Les voyageurs de l’espace

Les voyageurs de l’espace

« Nous aimerions dicter un nouveau message. Cela est bien sûr votre souhait, chers amis, d’en lire un autre aussi !

En ce jour, nous allons de nouveau vous parler du voyage spatial, un sujet vaste, passionnant.

Chez nous, en notre planète, humide et accueillante, tout tourne autour du voyage spatial. C’est une quête, une recherche, une vérité, qui absorbe l’esprit des plus grands chercheurs, des plus sages aliens.

Mon monde comporte trois peuples aliens distincts, qui s’entendent parfaitement. Nous communions avec nos voisins par le biais de la télépathie, et leur enseignement est complémentaire à ce que nous pouvons découvrir.

Ainsi, bien sûr, il nous a été donné d’apprendre, de découvrir comment fonctionnait le voyage spatial. Nous avons intuitionné de nouvelles directions, eux sont venus à notre suite, parfaire ce chemin vers la vérité.

Chez moi, il existe un peuple de très petits êtres et un autre, d’aliens grands et vénérables, très sages.

Les grands aliens sont très versés dans l’art de la méditation, ils plongent leur esprit là où s’interpénètrent tous les chants, les champs de la causalité.

Mon peuple peut deviner, voir ces champs, il lui est plus difficile de les comprendre d’assimiler pleinement ce qu’ils représentent.

Nous sommes à l’aise pour fabriquer de beaux et glorieux vaisseaux, filant adroitement entre les marées de l’espace, les vents cosmiques, les nuages de poudre stellaire et de particules rocheuses.

Il existe beaucoup de matière vivante, à naître, en promesse d’avenir, qui tend à se matérialiser peu à peu dans l’espace, sous le flux de très hauts courants de pensée.

Le vide spatial, vous savez, le vide de l’espace, n’existe pas vraiment. Car tout est relié, il existe toujours un infiniment petit en dormance, qui peut se cristalliser en un rien de temps dans la trame spatio-temporelle.

Le tissu spatio-temporel fournit autant d’emplacements disponibles pour de nouveaux mondes, de nouvelles trames cosmiques et votre univers est relié à l’une de ces trames. Le nôtre aussi, bien sûr, mais nous avons pu transcender certaines frontières. Les facteurs de temps et d’espace ne revêtent plus un caractère limitatif à nos yeux.

Nous parvenons à nous immerger dans le supra, au-delà de la troisième coordonnée. Elle abolit ce qui fait que toutes choses pèsent et sont contenues en deux dimensions, le temps et l’espace.

Une fois que notre vaisseau est entré en apesanteur, nous élevons son champ de dé corrélation, il peut alors entrer dans un stade énergétique supérieur.

Notre vaisseau devient lumière, il se met à briller intensément, et nous aussi !!!

Que cela est beau, quelle féérie la première fois pour nos charmants petits compagnons !

Oui, il est bien des enfants qui voyagent avec nous, et pour eux, cette première fois est vraiment très excitante.

Nous sommes de même transportés en leur compagnie, car nous ressentons tout ce qu’ils ressentent, cet élan parfait vers l’aventure.

Je vais maintenant vous conter l’un de mes petits voyages.

Ce voyage a été prévu vers une belle de glace que notre ancien avait détectée, bien au-delà de votre monde, bien au-delà des objets de Kuiper, et encore au-delà des étoiles les plus lointaines, plus loin que le centre galactique.

Cette belle était au stade de pré-peuplement de formes de vie.

Elle attendait, elle nous appelait et la liaison était suffisamment nette pour entreprendre un voyage.

Cela a été fait, en adéquation parfaite avec les hautes instances, qui veillent au bien être des sphères dans ce quadrant galactique. Nous les appelons les Créateurs de mondes. Ce sont eux qui protègent les planètes lors des désastres, comme les éruptions stellaires, les ouvertures de la trame galactique, et les collisions. Ils peuvent aisément déplacer des planètes entières sans que leurs habitants s’en aperçoivent. Ils sont au cœur de la trame du macrocosme. Ils ressentent l’univers, ils ressentent son activité profonde.

Lorsqu’une planète est en droit d’attendre d’être peuplée, ils nous le font savoir et nous appellent joyeusement. D’autres fois, ce sont nos visionnaires qui reçoivent des messages, ou l’observation qui permet de détecter de tels astres. Il arrive que d’autres peuples, en visite chez nous, nous parlent de certaines planètes qui les ont émus. Nous effectuons alors des projections brillantes. Nous essayons de savoir ce qui est le mieux pour elles.

J’en reviens à notre belle. Celle–ci était un monde tellurique, recouvert presque entièrement d’une couche de glace assez épaisse, à l’exception des sommets. Ces derniers, rocheux et effilés ne comportaient presque pas d’atmosphère. Mais la planète avait choisi, elle souhaitait être délivrée de sa couche de glace protectrice, qui emprisonnait les amibes micellaires et d’autres formes de vie bio minérales en dormance.

Nous avons décollé, le cœur en joie. Malgré le péril, trois petits aliens tout jeunes se sont portés volontaires. Leurs familles étaient très fières, mais aussi très impressionnées de ce courage, et un peu inquiètes. Cela dit, notre peuple est doté d’une immense capacité d’acceptation.

Voir un petit faire son chemin est toujours une récompense. Et vraiment, ces trois jeunes aliens étaient considérablement émus.

Lorsqu’ils se sont approchés du petit vaisseau de céramique, en forme d’insecte, ils ont versé des larmes d’émoi.

Le vaisseau est composé d’un matériau semblable à de la porcelaine, de couleur jaune pâle, avec des illuminations sur tout son pourtour, au niveau des hublots et des projecteurs. Lorsqu’il est désactivé, il a cette teinte avec un éclat un peu terne.

Lorsqu’il s’anime, tout change, il devient comme fait de matière vivante. L’allure de la coque est un ensemble de panaches ondoyants de toutes les couleurs, un peu comme les écrans de mise en veille de vos ordinateurs. C’est cela.

Les trois petits sont montés à bord, avec notre vénérable et deux botanistes adultes, ainsi qu’une biologiste et une pilote très habile. En tout, avec moi, nous étions neuf.

Oui, et cette mission commença bien, notre vaisseau croisa pendant environ deux de vos semaines et dut affronter plusieurs courants stellaires opposés. Il nous a fallu nous abriter sur des astéroïdes, pour y faire étape et remiser le vaisseau.

Quoique fort bien conçus, nos astronefs nécessitent d’être inspectés régulièrement. Cela est nécessaire lorsque nous devons traverser des mers de particules ionisées. Il faut que le vaisseau, ait aussi le temps de se régénérer par moments. En cas de problème, des équipes de remorquage sont prêtes à intervenir. Il existe beaucoup d’entraide dans l’espace.

Nous voguons très souvent sur des vaisseaux de petite taille, pour ne pas incommoder les mondes jeunes que nous visitons. Lorsqu’un vaisseau magnétique se pose sur une planète, il pèse dessus, il appuie sur sa croûte pour ralentir lors de la descente atmosphérique. Il faut agir avec le plus de douceur possible. Ce sont des planètes à peine constituées avec des anomalies magnétiques en leur centre, par instants, cela est donc indispensable.

Plus la planète est jeune, plus le vaisseau doit être petit. Et cela peut parfois causer des problèmes, aussi, ces vaisseaux sont-ils utilisés pour de petits voyages de quelques mois seulement.

Je sais que ce terme de « petit voyage » vous fera sourire, mais on ne s’ennuie aucunement à bord !

Lors de ces escales, nous en profitons toujours pour étudier et inventorier de nouvelles formes de vie.

Notre petit vaisseau faisait seulement une soixantaine de mètres de long. Il avait une forme proche d’un scarabée, mais plus effilée.

Nous sommes arrivés à bon port, près de l’étoile de notre belle et nous avons instauré un échange plaisant avec les entités subtiles qui veillaient sur ce berceau.

Le vaisseau s’est approché d’une belle sphère blanche entourée de brumes épaisses. Nous avons ressenti et détecté, une activité volcanique assez vive au nouveau du sol. Ce qui nous a bien réjouis !

La belle vivait et s’éclairait de lave à notre approche.

Nous avons entamé notre descente, assez périlleuse, à travers l’atmosphère. Malgré l’éclairage satisfaisant de ce monde, on y voyait à peine. Le sol était couvert de brouillard. La lumière était blanc bleuté, et la roche rougeâtre, couverte de glaciers.

Nous avons sondé le périmètre des terres émergeant de la glace et je dois dire que notre ancien a fait merveille.

C’est lui qui a trouvé un endroit stable où poser le vaisseau, juste au sommet d’une très haute montagne, sur une congère garnie de rochers, suffisamment solide pour retenir notre appareil.

Il a fallu faire vite, oui, nous sentions l’urgence.

Nous avons sorti notre équipement avec fébrilité et nous sommes partis à l’extérieur.

Au lieu de ressentir le froid piquant de l’altitude, un panache tiède nous a enveloppés.

L’atmosphère, riche en soufre et en azote, était respirable, pour nous, il y avait un peu d’oxygène, mais très peu. Nous nous sommes approchés de grottes baignées de brume et présentant un éclat vert phosphorescent, nous avons trouvé là quantité de superbes formes de vie cristallines. C’était un très beau spectacle de parements de cristaux verts, s’étendant en étoiles, en feuillets, sous nos pieds, et si beaux, que nous osions à peine marcher dessus, malgré leur solidité à toute épreuve.

Il nous a fallu aller tout au bout de cette grotte, et les plus jeunes ont été bien vaillants, car le sol se mettait à vibrer, il y avait de gros jaillissements de vapeur bleutée au fond de cette grotte, qui étaient visibles grâce à ces minéraux phosphorescents. Nous avons marché courageusement.

Ce berceau nous attirait. Nous étions nous, tous nos huit compagnons, irrésistiblement attirés. Nous avons entendu un grondement très fort et tout au bout de la galerie, une source immense était visible, plongeant dans les entrailles de ce monde inconnu. La caverne dégageait une vive chaleur, Il s’agissait d’un environnement très agréable pour un alien.

Nous avons effectué des prélèvements de cette eau. Elle était sans danger. Nous l’avons ensuite goûtée, comme elle était délicieuse ! Immédiatement, une énergie puissante nous habita, et nous savions ce qui nous restait à faire. C’était de l’eau première, riche en tous les composés minéraux aptes à faire fleurir de nouveaux écosystèmes !

Nous avons formé un cercle et les plus jeunes ont commencé à chanter, nous avons prononcé des bénédictions envers ce monde à venir. Nous lui avons murmuré tout notre amour de voyageurs émerveillés. Nous avons loué la beauté de cette caverne, et remercié les génies qui s’y trouvaient de nous avoir permis d’accoster.

Nous sentions les puissances des grands cristaux. Ces derniers abritent souvent la mémoire toute entière d’une planète, et ici, certains cristaux faisaient plus de 30 mètres de long. Il existait une sorte d’électricité, un crépitement d’énergie dans l’air, mais fort agréable.

Notre plus jeune petit botaniste a approché sa main minuscule de la cascade grondante et y a déversé des formes de vie amibiennes, des paramécies, des bactéries et aussi des formes de phyto et de zoo plancton, Toutes ces formes de vie microscopiques, toutes ces algues allaient pouvoir s’épanouir dans ces zones tièdes, abritées au cœur de profondes cavernes.

Oui, toute cette vie allait pouvoir maturer le temps qu’il faut, dans les eaux premières.

Il existe souvent beaucoup de nappes souterraines, de grottes profondes abritant des eaux premières sur les planètes, parfois elles sont un peu difficiles à trouver et leurs entrées sont soigneusement protégées.

Nous avons soudain entendu le signal psychique de notre ancien, qui nous enjoignait de regagner aussitôt le vaisseau.

Nous l’avons aussitôt écouté, faisant passer les plus jeunes devant.

Nous avons remballé à toute allure tout notre matériel d’enregistrement et d’échantillonnage. Nous étions très heureux d’avoir pu détecter la signature énergétique de la planète, aisément perceptible à travers la roche.

C’était un astre enjoué, jeune et plein de vie. Notre ancien nous a demandé de courir hors de la grotte, ce que nous avons fait tant bien que mal, à cause de notre chargement.

Nous avons filé vers notre vaisseau. Notre sage compagnon l’avait déjà placé en sustentation, par sécurité, et il nous a fallu escalader la rampe avec précipitation.

Il avait agi ainsi parce que la congère sous notre vaisseau s’était mise à craquer de manière inquiétante.

Nous sommes tous montés à bord et il nous a accueillis en riant, comme à son habitude, malgré le péril. Plus le péril est grand, plus il s’amuse !

L’ancien a fermé le sas et a fait décoller le navire en quelques secondes. Puis, hors de danger, nous avons assisté à un très beau spectacle, une très grande secousse se produisait visiblement en contrebas.

Nous avons observé ce qui allait suivre par les hublots. Et ce fut un très haut geyser qui jaillit, non loin de la petite grotte. Puis, ces eaux brutalement libérées, retombèrent et allèrent se déverser un peu plus bas, au creux de la montagne.

Là, juste au dessus de la roche tiédie, elles allèrent former un petit lac accueillant.

J’étais stupéfait, une fois de plus de ce que la nature peut faire, de ce que nous pouvions faire, nous nous étions posés précisément au bon moment. Au lieu d’un seul foyer de vie, nous avions réussi à en créer deux ! Notre joie était immense.

Puis la montagne craqua, se sépara, se fendant en deux. L’accès à la belle cascade souterraine venait de se fermer.

* Cela s’est-il fermé pour toujours ? demanda avec candeur l’un des plus jeunes petits aliens.
* Non, répondit aussitôt le sage. Rien n’est jamais définitif. Cet écrin s’ouvrira dans très longtemps, et cela sera précisément au moment le plus opportun, celui par exemple où quelqu’un le découvrira et voudra en prendre soin. Une fleur s’ouvre seulement lorsqu’elle est parfaitement constituée, il en est de même des biotopes souterrains. Ils se révèlent aux cœurs les plus aimants.

Le petit alien contempla le lac scintillant d’un air songeur.

* Et ce lac, va t-il geler lui aussi ? demanda t’il avec inquiétude.
* S’il le faut, oui, si la saison l’exige, mais la roche est bien tiède en dessous. Cette glace ne servira qu’à protéger les animalcules du froid. Ils sont très bien protégés, rassures-toi, cher petit cœur. Les présences de ce monde sont très heureuses de notre venue.

Alors, tous ensembles, nous avons entendu effectivement en cet instant, un chant étrange et poignant. Le chant résonnait à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de nous, comme si nous faisions nous aussi partie de ce beau monde glacé. Comme s’il nous avait pleinement accueillis et acceptés. Nous étions reliés au cœur même de la planète, et sa vibration d’amour immense nous submergeait.

* Et maintenant, que va t-il se passer ? demanda le petit botaniste avec une immense curiosité.
* Les petits êtres de l’eau vont croître et se dupliquer. Ils vont changer en nombre, en variétés et chercher à s’étendre à d’autres strates de ce monde gelé. Cela va prendre beaucoup, énormément de temps. Il faudra des générations et des générations d’aliens. Et puis, d’ici plusieurs générations, nous reviendrons, pour surveiller ce que ce beau monde a fait, de lui-même. Oui, il faut laisser agir les choses, elles se font très bien toutes seules parfois…

Notre ancien a eu un petit rire. Sur ces sages paroles, nous étions tous très émus, le chant d’amour de la planète en cours de maturation résonnait en nous, il avait le don de faire fleurir une immense félicité. Nous étions bouleversés, nous nous sommes tous étreints et notre sage a remis le cap sur notre monde avec une tranquille allégresse.

* Il y a une surprise ! a t-il précisé.

Après deux mois de voyage, il était temps que nous rentrions chez nous.

Mais cette fois, nous n’allions pas emprunter le même chemin. Un croiseur de lumière, ayant repéré notre signature énergétique s’est proposé de nous ramener. Un immense point brillant comme une étoile grossissait régulièrement.

Nous avons aussitôt accepté, trop heureux, une fois de plus, de rencontrer des Êtres de Lumière. Leur vibration est un peu plus élevée que la nôtre et nous en sommes toujours plus que ravis.

Leurs vaisseaux vont si vite, que l’on a l’illusion d’être transportés en un ou deux jours seulement. Ils pourraient aller bien plus vite, mais ils ne le font pas, afin de converser en notre compagnie.

Un beau croiseur brillant tout irisé s’est approché de notre proue. Il avait la forme d’un très long cylindre de lumière, terminé par une corolle luminescente.

Nous sommes entrés par un passage de la coque géante, dans un grand hall brillant, garni de vaisseaux très variés. Il y avait des vaisseaux métalliques argentés et des vaisseaux-lumière.

Cela a été un choc énergétique intense pour nos petits et ces derniers se sont évanouis. Rien de grave bien sûr, il en est souvent ainsi. Les Êtres de Lumière nous ont réservé un accueil empli de joie, absolument magnifique. Ils nous ont écoutés parler de nos découvertes et nous ont fait visiter de très belles serres. Je n’en avais encore jamais vu d’aussi grandes, avec autant de plantes inconnues. Nous en avons versé des larmes de joie.

Notre visite de ce fascinant vaisseau, s’est poursuivie par celle d’une salle d’astronomie.

Il me sera agréable de vous conter tout cela en détail.

Je vous dis à très bientôt et vous salue affectueusement,

Votre ami, le professeur Zolmirel »

Message du Professeur Zolmirel transmis par Aurélie Ledoux

Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :

qu’il ne soit pas coupé
qu’il n’y ait aucune modification de contenu
que vous fassiez référence à notre blog http://www.unepetitelumierepourchacun.com

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