Les femmes fées

Les femmes fées

Les esprits expérimentant le déploiement de leur nature divine au sein du monde élémentaire, font parfois le choix de l’incarnation humaine. Ceux qui portent une vibration féminine peuvent devenir des femmes fées. Leur aura rayonne d’une douce couleur lavande. Les femmes fées font le choix de contribuer au retour de l’énergie féminine au sein d’une société humaine qui en est exagérément dépourvue. C’est l’un de leurs Services.

La prise de conscience de mon approche uniquement Yang de la vie, laissant les rennes à mon mental, fut l’un des tournants pour mon éveil. Long a été mon chemin pour ramener à sa juste place ma propension à mentaliser afin de laisser s’ouvrir un espace intérieur où se déploie mon féminin divin. Les femmes fées sont, à l’inverse, enclines à appréhender la vie avec le Cœur uniquement. Elles sont le Yin incarnées en humaines. Leur défi repose sur l’apprentissage du discernement grâce à l’union de leur Cœur immense et d’un mental à sa juste place. Les femmes fées, expérimentant l’humanité, reçoivent l’égo qui est un attribut indissociable mais inconnu du monde élémentaire. Déstabilisées par les actions de contrôle et la virulence du mental, surprises par les armes de l’égo imprégné des égrégores patriarcaux, elles doivent faire face à un processus d’apprentissage en accéléré de leur égo et de celui d’autrui.

Le prix pour venir corriger le déséquilibre masculin-féminin est difficile à concevoir pour toute autre personne qu’elles. Elles souffrent de cette innocence qui les imprègne et qui attirent les prédateurs énergétiques. Face à une femme fée, nous sommes tous des prédateurs. Elles sont marquées par l’épuisement énergétique. Leur aura porte les traces de leurs relations humaines, des chaînes, des blessures qui leur pèsent. La tristesse, la solitude, la lassitude face aux échecs de leur vie sentimentale sont autant de symptômes de leur dure acclimatation à leur incarnation humaine. Même leur corps physique manifeste des rejets à leur condition humaine si éloignée de la pureté du monde des élémentaux.

Une femme fée est marquée par cette empreinte du royaume élémentaire, une conscience innocente qui ne souhaite qu’émettre la vibration Amour. Sa douceur et son aspiration à la joie et la légèreté la distingue.

Je témoigne que côtoyer une femme fée est une source d’enrichissement spirituel sans commune mesure. L’échange se fait dans les deux sens, dans des degrés divers mais toujours selon un équilibre parfait. Seul l’égo peut s’immiscer pour altérer la perception de l’équilibre de l’échange. Nous recevons proportionnellement d’une femme fée autant que nous lui apportons. Bien que d’une nature différente, l’apport mutuel est égal qu’il soit rayonnant ou dissonant. Seules les manipulations de l’égo créent l’illusion du contraire.

La Lumière d’une femme fée vous désarme. Elle est à l’image de la déesse en elle. Je ne peux que la porter dans mon Cœur à chaque instant. Une telle femme doit retrouver son lien féérique et se réapproprier son pouvoir immense. Lorsqu’elle est prête, les fées élémentales se manifestent pour l’appuyer, la soigner, la guider et lui transmettre cette énergie d’Amour.

Je ressens une gratitude immense pour Garukus, une dragonne qui m’accompagne et qui a déployé beaucoup d’efforts ces derniers jours pour que je concoure à accorder une juste place à toutes les porteuses de l’énergie Amour au sein de l’humanité. Une infinie tendresse pour toutes les femmes fées, pour toutes les dragonnes, qui participent au rééquilibrage des énergies masculines prédominantes en chacun.

La vie est belle, légère et harmonieuse car quelle que soit notre origine, nous avons le pouvoir de la créer ainsi.

Les femmes fées personnifient l’énergie féminine, en portent les attributs et pouvoirs.

Lorsqu’elles expriment le caractère équilibrée de cette énergie, elles sont bienveillantes, chaleureuses et aimantes envers tous. Leurs ressources affectives semblent illimitées. D’aucuns peuvent le percevoir comme une forme de naïveté, car elles créent aisément un espace auprès d’elles pour accueillir, sans a priori, toute personne attirée consciemment ou inconsciemment par elles. Elles côtoient alors sans distinction et sans jugement égotique sur les personnes. Les femmes fées peuvent se faire abuser par les faux semblants et aller contre leur nature pour engager la lutte lorsqu’elles se sentent attaquées. Quand leur énergie est en équilibre dans leurs interactions sociales, familiales et sentimentales, elles sont d’admirables enseignantes de la douceur dont devrait être emprunte toute relation. Elles nous témoignent dans les petites choses que la jalousie et la méchanceté n’ont plus leur place.

Mais lorsque leur énergie féminine est déséquilibrée car se sentant attaquées, elles se laissent déborder par leur égo, dont elles ont le plus grand mal à en voir les mécanismes sur leurs propres attitudes et comportements. Leurs pouvoirs se retournent alors contre elles. L’enseignante devient l’élève qui échoue. Toute femme fée ressent la peur de sa propre nature ténébreuse, révélée par cette immersion dans la dualité de la société humaine actuelle. Leur chemin de vie les pousse à fouiller à l’intérieur de leur être pour découvrir ce qui appelle à être guéri. Le manque de confiance en soi voile les guérisons et les transformations auxquelles elles sont invitées tout au long de leur vie.

Les femmes fées nous font le cadeau de comprendre, lorsque l’énergie féminine s’exprime sans manipulation et sans contrôle, que l’expérience de vie est pleine de fertilité et source de joie et de légèreté. Les femmes fées ouvrent la liberté de l’amour sans jalousie en accordant à chacun une teinte et une intensité qui sied à la nature de la relation. C’est aussi la joie d’aimer les enfants des autres et leurs réalisations autant que d’aimer les siens et leurs propres créations.

Enfants, elles étaient guidées par les fées du monde élémental bien que nombre d’entre elles ont occulté ce lien privilégié, tels les enfants du pays imaginaire qui oublièrent Peter Pan et la fée Clochette une fois à l’âge adulte. Les fées mettaient joie sur tristesse, lumière sur ténèbres, espérance sur doutes, amour sur offenses, qui jalonnèrent leur vie dès le plus jeune âge. Les fées attendent que les femmes fées les accueillent de nouveau.

Les femmes fées souffrent que l’abondance ne leur soit pas accordée, alors même qu’elles honorent sans fin les autres êtres qui les côtoient. L’absence d’un compagnon de vie qui résonne avec elles ou d’enfants auxquelles elles aspirent tant, est incomprise. Les abus dont elles peuvent être victimes sont parfois leur triste récompense. Elles en oublient d’exprimer une gratitude à ces expériences malheureuses, tellement elles peuvent être récurrentes et blessantes en apparence, mais tellement enrichissantes sur leur chemin d’éveil spirituel. Là réside l’une des leçons que leur âme les appellent à intégrer, celle d’accéder à l’unité d’esprit, qualité des plus délicates d’une femme fée réalisée.

Voguer au rythme des courants de leur destinée, voila comment se manifeste leur énergie féminine rayonnante quand elle est en équilibre parfait.

Les femmes fées sont venues préparer la voie au retour du féminin divin. L’ampleur de leur Service s’érige sur les tressaillements de leurs épreuves personnelles. La portée de leurs pouvoirs vibratoires va au-delà de notre horizon dimensionnel. Mais pour elles, seule doit compter la manière dont elles décident de traverser les épreuves.

Ceci est une ode aux femmes fées afin qu’elles se tournent vers leur Cœur sacré, pour le soulagement de leurs griefs et de leurs peines, pour l’acceptation des vallées obscures et des plaines solitaires traversées tout au long de leur chemin de vie.

Dans l’Amour de leur douce souffrance et des larmes versées sur l’autel de leur mission, que soit retrouvée la part sacrée de leur Service au divin qu’elles sont venues offrir en libation à la Source.

À toutes les femmes fées croisées, à toutes les autres, je vous chéris à chaque instant. Il n’en est point à douter, c’est en s’oubliant que l’on retrouve sa propre Lumière.

L’âge des ténèbres s’annonçait mais n’avait pas encore recouvert l’humanité de sa sombre chape. Il fut alors un temps où la présence des femmes fées était source d’édifications merveilleuses et d’espoirs fondateurs. Ces femmes fées se manifestèrent en mains endroits sur un même espace de temps. Les légendes chantent encore leurs louanges bien qu’elles laissèrent s’effacer leur chemin de vie, n’exaltant que leur héritage, oubliant le sens profond de leurs souffrances.

Le murmure des Mélusines se répandit. Ces êtres mystiques fascinaient de par leur essence élémentale et leur pouvoir créateur tout autant destructeur dans le monde des hommes. L’ambivalence de ces femmes fées se retrouve dans les strophes de ces légendes.

L’épithète de ces nymphes témoigne de La Lumière qu’elles apportèrent auprès des hommes. De la racine Lux, La Lumière, se forma Lucina en latin, synonyme poétique deJunon, déesse romaine de lumière, présidant aux naissances. Junon veillait à l’initiation des jeunes filles dans leur rôle de futures mères. Elle symbolisait le passage de l’état d’enfant à celui de fille nubile.

Ces nymphes, descendant parmi les hommes, apportèrent leurs vibrations fertiles. Chacune se mettant à l’épreuve de leur propre passage d’enfant du monde élémental, insouciant, rieur, artiste, à celui de femme fée bâtissant avec les hommes, leur faisant retrouver leur nature divine dans leurs étreintes physiques et mettant au monde des enfants qui portèrent l’essence des êtres du monde élémental.

Les fées, nymphes et autres êtres de la nature étaient encore révérés et personnifiaient des divinités élémentales. Les Mélusines, Mères de lumière, apparurent alors comme des déesses se faisant femmes.

Je parcourus ces terres de légendes de La Rochelle au Luxembourg où les dérivations de la légende de la fée Mélusine ne traduisent que de plus grandes similitudes.

Fée Mélusine des Lusignan

À l’aube de l’an neuf cents, un jeune comte, Raymondin, chevauchait dans la forêt poitevine. Mélusine se tenait dans ces bocages, auprès d’une source d’eau nommée la Fontaine de soif. Ils se trouvèrent et s’émerveillèrent l’un l’autre. Ils s’épousèrent en grande noblesse, fondèrent la maison des Lusignan. Bâtisseuse de châteaux, d’églises, d’abbayes, elle construisait disait-on seule, la nuit sous la clarté lunaire. La fondation de la cité de La Rochelle et de ses premiers remparts lui est attribuée. Elle ne demanda à son époux qu’une seule chose, la possibilité de se retirer seule une fois par semaine. Poussé par la curiosité, Raymondin l’épia l’un de ces jours et la surprise prenant son bain. Ses jambes étaient devenues une queue de poisson ou de serpent d’eau. La légende conte qu’il aurait accusé Mélusine de maux divers sous prétexte de sa double nature. Rejetée, maudite et trahie par son amour, Mélusine se serait élancée du haut d’une tour. Elle se serait alors transformée en dragon pour s’envoler et ne revenir jamais.

Deux cours d’eau, nommés aujourd’hui le Lafond et le Fétilly, coulent au pied des fortifications de La Rochelle. Le Lafond, déformation de La Fontaine, était possiblement le lieu de cette rencontre amoureuse mais assurément la source d’eau autour de laquelle la cité prospéra. Divinité celte, Melugina serait la protectrice de la Font-de-Sé ou Fontaine de soif, dite aussi fontaine faée. Je témoigne que Le Fétilly, renfermant dans son étymologie la racine fée, est un lieu de connexion privilégié avec le monde des fées. Il est dit que Mélusine serait toujours là, gérant la faune des étangs, des marais et de toutes les eaux stagnantes. Elle est l’amie des libellules, des lucioles et des papillons nocturnes, qui ne manquent pas au bord du Lafond et du Fétilly.

Fée Mélusine du Luxembourg

À l’aube de l’an mille, un jeune comte, Sigefroi, acquis une forteresse romaine du nom deLucilinburhuc. Perchée sur un promontoire, le Bock, elle dominait les profondes vallées de la Pétrusse et de l’Alzette. Chevauchant dans les bois bordant ces rivières fécondes, lui apparut une nymphe d’une beauté irréelle. Elle l’avait choisi et s’était révélée à lui. Un amour sincère et intense les enveloppa. Leur cité s’enrichit et ils fondèrent la maison de Luxembourg. Le peuple nommait Mélusine la femme d’eau. Il était dit qu’elle se retirait seule une fois par semaine pour reprendre sa forme élémentale, avec des attributs physiques issus de l’élément EAU. Dérogeant à son engagement de ne point la surprendre ces jours-là, Sigefroi découvrit l’autre aspect de Mélusine. Il s’en effraya. Son rejet fit souffrir Mélusine au point où celle-ci s’élança du haut du Bock. Elle aurait alors plongé dans la rivière pour ne jamais reparaître.

Longer cette rivière, être en état réceptif, et il est offert de belles rencontres.

Le couple alchimique

Alors que la noirceur menaçait d’avilir les hommes, que l’équilibre féminin-masculin se fragilisait, la Déesse-Mère primordiale envoya ses représentantes pures de l’énergie féminine.

Dans les ténèbres naissant, la lumière y vint. Mais les ténèbres ne l’accueillir point. Les Mélusines vinrent dans le monde des hommes mais celui-ci n’était pas fait pour elles. Déesses lunaires, leurs plus grandes réalisations se faisaient la nuit, cette même nuit source de toutes les peurs pour les hommes. De multiples polarités se reflétaient en elles ; bâtisseuses et autodestructrices, humaine et serpente/dragonne/vouivre, féconde et se donnant la mort, amour absolu et rejet intégral.

Venir dans le monde des hommes avait un prix, celui d’exprimer ces différentes facettes. Si les femmes fées reflétaient la part de lumière des hommes et leur part d’ombre, elles découvrirent que ceux-ci reflétaient leur propre part d’ombre dont elles ne se connaissaient pas. La trahison, le rejet, l’abandon, l’injustice et l’humiliation naquirent. Héritières et détentrices d’une puissance créatrice et féconde, ces femmes fées détenaient le pouvoir permettant le retour à la Lumière. Seulement, les ténèbres n’étaient pas qu’à l’extérieur d’elles, mais également tapis au fond d’elles. Rien ne les y avait préparés. Si les religions des hommes voyaient dans leurs formes serpentiformes, la femme démoniaque, la Lilith hébraïque, leur égo les précipitèrent dans les tourments émotionnels propres à la dimension des hommes. Happées par elles-mêmes, elles ne virent leur salut que par la fuite, renonçant au courage d’affronter leur part d’ombre.

Les légendes mélusiniennes content les cris déchirants qui résonnent encore, écho du désespoir de ces fées ensorcelantes. Ces femmes fées se sont senties contraintes de fuir le monde des hommes, ce monde de ténèbres qui rejetait leur lumière et révélait leur propre part d’ombre. Leur innocence primordiale d’enfant était révolue et leur mue en femmes et en mères était souffrante au point de leur apparaître impossible. Leur âme appelait ces expériences. Honorer ces engagements, porter l’Amour en tout temps, se révéler à elles-mêmes, devait leur permettre de réaliser le couple alchimique, la réunification de l’Ombre et de la Lumière, du Féminin sacrée et du Masculin sacrée. Ces femmes fées se représentaient le mandat à l’extérieur d’elles-mêmes par le couple archétypale, de l’homme et de la fée, du soleil et de la lune, alors que la résolution des contraires devait se réaliser intérieurement.

Œuvrant par la toute-puissance des forces élémentales, comblant les hommes de leurs dons, disparaissant faute d’avoir été accepté par les hommes, mais surtout et avant tout par elles-mêmes, telle fut leur histoire.

Les femmes fées sont maintenant de retour parmi le monde des hommes afin de transcender leurs blessures originelles et honorer enfin la promesse faite à leur âme. Elles sont appelées dorénavant à réaliser leur couple alchimique préalablement à leur mue.

Lorsque tout semble froid
Lorsque tout apparait noir

N’oublie pas que je ne suis jamais loin de toi
N’oublie pas ta lumière intérieure le soir

Nous sommes là pour te réconforter
Nous sommes là pour t’accompagner

Une pensée pour te porter
Une caresse pour te consoler

Un seul Cœur immense pour t’englober

Par Samuel sous www.leretourdesdragons.com

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