La Terre Mère
Le septième ciel est aussi proche que la place ici-bas, où reposent vos pieds, la TERRE. » (Dialogues avec l’Ange)
L’écriture de cet article m’a habitée pendant tout un mois. Je l’ai vécue comme une exigence intérieure à explorer plus en profondeur ma relation avec la Terre-Mère et à la rendre plus consciente. Je vous suggère vivement de faire ce même exercice : il a créé en moi un lien plus ardent avec la Terre.
Ma réflexion m’a d’abord renvoyée à ma relation avec ma mère, et au long travail intérieur que j’avais dû faire pour l’accepter telle qu’elle avait été et pouvoir me laisser nourrir de son amour. Je la jugeais, ce qui me séparait d’elle et m’empêchait de ressentir le lien profond qui nous unissait. J’avais aussi du mal à percevoir mes parents unis, à ressentir leur union physique et cosmique qui m’avait permis de naître.. Je les voyais séparés, avec leur difficulté à communiquer. Je prenais parti et dressais un mur entre eux : cela veut dire aussi entre différentes dimensions en moi, le masculin et le féminin.
J’ai également passé en revue les moments de décisions importants de ma vie ou j’avais fait l’impasse sur ce que je ressentais – qui était mieux pour moi et m’aurait rendue heureuse – pour choisir la décision raisonnée, l’engagement volontariste. Cette course à la performance et à la reconnaissance au détriment de moi-même, pendant des années, m’avait mise au pied du mur : j’étais tombée gravement malade.
Qu’elle est la différence entre le déni de mes besoins et le déni des besoins de la Terre ? Qu’elle est la différence entre le déni de moi-même, de la femme en moi, et le déni de la Terre, la Déesse Mère ? N’est-ce pas de cette insensibilité face à nous-mêmes et à l’autre dont la Terre souffre ? A force de se nier, de créer des frontières, des séparations, des différenciations et catégories entre nous, nous avons perdu le sens de l’Unité, de notre interdépendance, du lien et de l’énergie qui font de toute la création : UN .
La notion d’unité et d’interdépendance avec la Terre-Mère, n’est pas si facile à expliquer avec nos concepts usuels, sauf si nous englobons la nature spirituelle et cosmique de toute chose : Je suis de la Terre et la Terre est en moi. Ma conscience est englobée dans la conscience de l’ensemble.
Bien plus qu’une planète faite de matières à exploiter et à dominer, la Terre est vivante. Elle reflète les rayons cosmiques, l’intelligence cosmique, et est un lieu de création illimitée et en évolution constante. Comme le monde végétal, animal et autres mondes de la planète, l’humanité est un fruit de l’évolution de la Terre-Mère, intimement liée à elle et à son évolution, comme les cellules d’un même corps.
Le son de la Terre, la fréquence de vibration de la Terre est celle de notre cerveau en état Alpha ou Téta (celle du nourrisson). Notre corps est constitué des éléments de la planète et se nourrit d’elle. Par l’inspire et l’expire, par la transformation des aliments, nous participons au cycle de la vie. Les dimensions de notre être – physique, émotionnelle, mentale, du coeur, spirituelle et cosmique – sont aussi celles de la Terre-Mère. Ce ne sont pas seulement nos corps mais l’ensemble de nos êtres qui sont liés à la Terre-Mère, et forment la conscience planétaire.
Or, la conscience planétaire n’est pas en harmonie, et la Terre souffre. La Terre inspire de plus en plus de gaz et ne peut plus donner tout l’oxygène nécessaire. La Terre, cette Mère régénératrice, suffoque de l’épais brouillard de pollution, qui est la matérialisation de la négativité, de l’exacerbation des luttes de pouvoir, des émotions bloquées, des intolérances, des forces de guerre…
Cette situation me renvoie à nouveau à moi, à mes guerres intérieures, à mes intolérances, mes jugements…
Aujourd’hui la Terre-Mère bouge et nous bouscule. Pour être en harmonie avec le système plus large auquel elle appartient, son mouvement circulaire devient plus étroit. Sa vibration et ses pôles magnétiques sont entrain de changer. Le son de la Terre aussi est entrain de baisser et se dirige vers les harmoniques de l’Ere du Verseau. Et nous vivons ce grand chamboulement, cette époque charnière à laquelle nous sommes venus participer.
Alors nous voilà chacun avec notre tâche, pour participer à cet immense travail d’harmonisation. Comme un grand orchestre où chaque instrument crée l’harmonie et les harmoniques de l’ensemble, j’ai la responsabilité d’accorder mon instrument – mon être – pour qu’il puisse vibrer au son de l’unité retrouvée par l’amour et la compassion et participer avec la Terre-Mère à la mise en place d’une conscience planétaire renouvelée.
Quand je me tourne vers l’extérieur, que je vois les grands drames humains et l’état des lieux de la planète, je me sens impuissante ou en colère. Par contre, quand je me tourne vers l’intérieur pour établir la paix en moi, pour être honnête avec moi, prendre ma juste place, développer la compassion et la joie de vivre, je sens que je peux agir. Ce travail intérieur d’harmonisation compte pour l’ensemble. Et dans cet état d’esprit, mes actions seront plus justes.
Notre tâche d’harmonisation commence là où nous avons choisi de naître, là où nos parents nous ont ancrés. Nous allons dénouer, guérir les blessures de l’enfance, les anciennes blessures familiales qui se ravivent en nous, et aussi celles de notre culture et de notre civilisation. Au fur et à mesure de notre compréhension et de notre acceptation de cette histoire dans laquelle nous sommes venus nous insérer, nous pouvons libérer le passé, vivre le présent plus sereinement et nous ouvrir au nouveau.
Nos difficultés, quelles qu’elles soient, ne sont pas punition, mais chemin d’évolution. Le coeur plus léger, nous pouvons voir la lumière, la beauté, la nôtre et celle des autres. La Terre-Mère nous porte. Elle est si belle. Malgré les tumultes, elle continue à nous offrir les magnifiques levers et couchers de soleil, les montagnes, la mer, l’eau, les arbres, les oiseaux, les fleurs, la nourriture…
Alors courage à chacun de nous pour abolir les jugements et les frontières à l’intérieur de nous et entrer en compassion avec nous-mêmes et avec la Terre. Permettons-nous de rêver la fraternité et le paradis terrestre, et de rendre de plus en plus tangibles l’acceptation de soi et de l’autre, l’amour de soi, de l’autre et de la Terre-Mère.
« Le septième ciel est aussi proche que la place ici-bas, où reposent vos pieds, la TERRE. » (Dialogues avec l’Ange)
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