Gouter à la présence infinie de soi même

Gouter à la présence infinie de soi même

Toute la clé d’une vie épanouie est dans la découverte de la sensation de notre présence. Pouvoir retrouver le goût de sa propre présence est essentiel pour s’ancrer à notre réalité authentique. Nous nous sommes tellement éloignés de nous-même et donc de la conscience de notre propre présence que nous avons fini par être totalement absents.

Cette absence est la marque indélébile de ce monde falsifié, puisque c’est grâce au vide abyssal, laissé par notre absence, que cette réalité infernale arrive à s’exprimer en nous. L’absence est finalement la dynamique, qui leur donne tout notre pouvoir, toute notre puissance, car nous n’avons plus de volonté propre.

Nous ne pouvons être heureux et épanouis si nous ne sommes même plus présents dans notre expérience. Tant que nous restons inconscients de tout ce qui se passe en nous, nous sommes perdus dans une absence féconde.

C’est tout le jeu de ce monde, de nous prendre peu à peu toute notre place, toute notre vie et donc toute notre énergie afin d’exprimer leurs délires sordides et terribles. Percevoir cela est la base pour nous permettre de reprendre toute la place dans sa vie.

C’est pour cela que l’on doit peu à peu apprendre à regoutter à notre présence dans le but de retrouver toute sa place, et donc toute son énergie, pour pouvoir de nouveau retrouver tout le flux de sa vie. Tant que nous serons absents à nous-mêmes, nous serons sans cesse détournés dans un flux complétement artificiel, dysfonctionnel.

Seule la reconquête de notre totale présence pourra nous permettre de retrouver tout ce que nous sommes réellement, au-delà de toute la structure illusoire et égotique de notre personnalité. Cette présence est toujours accessible puisqu’elle est notre source.

Il suffit de porter l’intention de la sentir, pour la sentir et donc pour s’y focaliser. La focalisation doit peu à peu nous permettre de nous extraire de tout ce que l’on pense, afin d’être recâbler sur tout ce que l’on ressent dans son corps. Ensuite apprendre à rester ancrée seulement sur la sensation. Tend que l’on est branché sur la sensation, on s’ouvre naturellement à la prise de conscience de ce qui se passe en soi.

Tout se passe en soi, mais tant que l’on n’est pas calibré dessus, il ne peut y avoir d’harmonisation dans son expérience, car c’est seulement l’expérience elle-même qui nous recalibre, nous harmonise, et nous met alors à niveau, au niveau de la fréquence de la vie et plus au niveau de mouvement artificiel. La présence est l’expérience de l’Expérience et à travers elle, tout se passe.

Tant qu’il n’y a pas la conscience de son expérience intérieure, la conscience peut se perdre dans des contrées chimériques. L’authentique se vit seulement à travers la conscience de sa présence et donc à travers la prise de conscience de ce que l’on ressent en soi. Sans cette base, il ne peut y avoir d’authenticité dans sa vie puisque notre tête peut nous raconter n’importe quoi.

La sensation de ce qui se passe en soi est toujours authentique et c’est pour cela que l’on doit apprendre à s’ancrer sur cette seule expérience. Elle est en définitive notre seule voie de sortie vers soi-même. Tant que l’on n’est pas ancré dans notre présence, on est comme un bateau à la dérive des vents mentaux qui nous poussent sans cesse vers de lointains mirages.

L’ancre de notre sensation est le point focal ultime que l’on doit apprendre à tendre sans cesse. Il est l’instant présent vécu intérieurement afin de nous montrer comment naviguer au centre de son être. Tant que nous ne sommes pas arrimés au port de notre présence, nous sommes sans cesse happés et déportés de toutes parts, dans le but de ne jamais plus retrouver son port natal.

Son port ultime, comme originel, est sans cesse dans sa présence, dans l’ouverture totale à sa conscience, et donc dans la perception de ce qui git en soi. À l’intérieur de soi est la porte infinie de toutes nos réalités. Tant que nous ne nous sommes pas ancrés à cette présence, nous ne pourrons pas aller l’expérimenter, car seule cette présence en nous peut nous y conduire.

Mais avant de retrouver le port de sa présence, l’être devra traverser toutes les mers et toutes les tempêtes qui l’assiègent afin d’entrevoir comment dépasser tous ces mirages, tous ces nuages, tous ceux qui le poussent constamment dans d’extrêmes situations, agonisantes. C’est pour cela que goûter à la présence infinie de soi n’est pas donné à tout le monde, mais seulement à ceux qui désirent comprendre ce qu’ils sont réellement.

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