L’ancrage est l’échauffement de la méditation
QUELQUES PRATIQUES POUR S’ENRACINER
La méditation regroupe de nombreuses pratiques méditatives, qui se différencient selon l’objet sur lequel porte la méditation, selon la posture, selon la confession religieuse, la doctrine ou l’absence de doctrine… Mais durant la plupart des méditations, le moulin à parole de notre mental se calme et parfois se tait même totalement, et permet à d’autres parties de nous (dont les noms varient selon les doctrines) d’émerger, de grandir, de nous élever en vibrations.
Seulement, lorsque l’on n’est pas bien ancré, pas suffisamment installé dans la matière, alors le fait de monter en vibration, voire même de changer de taux vibratoire le temps de la méditation peut agiter le mental plus qu’il ne le calme. Il est souvent dit que plus les racines d’un arbre sont profondes et plus ses branches tendent vers le ciel. Comment préparer sa méditation? Comment cultiver son ancrage ?
Il faut imaginer que lorsque le mental s’apaise, nous laissons plus de place à ce que nous appelons parfois, l’Esprit, ou son soi supérieur. Notre taux vibratoire peut varier un peu, nous pouvons nous sentir plus léger car nous laissons plus de place à nos énergies subtiles en gardant au repos nos énergies denses.
Seulement, de la même manière qu’un arbre qui pousse vers le ciel sera facilement ébranlé par un petit coup de vent s’il n’est pas bien enraciné dans le sol, il en est de même pour nous.
Croître vers des dimensions plus subtiles et des taux vibratoires plus élevés n’est une chose positive que dans la mesure où cela nous amène à plus de paix intérieure et de tranquillité d’esprit. Or, il est fréquent que lors de la méditation, nous puissions nous sentir anxieux, déphasé, ou comme flottant. Il se peut alors que nous manquions d’ancrage.
En méditant, nous pouvons rencontrer des chaos intérieurs, des parties de nous qui sont agitées, et qui demandent à être soignées, à être mises en Lumière. Or, lorsque nous ne sommes pas ancrés, pas enraciné dans le sol, cette bourrasque qui s’abat sur nous aura vite fait de nous déstabiliser. La méditation amène alors à davantage de confusion et d’anxiété.
Le mode de vie que nous menons en occident, avec une sur-stimulation des fonctions cérébrales et une sous-stimulation du corps physique, est un facteur de déracinement.
L’enracinement rejoint notre premier centre énergétique, situé sous la voute pelvienne. Il est en lien avec l’envie de vivre. Il est la zone par laquelle l’énergie terrestre entre en lien avec nous. Il est porteur d’une puissante énergie de programmation fondamentale. Il alimente notre force de vie et assure notre survie.
L’enracinement dans la pratique méditative permet de vivre la méditation, aussi avec notre corps physique, de ressentir dans la matière tous ses bienfaits. La méditation ne reste pas quelque chose de conceptuel, de théorique et de cérébral mais bel et bien une expérience vécue et intégrée, en lien avec les puissantes forces de la Terre.
L’enracinement permet de trouver un point d’équilibre entre le ciel et la terre, entre le subtil et le dense, en lien avec notre force de vie.
Quelques petites techniques d’échauffement à la pratique méditative permettent de s’ancrer et d’accueillir avec plus de sérénité, les parties de nous que nous laissons émerger.
* La visualisation de la Racine
Le lien qui nous relie à la Terre est souvent perçu comme une racine qui part du périnée et qui s’enfonce dans la Terre. Elle est de couleur dorée. Cette racine subtile est comme une ancre qui nous permet de rester stables même lorsque la mer est agitée. Elle est en lien avec les fondements même de l’existence, avec notre instinct de survie et va puiser ses ressources dans l’énergie terrestre.
Avant de méditer, nous pouvons visualiser (ou projeter une visualisation sur l’écran de notre conscience) notre racine qui se renforce. Nous pouvons sentir notre périnée s’ouvrir, se détendre, et laisser notre racine prendre sa place dans la Terre, y déployer son réseau racinaire. Nous pouvons nous sentir nous enfoncer dans le sol avec cette sensation très rassurante de sécurité.
Nous pouvons aussi étoffer notre racine, raviver sa lumière dorée, l’épaissir. Nous retiendrons que la visualisation n’est pas un fantasme ou rêve mais l’utilisation appropriée d’une image connue pour travailler sur un point précis.
* Le travail sur Mūladhāra Chakra
Si la visualisation n’est pas notre point fort, nous pouvons passer par le ressenti. En entrant en posture de méditation, nous pouvons prendre quelques instants pour porter notre attention sur notre chakra racine. Notre amenons notre conscience dans ce chakra.
Ce centre énergétique est notre point de contact avec les forces telluriques. Sa couleur est rouge et son mantra est Om Lam. L’élément naturel en lien avec ce centre est la Terre.
Ce chakra est horizontal est peut être perçu comme une roue qui tourne sous notre voute pelvienne, en lien avec nos organes sexuels et nos hanches.
Nous pouvons ressentir que cet espace est alimenté par cette énergie en lien avec la Terre. Nous pouvons nous installer dans cette énergie, s’y sentir bien. Pour cela, nous respirons profondément dans cette partie du corps et nous relâchons tous les muscles de la zone. Nous pouvons sentir que cet espace s’ouvre.
Nous ressentons alors l’épanouissement physique de nos organes sexuels qui sont en contact avec la Terre. Nous ressentons que l’énergie circule dans tout cet espace entre nos hanches. Pour nous aider, nous pouvons répéter le mantra Om Lam, et effectuer le mudra correspondant.
Il est bénéfique de rester quelques instants à cultiver cet épanouissement de Mūladhaāra Chakra avant de commencer la méditation.
* Travailler la matière, la Terre et le corps
Si nous ne sommes à l’aise avec aucune de ces deux pratiques, alors nous pouvons nous orienter vers tout autre chose. Passer d’une activité cérébrale à la méditation sans revenir dans le corps est une des raisons du manque d’ancrage. C’est pourquoi, les activités manuelles, en lien avec la Terre, avec la matière et le corps sont de très bons moyens de s’ancrer avant la méditation.
Mettre les mains dans la Terre ou marcher pieds nus dans l’herbe établis des connexions directes avec notre racine. Se promener en forêt en observant le sol, les arbres, la vie des sous-bois permet de se re-connecter à la Nature, à la Terre.
Voici quelques activités qui aident à l’ancrage : le jardinage, préparer à manger, le travail de la pâte à pain, l’auto-massage, les rapports sexuels, le travail artistique de la matière comme la poterie ou la sculpture sur bois, la marche méditative, certaines postures de yoga, le contact avec les animaux, danser, cueillir des fleurs, faire le ménage, faire du rangement…
Toutes ces activités doivent être faites avec présence en portant l’attention sur le contact de notre corps avec ces différentes matières. Rosalyn L.Bruyere nous dit que « Dans le premier chakra, être conscient c’est être tactile. Rien ne se produit avant de s’être produit dans le premier chakra ; et rien ne se produit avant que nous l’ayons senti, de façon tactile, jusqu’à ce qu’il nous touche…Notre interaction avec notre environnement dépend de la capacité de notre propre corps de simultanément enregistrer et nous rendre conscient de la présence d’un évènement ou d’une expérience. »
Ainsi, être ancré et enraciné avant de méditer nous permet d’être plus conscient de notre pratique méditative et d’en accroître les bienfaits.
La liste de ces techniques n’est pas exhaustive et chacun peut découvrir ce qui lui permet de s’ancrer et d’amener sa conscience dans sa racine. Vous pouvez également réciter le Moola Mantra qui entre en résonance avec notre racine. Vous le trouverez ici.
Bonne pratique !
Par Sahra Leclerc
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