L’Ayurveda, médecine de la vie

L’Ayurveda, médecine de la vie

Kyran Vyas est indien. Avant de s’installer en France, il a créé en Inde trois écoles. Celles-ci appliquent les principes éducatifs de Sri Aurobindo qui furent enseignés à Kyran Vyas à l’ashram de Pondichéry, dont il fut l’élève de douze à vingt-quatre ans : Il vit à Paris depuis plusieurs années et y a fondé le centre Tapovan. On y pratique diverses disciplines d’épanouissement de l’être tels que le yoga, le taï-chi ou les messages ayur-védiques…

Nouvelles Clés : Que signifie Ayur- Véda ?

Kyran Vyas : AYUR signifie la vie et VÉDA signifie la connaissance : La traduction la plus juste que je fais est : connaissance de la vie. Entendez cette vie qui anime la matière, laquelle serait inerte sans cela : Cet élément vie est la chose la plus importante pour la science médicale de l’Ayur­Véda. J’ai assisté un jour à un dialogue entre un médecin ayur-védique et un médecin allopathe. Le premier, taquin, remarquait avec amusement que le second avait fait une grande partie de ses études sur des cadavres, alors que lui était plus intéressé par la vie. Et il relevait que la science médicale se devait d’étre beaucoup plus basée sur la vie que sur la physiologie, la biologie ou la structure du corps, ces deux médecins parlaient bien de la méme chose, mais pas du méme point de vue.

N. C. : Quels sont les principes de l’Ayur-Véda ?

K. V. : Très succinctement, l’Ayur- Véda repose sur la théorie des cinq éléments. On part de l’élément Ether qui signifie l’énergie, jusqu’à l’élément Terre qui signifie la matière. Progressivement, de l’énergie Ether, la plus subtile, naît l’énergie-élément Air, puis l’énergie-élément Lumière ou Feu, vient ensuite l’élément-énergie Eau ou Fluidité et à la fin l’énergie-élément Terre. Toutefois, ce ne sont pas là les éléments tels que nous les voyons dans la nature. Ce sont plutôt des concepts de vibrations, faute de mieux nommer, de plus en plus subtils ou de plus en plus denses. Nous sommes-Ià dans le monde des symboles : Par ailleurs et pour compléter un peu, l’Ayur-Véda vient de la philosophie de Samkhya. C’est une philosophie sans Dieu, abstraite. Sur le plan de la mythologie, il est dit que l’ Ayur-Véda existait chez les dieux du ciel. c’est le Dieu Inra, le Dieu des dieux, qui demanda un jour au Dieu Dhanvantari de donner l’Ayur-Véda aux hommes afin qu’ils puissent lutter contre les maladies et la mort.

N. C. : A quel moment la spiritualité intervient-elle ?

K. V. : Pour un praticien, la spiritualité n’intervient pas. Elle est simplement présente et influence l’ensemble des rapports humains médecin/malades. Ce point se saisit mieux si l’on part de la maladie selon l’Ayur-Véda. Tout d’abord, il existe deux types de maladies : les maladies fonctionnelles et les maladies karmiques. Celles-ci viennent des vies passées.Par exemple, on considère que certains cancers relèvent plus d’une origine karmique que d’un désordre physique ou biologique. La personne atteinte de cette maladie l’a choisie pour une raison intérieure très importante liée à sa propre évolution. Ainsi, un médecin ayur-védique doit s’efforcer d’aider et de guérir, mais sans changer la destinée de son patient durant cette vie-ci, car il ne connaît pas tous les phénomènes psychologiques, psychosomatiques ou de vibrations subtiles qui influent lors d’une maladie. Et si la personne malade termine sa vie par une trop forte dose médicamenteuse tout comme par un suicide, elle sera obligée de répéter l’expérience manquée dans une autre vie. Cette idée, incongrue pour le monde occidental, est particulièrement importante dans ma culture.

N. C. : Est-il nécessaire que le médecin ayur-védique intègre une dimension religieuse dans sa pratique ?

K. V. : Non. C’est aussi une autre beauté de l’ Ayur-Véda. On n’a pas besoin de croire en une divinité, par exemple. En revanche, on doit accepter la relation d’énergie entre les deux personnes. De plus, le médecin doit comprendre et aimer le symbolisme dont nous parlions au début : L’Ayur-Véda ne concerne pas la religion mais plutôt la spiritualité.}}}  {{{Jean-Louis Batto, pharmacien, collaborateur du professeur Udupa médecin et enseignant de médecine ayurvedique à l’université de Bénarès, est également président de: « Solidarite », association qui s’occupe des problèmes rencontrés en milieu rural, en Afrique, Asie, Amérique Latine, Europe, nous dit :Le malade est considéré et traité comme un tout. L’esprit d’une personne se classe en trois catégories : Satva, l’essence ; Rajas, l’énergie ; Tamas, la matière. Les individus sont répertoriés selon leur constitution et leur disposition naturelle en cinq types distincts, répondant à ces trois humeurs. Le médecin traitera la maladie en fonction de l’identification de ces caractéristiques, chez le patient. L’ayurveda considère donc comme cause de maladie, le corps et l’esprit et pas seulement les facteurs internes ou externes.Comment est effectué la transmission de cette médecine ?Pendant les vingt derniers siècles elle s’est transmise oralement et en sanscrit, de maître à élève. Elle s’appuie sur le savoir médical des varyadas, pharmaciens aux pieds nus. « Dès qu’un vayda meurt, c’est une bibliothèque qui meurt. » La perte de ces données millénaires de la mémoire collective est considérable. De plus, la transmission de ce patrimoine aux plus jeunes n’est pas aisée. Ils doivent apprendre à cultiver les plantes, à les reconnaître dans la jungle et à fabriquer des médicaments selon la maladie à traiter et qui suppose l’acquisition d’un savoir médical.

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