Les mots que nous utilisons sont un reflet de notre « moi » intérieur
Avez-vous déjà réfléchi à l’importance des mots ? Ils existent pour expliquer le sens des objets ou des situations, afin que celui/celle qui les écoute reçoive une information universelle. Les mots nous permettent de communiquer, de nous exprimer et de nous comprendre. Dites-vous qu’exprimer ce que nous ressentons avec une grande précision est – entre autres vicissitudes – ce qui nous rend réellement humain(e)s.
Ainsi, le langage a une très grande influence sur les résultats de nos projets ou sur le bon déroulement de nos relations. De la même manière, observer la façon de parler d’une personne nous donne beaucoup d’informations sur ses pensées, son attitude et ses croyances.
Selon le psychologue James W. Pennebaker, chercheur à l’Université du Texas (Etats-Unis), l’usage que nous faisons des mots à travers le langage écrit et oral en dit beaucoup plus sur notre façon d’être et notre état psychologique que leur contenu.
Pennebaker a passé 20 ans à analyser des discours oraux et écrits. Il en a conclu que les mots fonctionnels, comme les pronoms, peuvent exprimer davantage de choses sur nos états d’âme, notre façon de penser et notre identité que n’importe quel verbe ou substantif.
Pour ce chercheur, la clé réside dans les pronoms, les prépositions et les articles qui, même s’ils n’ont apparemment aucune charge sémantique, représentent la moitié des mots que nous utilisons chaque jour et permettent de refléter nos centres d’intérêt.
«Il est possible de parvenir à quelque chose après trois heures de dispute mais il est certain que la même chose sera atteinte avec à peine trois mots empreints d’affection.»
-Confucius-
Ce que les pronoms disent de nous
Articles, prépositions, pronoms. Des mots auxquels nous donnons de l’importance parce que nous croyons qu’ils ne servent qu’à lier nos idées. Cependant, la façon ou la fréquence avec lesquelles nous les utilisons en dit beaucoup sur nous.
Les personnes qui mentent n’utilisent presque jamais le pronom «je», un fait qui permet de détecter les mensonges à 67%. Dans le cas contraire, les personnes déprimées ou enclines à la mélancolie abusent du pronom «je». Les statistiques montrent que les personnes qui se sont suicidées avaient utilisé deux fois plus que la moyenne, dans leurs écrits, les mots «je», «moi», «mon», «le mien» et n’avaient jamais ou très peu employé le pronom «nous».
Dans une autre étude, Pennebaker a démontré que les couples qui utilisent davantage les pronoms «je» et «nous» résolvent mieux les problèmes que ceux qui utilisent plus fréquemment le pronom «tu».
«Les mots peuvent être comme les rayons X s’ils sont employés adéquatement : ils passent à travers tout. Vous les lisez et ils vous traversent. Voici une chose que j’essaye d’enseigner à mes élèves : écrire de façon pénétrante.»
-Aldous Huxley-
Les mots nous définissent
Les mots nous définissent et nous aident à communiquer avec les autres. Ils expriment toujours quelque chose ; grâce à eux, nous pouvons montrer notre colère, notre joie, notre tristesse et, en définitive, comment nous nous sentons. Savoir communiquer correctement implique de se faire comprendre, de comprendre les autres et de mieux comprendre ce qu’il nous arrive.
En général, les personnes qui essayent de duper les autres n’utilisent pas de pronoms ou de mots pour décrire des émotions. Elles préfèrent se servir de substantifs et surtout de verbes, en les utilisant sous une forme indirecte et conditionnelle : par exemple, «je ferais» ou «je pourrais».
Les femmes parlent d’une façon moins concrète que les hommes. Elles utilisent moins de mots qui font référence à l’orientation et aux espaces et plus de mots qui renvoient à la réflexion comme «je pense que», «je crois que», «il me semble que». Au contraire, les hommes utilisent plus d’articles, surtout pour ordonner leur monde en comptant, en nommant et en organisant les objets.
N’oublions pas qu’au moment d’interpréter, même si les mots nous définissent, un mot représente la moitié de celui/celle qui le prononce et la moitié de celui/celle qui l’écoute.
«Ceux qui possèdent un esprit de discernement connaissent la différence qui peut exister entre deux mots qui se ressemblent, selon les endroits et les circonstances qui les accompagnent».
-Blaise Pascal-
Source: https://nospensees.fr/