Faut-il vivre ses fantasmes sexuels ?

Faut-il vivre ses fantasmes sexuels ?

Notre psychisme est un infatigable producteur de fantasmes. Bien souvent nous sommes déroutés de son imagination débordante. La plupart nourrit notre érotisme et lui donne ses couleurs. Parfois, certains nous perturbent. Doivent-ils un jour être réalisés ? Quelles en seront les conséquences ?

Le fantasme

Nos fantasmes se construisent à partir d’évènements passés qui ont imprimé notre psychisme. Ils ont laissé une trace : du plaisir, de la douleur, de l’angoisse. Ceux-ci inscrivent une certaine version de notre histoire dans notre inconscient : un motif, comme sur une nappe imprimée. C’est lui que les fantasmes réactualisent. Avec la psychanalyse, nous découvrons que ce motif inconscient est à l’œuvre dans nombre de nos comportements.

Le fantasme donne une forme, une direction et un objet à nos pulsions. En effet, la libido ne reste jamais sans attache. Elle élit un objet et crée une relation particulière avec lui. Tout notre rapport à la réalité est empreint de libido. Il est ainsi revisité par nos fantasmes, que leur contenu soit ouvertement sexuel ou non. En vérité, sur le plan inconscient, nous vivons toujours nos fantasmes. Mais c’est notre morale intérieure qui leur interdit de se mettre en acte dans la réalité concrète : la censure.

Fantasmes ou désirs ?

Dans nos vies sexuelles, nombreux sont les récits érotiques qui nous traversent l’esprit. Leur contenu soutient notre désir. Ils nous permettent d’élargir à volonté nos modes de satisfaction. Très souvent, ils nous permettent d’expérimenter des situations contraires à nos satisfactions habituelles. Ainsi beaucoup de fantasmes sont en lien avec la bisexualité psychique, ils ajoutent les éléments manquants à notre pulsion (masculin au féminin et vice-versa ou activité et passivité, …).

Lorsque nous réalisons nos désirs, il y en a toujours d’autres qui vont venir les remplacer, souvent en les complexifiant. Ainsi, il est normal que des désirs nouveaux fassent leur apparition. Certains vont entrer en conflit avec notre morale et nos interdits parce qu’ils vont plus loin que ceux qui les précédaient.

La culpabilité

Plus nous avançons dans la réalisation de nos désirs plus nous avons à traverser des moments d’angoisse. En effet, quand la satisfaction est différée, elle fait le lit de l’anxiété et de la culpabilité. Pour satisfaire nos fantasmes, nous avons à traverser plusieurs barrières : la morale, les interdits sociaux, les interdits familiaux… Chacune entraîne des symptômes qui lui sont propres : angoisse, honte, culpabilité.

En acceptant de faire bouger ces limites, nous libérons notre psychisme des entraves que notre développement à poser. Nous abandonnons quelques blocages. Pour autant, nous ne pouvons renoncer à toutes les contraintes. En effet, une grande partie de notre plaisir vient de la transgression. Sans transgression, le désir est amoindri et fade.

Un dialogue avec soi

Lorsque nous sommes confrontés à nos fantasmes, nous devons négocier entre la poussée de notre désir et les interdits qu’il rencontre. Chaque fantasme passe ainsi devant plusieurs juges : les règles intériorisées, la Loi, notre idéal.

Si la satisfaction attendue et projetée surpasse en énergie ces limites, nous ne peinons pas à les franchir. A l’inverse, face à trop d’angoisses ou de culpabilité, nous cèderons sur notre imaginaire. Quand ce choix est trop difficile ou qu’il entraîne une souffrance intolérable, il est important de pouvoir faire le point sur son activité inconsciente. Comprendre la construction de son fantasme permet souvent de le réaménager afin qu’il apporte de la satisfaction sans devenir un persécuteur incontrôlable. L’important n’est jamais de vivre tous ses fantasmes mais de savoir trouver une sortie à toute l’énergie pulsionnelle qui les accompagne.

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