Les pouvoirs du sourire
Il nous rend plus beaux et plus aimables. Mais sourire est également un antistress naturel, une source de sérénité et d’énergie positive. Des vertus prouvées par la science.
Dans son ouvrage « Pourquoi faut-il sourire si l’on n’est pas beau ? » (Dunod, 2011), Nicolas Guéguen, chercheur en psychologie sociale, cite une étude brésilienne démontrant que les personnes souriantes sont considérées comme plus aimables, plus sympathiques et plus belles – ce dernier point s’expliquant par la symétrie qui se crée alors, car symétrie et beauté sont liées. Autre découverte, à l’université de Penn State : sourire nous fait paraître plus compétent, en envoyant le signe d’une solide confiance en soi. Béatrice, 43 ans, a pour sa part expérimenté le pouvoir socialisant du sourire quand elle a changé de travail. « On m’avait trouvée assez froide, plutôt fermée, or ce n’est pas comme ça que je me sens à l’intérieur. Une amie m’a dit que c’était parce que je souriais peu. En prenant mon nouveau poste, je m’y suis efforcée et les résultats ont été incroyables : les gens venaient vers moi, me parlaient d’eux, le courant passait. » Les études du psychologue américain Paul Ekman ont également prouvé que les personnes qui sourient ont non seulement de meilleures relations sociales, mais sont aussi plus heureuses. A une seule condition : le sourire doit être sincère. Il est, dans ce cas, dit « de Duchenne », du nom du neurologue qui l’a découvert en 1862. C’est le seul à faire intervenir le muscle qui entoure l’œil et il ne peut pas se produire sur commande.
Forcé ou spontané, pour notre cerveau, le sourire reste un déclencheur de bonne humeur. Des chercheurs ont découvert qu’en cas de tristesse ou de stress, il suffit de se forcer à sourire 60 secondes pour que notre cerveau reçoive un message positif et provoque une baisse de production des hormones du stress et une augmentation de celles qui favorisent la bonne humeur. Une réaction qui a aussi pour vertu de ralentir le rythme cardiaque et d’abaisser la pression artérielle. Des chercheurs anglais ont découvert qu’un sourire stimule autant le cerveau qu’une grande consommation de chocolat. Claire, 37 ans, en a fait l’expérience et compte bien la renouveler. Levée un matin du pied gauche, elle s’est efforcée de sourire de son petit-déjeuner jusqu’à la station de métro. Résultat, une humeur qui est passée du gris anthracite au rose pastel. Sourire ne fait pas seulement voir la vie du bon côté, cela agit en profondeur sur notre psychisme.
Ce n’est pas un hasard si à l’âge d’or du taoïsme, il y a deux mille cinq cents ans, les grands maîtres enseignaient l’art du sourire intérieur. Selon cette philosophie et religion, le but de chaque homme est de réussir à harmoniser, en lui et autour de lui, les énergies yin et yang qui, associées, forment l’énergie vitale, le qi. Dans la tradition taoïste, sourire permet une circulation optimale du qi. Pour les enseignants en taï-chi-chuan et qi gong de l’association Cheng, le sourire intérieur « nous fait pratiquer l’amour de soi, diminuer les tensions, augmenter l’énergie positive de la joie et de l’amour dans les organes et les sens. C’est une énergie de sérénité et de bien-être qui irradie nos organes intérieurs vers le monde extérieur ». André, 36 ans, a testé, sur les conseils de sa compagne, la méditation du sourire de Thich Nhat Hanh . Très rapidement, il s’est senti moins tendu et moins agressif au travail. Et moins dur avec lui-même.
Et si sourire en conscience était la manière la plus douce et la plus simple de se faire du bien et de faire du bien aux autres ?
par Dominique Wilmer
© 2015, Recherche et transmission par Michel / Arcturius.
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