de la pensée relié au corps et au cœur contribuer à rétablir l’harmonie entre l’humain et la nature sur tous les plans. Comme le colibri fait sa part pour éteindre l’incendie en transportant l’eau de la rivière dans son bec, nous pouvons aussi faire notre part chacun où nous sommes. L’art et la danse dès lors qu’ils se relient à l’esprit ont un pouvoir dont les influences peuvent être illimités.
Agir concrètement
Voici une danse rituelle simple de « Gardien(ne) de la Terre » à laquelle je vous invite :
Chez vous ou dans la nature, reliez vous par la pensée et le cœur à la Terre Mère et à la nature. Créez une intention de guérison, d’amour, de pardon, d’harmonie, de joie pour la Terre et les éléments de la nature. Offrez la dans une danse libre, spontanée, sacrée. Vous pouvez si vous le souhaitez vous relier à tous les danseur(se)s qui dansent pour la Terre Mère afin de créer une trame d’amour et de guérison. Quand vous avez terminé votre danse : saluez la Terre Mère et remerciez la pour tout ce qu’elle vous donne.
La danse de l’Avenir est entre nos mains !
Fabienne Courmont auteure du livre La Danse de l’Être dans la lumière d’Isadora Duncan.