L’accueil guérit tous les maux
Peu d’élan pour écrire en ce moment. Je tiens un journal depuis trois ans ou je consigne tous ces instants vécus dans cette traversée. Ces derniers temps je ne l’ouvre presque plus. Peut-être que tout est dit finalement ?
Ce mode d’écriture m’a beaucoup aidé à poser les maux/mots parfois avec des prises de conscience et des réalisations spontanées au même titre que dessiner les structures vibratoires. C’était une forme d’art-thérapie qui a joué son rôle le temps de l’expérience.
J’ai repris dernièrement un de ces cahiers ou j’ai posé tout ce qui se passait qui datait de fin 2017. En relisant ces phases très marquées par ces blessures profondes que je vivais à ce moment-là, il y a eu cette étrange sensation que tout était si loin que cela me semblait ne plus appartenir à ce monde.
A cet instant ou j’écris, mon attention est posée sur cette vie avec cette impression de banalité mais à la fois le cœur rempli de plénitude. Une sensation toute nouvelle. Tout semble libre. Je dis bien sembler parce que rien n’est précis. Entre le flou et la réalité si vivante tout se mélange.
De quoi j’ai envie ? De rien Je me sens complète, même s’il manque bien des choses dans cette matière. C’est étrange de sentir le manque sans manque. Encore ce paradoxe pourtant si paisible.
Que reste-t-il de l’histoire ? Plus rien !
Lorsque tout tombe il ne reste que maintenant.
Hier ma fille est passée effondrée de trahison dans son couple. J’observais son histoire copiée collée à la mienne. Mais étrangement tout me traversait sans accroche et sans retenue. Revisiter l’histoire sans encombre comme un cumulus léger qui passait par là ombrageant l’espace de quelques instants le paysage.
Tout passe lorsqu’on ne s’y accroche plus.
Être
juste là à ouvrir cet espace pour qu’elle s’y dépose sans jugement, ni
tentative de conseils. Au bout d’un moment sa tête posée sur moi, elle
me dit « Maman, tu m’as fait un soin ? Parce que je me sens mieux ».
Je
n’avais rien fait juste dans l’écoute de sa douleur, dans cette
attention et le silence dont elle avait besoin à l’accueillir dans sa
souffrance sans interférer dans ce qu’elle vivait. L’aimer sans prendre
sa souffrance et la laisser vivre ses expériences sans tenter de la
sauver.
La vie a fait le reste sans comprendre ce qui se passait réellement.
C’est cela qui a fait qu’elle lâchait doucement…
L’accueil et l’amour guérit tous les maux.
La guérison se passe dans ce pouvoir que la conscience émet lorsqu’elle est libre de s’exprimer dans ce silence.
Par Samia Aissaoui
Source : http://samia-aissaoui.com/