
Il est passionnant, n’est-ce pas, de retrouver l’art de l’incarnation, retrouver son unicité. Et inhérente à son unicité est cette unique façon d’appréhender la vie, de projeter le monde. Car le monde est projeté comme un calque exact de nos croyances, de nos évidences, de nos visions, de notre mission.
Heureux ceux et celles qui savent sortir de la trame tissée par le collectif de tous ceux qui vivent en mode automatique sans le savoir, jouant les rôles de la grande comédie, sans chercher en conscience le sens de ce rôle, le fil directeur de la comédie, la comédie du monde mental. Le monde mental dicte ses absolus et l’être oublieux de sa toute-puissance, s’incline et sert son maître, oubliant qu’il choisit de faire de ce mental le maître.
Sortir de la trame. Oser incarner son unicité avec audace et discrétion, dans le silence de celui et celle qui sait « Je Suis le Créateur de ma réalité ». Le trésor, c’est la vision que j’ai de ma vie, unique. Et à chaque moment je choisis d’être maître de ma vie, ce que Je Suis, cet être unique. Non pas un pantin du mental qui s’agite comme tous les pantins s’agitent sur la scène, les mêmes mouvements à peu près, les mêmes croyances, le même esclavage. Et le pantin du mental est accompagné du pantin des émotions, du pantin de l’ego.
Couper les fils des marionnettes par choix conscient, par enthousiasme de cet être qui sait « Je Suis le créateur de ma vie ». Couper les fils des marionnettes par la pleine conscience, avec amour, enthousiasme et très grande authenticité. Car peu remarquent qu’ils croient couper les fils sans les couper. Légèrement différent, un mouvement un peu autre, mais le même esclavage aux histoires, aux histoires mentales. Chaque être croit exister en fonction de ses histoires. Peu importe si l’histoire est glorieuse ou lugubre, cela reste une histoire, l’histoire d’un mental qui croit créer alors qu’il rabâche. Rabâcher la loi de cause et d’effet par exemple, oubliant que l’Être, ce que Je Suis, n’est régi que par la loi de la grâce. La grâce est la plénitude du choix conscient maintenant de dire oui à sa divinité.
Cela mène dans chaque moment de maintenant à sortir de la trame. Par exemple dans la relation de l’être avec son corps. Cette relation dans la trame est régie par la cause et l’effet, les symptômes, les maladies, les dangers. Heureux celui et celle qui choisit de n’entrer avec son corps qu’à travers la vision de la pleine santé. Cela veut dire à chaque moment dénouer les fils de la trame pour rester fidèle à cette évidence que le corps humain n’est fabriqué que des pensées, que des émotions, que des pensées.
Ce qui transforme un corps qui semble matériel en un corps de lumière, c’est de sortir des histoires des marionnettes qui jouent le jeu comme tout le monde le joue dans la trame. Quelquefois un jeu un peu amélioré et l’on croit être plus avancé. Pourtant les mêmes fils des marionnettes, alors qu’il suffirait de sortir de la trame, de choisir consciemment dans chaque moment, dans chaque moment, de projeter la vision de la création, sa création.
Parce que vous le savez, votre physique l’a montré, la création n’est pas figée. Ce qui fait que la création semble figée et la même pour tous les êtres, c’est l’addiction des êtres à la norme de la trame, comme cette grande comédie, sans beaucoup d’imagination en fait. De génération en génération, la même comédie. Heureux celui et celle qui choisit d’accepter moment après moment que le droit sacré, et même le devoir sacré de chaque être, est de projeter sa création, la projection fidèle de sa vision.
C’est bien là la seule mission, projeter la beauté de sa vision sans aucun compromis. Cela demande d’être pleinement présent…
Pour créer un tableau, il faut que la toile soit vierge. Pour que la toile soit vierge, il convient que, de la pleine présence, le cœur soit ramené comme le point d’équilibre et naturellement, du cœur, émane la douce clarté qui vient animer la glande pinéale, qui vient animer le cerveau. Alors se crée une unité. Infiniment puissante, cette unité. C’est ainsi que l’on crée. Du cœur alors, émanent les sentiments les plus fins. Des sentiments les plus fins, sont générés les flots du nectar. Les flots du nectar transfigure le corps maintenant. Le corps est lumière maintenant.
Voyez la beauté. Pour sortir du théâtre, il faut quitter la scène, quitter les lois qui régissent le jeu de la scène. Il ne servirait à rien de les changer un peu, de vouloir y résister, de se lamenter ou de s’en réjouir. L’on quitte la scène et l’on s’installe au cœur de l’univers qui repose au cœur du cœur de chaque être pour rétablir le fonctionnement normal de l’être humain. La pleine présence ramène l’équilibre reposant sur le cœur. Du cœur retrouvé comme point d’équilibre, émane la douce clarté. La douce clarté est cet espace de silence vibrant d’où naissent les impulsions de création.
Porter sa vision comme on porte un trésor, et la laisser se déployer selon ses propres lois, les lois de la grâce, la magie de l’incarnation. Ce n’est que pure beauté. Être exalté parce que l’on est la vie. Vivre exalté, c’est bien la norme.
Auteur : Agnès Bos-Masseron
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