L’intégration de notre Ombre
Vous avez probablement déjà entendu l’expression « travail sur son ombre », ou en anglais, « shadow work ». Qu’est-ce que l’ombre ? Notre ombre est composée de toutes ces parts de soi que nous n’aimons pas et avons refoulées dans le placard de notre inconscient. Ces parties de soi sont rejetées. Nous les jugeons comme inacceptables, ne pouvant pas faire partie de notre « Moi » social, la personnalité que l’on présente aux autres.
Compassion pour les parts de soi rejetées
Qu’est-ce que ce travail d’intégration de notre ombre ? C’est essentiellement, apprendre à s’aimer tel que l’on est, y compris avec ces parts de soi que nous cachons dans les méandres de notre inconscient. Il faut beaucoup de compassion pour soi afin d’arriver à nous aimer nous-mêmes totalement, avec toutes les parts de soi que nous avons jugées inacceptables. Il faut également beaucoup de compréhension pour soi pour accueillir et intégrer les aspects de soi que notre culture et notre éducation nous ont montrées comme « mauvaises ».
Souvent, nous refoulons ces parts de soi pour nous adapter, mais ce mécanisme de défense a des conséquences. Nous projetons ensuite sur les autres et sur le monde ces défauts et manques que nous n’acceptons pas en nous-mêmes. Nos jugements et condamnations, nos irritations et colères, à propos des autres et du monde, nous indiquent quels aspects de nous-mêmes nous n’avons pas encore intégrés.
Bienveillance pour les autres malgré leurs erreurs
Si j’ai une réaction de compassion bienveillante face à un problème de société ou un défaut d’une personne en particulier, plutôt qu’irritation ou colère, alors cet aspect est intégré. Ce qui m’irritait avant, parce que non accepté en moi, est maintenant vu avec sagesse et compréhension. Si je suis capable de me pardonner les limites et les manques de ma partie humaine, si j’accepte ma grande ignorance de tant de choses, alors je suis capable de comprendre également les limites des autres. Quand mon ombre est intégrée, je les vois comme je me vois, à partir d’un regard intérieur de bon parent qui est conscient des limites de ses enfants. Je ne cesse pas de les aimer, même si leurs gestes et paroles ont eu des conséquences fâcheuses. Je vois leur potentiel d’évolution.
En analysant les projections et jugements que l’on fait, il faut se rappeler que l’inconscient fonctionne par symboles et similitudes. Par exemple, notre colère contre ceux qui polluent peut venir de notre tendance à répandre nos émotions négatives sur les autres. Travailler sur son ombre nécessite donc une ouverture d’esprit et une capacité à interpréter nos réactions inconscientes.
Intégration et plénitude
L’intégration de notre ombre nous mène à plus de plénitude, et non à la perfection. « Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension. », a écrit Carl Jung dans L’Âme et la vie.
Par-dessus tout, cette intégration mène à plus de bienveillance et de compassion pour soi et pour les autres. Nous trouvons la paix et élevons notre niveau de conscience via le chemin de l’acceptation et du pardon de soi, de notre part humaine, qui aura toujours son lot d’imperfections. Cette bienveillance conduit même à trouver des façons créatives d’exprimer ces parts de soi, et remettre en circulation leur énergie jusque-là bloquée. Le travail sur notre ombre peut donc devenir l’occasion de se recréer