La symbolique spirituelle de Noël
Noël est une période spéciale dont l’origine a été oubliée. Derrière le phénomène commercial se trouve une tradition chamanique ancestrale dont la symbolique est spirituelle.
Je vous propose, à travers cet article, un amusant voyage à la recherche des possibles origines de la fête de Noël.
La symbolique spirituelle de Noël
Etoile polaire et voyage de cheminée
L’étoile polaire, aussi appelée étoile du nord, est un être central de notre voie Lactée. En effet c’est une des premières étoiles que l’on voit apparaître dans le ciel, la nuit. En plus de cela, elle est le point central de notre référentiel terrestre: c’est à dire que dans notre ciel, elle ne tourne pas, ce sont toutes les autres étoiles qui tournent autour d’elle.
Elle représente en quelque sorte l’axe central de la nuit. C’est l’étoile du pôle Nord, celle qui est alignée avec notre mat, avec l’axe de rotation de notre terre. En quelques sortes, elle représentait dans les cosmologies chamaniques le centre de l’Univers, sur lequel tout le reste était aligné.
Traditionnellement, c’est un esprit puissant du monde d’en haut auquel les chamanes rendaient visite, pour trouver refuge, et pour rapporter abondance, force et présents.
La fumée a toujours été un des moyens d’accès aux mondes d’en haut pour les chamanes.
Certains chamanes autochtones se mettaient, dans leur habitation, autour du feu entretenu au centre de leur logis. Après avoir fermé les yeux, ils se visualisaient la fumée et s’envolaient à travers le trou du toit.
En Amérique du sud, les chamanes se servaient de la fumée de leur calumet pour voyager dans les mondes d’en haut.
En Europe, au moyen-age et jusqu’à la renaissance, cette pratique existait aussi et était appelée « le vol de sorcière ». Les chamanes européens étaient appelés sorciers et sorcières… Des gravures du XIIIe siècle ont été retrouvées représentant de telles pratiques : le sorcier ou la sorcière passant par la cheminée…
Il ne s’agit en fait qu’une représentation métaphorique de la personne faisant un voyage chamanique dans les mondes d’en haut.
Lorsqu’ils allaient dans les mondes d’en haut, les chamanes tchouktches de Sibérie rendaient visite à l’étoile polaire, qu’ils appelaient aussi « Être d’en haut » ou « Créateur ».
De manière traditionnelle, le voyage vers l’étoile polaire avait pour but de donner un refuge et du réconfort aux voyageurs, et puis de les faire repartir chargés de présents et de provisions.
Autre fait : le rennes est un esprit très puissant chez les peuplades nordiques, et il n’est pas rare qu’ils utilisent des traîneaux dans leur voyage dans la réalité non-ordinaire pour ramener des cadeaux dits subtils de ces fameux voyages vers l’étoile polaire.
Le père noël est-il un chamane ?
La symbolique du passage par la cheminée, des cadeaux et du voyage avec les rennes est bien plus ancienne que les siècles derniers.
Le mot « chaman » employé aujourd’hui a ses racines dans le mot Toungouse Saman qui signifie « celui qui sait ou connaît (les esprits) ».
Le voyage de l’âme, ou voyage chamanique est une clé de voûte dans la pratique chamanique et en particulier dans la culture sibérienne ancienne. Afin d’interagir avec les esprits, et ramener de la puissance, le chaman quitte ce monde et entre dans le leur, en projetant son esprit dans le monde immatériel non ordinaire.
Saint Nicolas était un évêque établi en Turquie au IVe siècle. Il était célèbre pour ses voyages magiques à travers les airs, à ramener des présents. La Turquie était connue pour ses pratique du chamanisme. Fait non étonnant alors, car « le voyage magique » n’est qu’une métaphore du voyage chamanique : le voyage dans les mondes non ordinaires de la réalité.
L’étoile polaire était le guide des marins, mais aussi comme nous l’avons vu une source d’abondance du point de vue des chamanes. C’est peut-être pour sa capacité aux « voyages magiques » que St Nicolas fût nommé patron des marins.
Il était donc le guide des marins Néerlandais qui firent le voyage jusqu’à La Nouvelle-Amsterdam (qui deviendra ensuite New York) au XVIIe siècle. Les néerlandais firent de St Nicolas le saint patron de La Nouvelle-Amsterdam, et importèrent aussi la tradition hollandaise de distribution de cadeaux dans les logis par Saint Nicolas à la période de Noël.
Lorsque La Nouvelle-Amsterdam fut rebaptisée New York par les Anglais, ils gardèrent la traditionnelle visite et les cadeaux de St Nicolas qu’ils renommèrent selon son nom néerlandais : Sinterklaus (le « r » ne se prononce pas). Sinterklaus deviendra plus tard, par de naturelles modifications de la langue Anglaise, « Santa Claus », alias le père Noël.
Tout cela laisse à penser que le célèbre Santa Claus n’est que l’ambassadeur métaphorique du « chamane qui voyage à l’étoile polaire chercher des cadeaux », premièrement originaire des peuplades chamaniques de Sibérie…
Plus tard, le nom de père Noël sera inventé par un romancier, Clement Moore.
Sapin et centre du monde
L’arbre a été pendant longtemps un symbole sacré au centre des habitats.
Dans les peuplades chamaniques, l’arbre était souvent mis au centre de la maison, du tipi ou de la yourte. Il était utile pour les grandes cérémonies et représentait le centre de l’Univers mais aussi le lien entre les mondes.
De manière technique, ils servaient de point pour relier les mondes du milieu aux mondes d’en haut : ils servaient d’échelle pour ascensionner et rejoindre les mondes d’en haut lors de voyages chamaniques accompagnés du tambour.
L’arbre représentait alors le mat, l’axe, le pivot autour duquel le monde tourne : il s’agit du pilier du Monde reliant les trois mondes : mondes du bas, du milieux et d’en haut. Dans de nombreuses traditions, cet arbre représentait le centre de l’Univers mais aussi le mât personnel du chamane. L’étoile polaire représente alors le sommet de cet arbre puisqu’elle est le centre de son axe de rotation.
Le sapin de Noël semble être un reflet de cette tradition. Un arbre à feuilles persistantes (Evergreen en Anglais) sert de symbole pour le solstice d’Hiver dans les traditions scandinaves.
L’étoile traditionnellement placée en haut de l’arbre rappelle la symbolique de l’étoile polaire.
Quant aux bougies autrefois placées autour de l’arbre, elles représentaient les étoiles qui gravitent autour de l’étoile polaire.
Les anges accrochés aux branches évoquent la tradition des chamanes Sibériens comme quoi leurs esprits alliés et leurs guides s’asseyaient sur les branches de l’arbre dans leur habitat.
Les guirlandes représentent tous les autres points lumineux de la Voie Lactée.
La métaphore de Noel
Noël est une fête dont la symbolique profonde est la lumière dans l’obscurité.
Nos fêtes et traditions sont souvent un mélange entre les traditions du passé. Bien que Noël ait des origines Judéo-Chrétienne, il apparaît que c’est aussi l’héritage d’une tradition chamanique de plusieurs horizons. Il faut se rappeler que l’Empire Romain a excellé dans l’art réduire en esclavage les peuples dits barbares, chasser les sorcier et sorcières (chamanes), de convertir tout le monde à la religion Chrétienne et ses traditions. Au point que nous avons souvent oublié nos réelles origines et d’où viennent les traditions.
Noël et ses traditions peuvent nous rappeler un héritage chamanique dont la magie est toujours actuelle :
Le père Noël est un chamane qui voyage à l’aide de la fumée, par la cheminée, à destination de l’étoile polaire et revient chargé d’abondance et de cadeaux.
L’arbre de Noël, au centre du logis, orné de la fameuse étoile polaire, de ses étoiles, et de ses êtres magiques.
Remerciements :
à Laurent Huguelit pour ce rappel inspirant.
à Michael Harner pour ces informations (Caverne et Cosmos, chapitre 7).