Mademoiselle Mymy : ton enfant imparfait

Mademoiselle Mymy : ton enfant imparfait

TON ENFANT IMPARFAIT

Cette histoire a commencé dès mon premier souffle d’enfant imparfait, et probablement bien avant toi et moi, dans une autre vie que nous sommes venues guérir dans celle-ci.

Tout ceci a commencé par des silences et des cris, par de l’amour et de la souffrance comme la plupart des histoires qui seront déterminantes sur notre chemin.

Ce sentiment d’être incomprise par toi, ce sentiment d’être incompatible à ma propre mère, il me poursuit depuis ma naissance. J’ai cherché partout cette symbiose que nous aurions dû avoir et près de 30 ans plus tard je la cherche encore… Mais nous sommes si différentes et il y a ce fossé si profond entre nos cœurs…

Enfant, je pleurais plus que les autres. J’avais plus peur, plus mal, plus besoin d’être encouragée, réconfortée, entendue, touchée, comprise, plus tout et toi tu trouvais ça tellement lourd, dérangeant, essoufflant. Tu ne savais jamais quoi dire et tu me regardais avec ton air impatient et découragé de mère fatiguée. Je ne te blâme pas, j’aurais sûrement fait pareil si j’avais été toi. Pas encore une crise! te disais-tu. Pas encore un malaise! Pas encore un dérangement! Pas encore de la peine ou de la colère! C’est tellement plus facile avec ta sœur, te répétais-tu.

Elle a quelque chose de pas normal cette enfant, pensais-tu. Un besoin de crier, de se tortiller sur le sol pour tout et pour rien, un besoin de se révolter, un besoin de s’opposer .

Elle essaie de nous provoquer.

Elle n’est pas gentille. Elle est un volcan, un petit dragon…il n’y a rien à faire.

Elle est difficile à aimer. Et moi, je lisais tout ça dans ton regard.

Et plus je le lisais, plus je criais. Et plus je criais, plus tu soupirais et moins on parlait avec le cœur. Et plus le fossé se creusait entre nous.

Tu m’as déjà dit que j’étais Jean qui pleure et ma sœur Jean qui rit. Et devine, quoi ? Ça m’avait fait pleurer. Eh, oui ! Encore ! Moi, je n’avais pas besoin de refouler mes émotions, je les laissais sortir, pleinement, intensément, je les laisser couler sur mes joues, mes peines comme mes joies, je les vivais à outrance pendant que toi tu réprimais ton monde intérieur, moi j’existais à outrance et ça, ça te dérangeait parce qu’on ne parlait pas la même langue.

TON ENFANT IMPARFAIT :

J’étais trop pour toi, et tu n’étais pas assez pour moi.

Quel drame pour l’enfant que j’étais. Quelle impasse pour la mère que tu étais. Alors très jeune, j’ai crié, crié de peine, crié de rage, crié en espérant que tu parlais cette langue là, à défaut de parler celle du cœur. Et on ne s’est jamais comprises. Alors, je n’ai jamais arrêté de crier. Puis, j’ai quitté la maison, déchirée, entre deux cris et deux soupirs. Et je me suis inconsciemment magasinée une nouvelle famille. Des mères et des pères qui parlaient la même langue que moi en pensant que ça finirait par remplir ce trou dans mon cœur. Mais non, jamais. Le trou est toujours là, assoiffé de toi, de ton affection, de ta chaleur, de tes mots doux, de ton empathie, de ton amour inconditionnel de mère, qui dans un monde idéal viendrait apaiser mon manque de toi. Et moi qui croyait que de s’aimer et se l’exprimer sainement et chaleureusement aurait dû être facile, instinctif.

À mon plus grand désespoir, j’ai laissé la poussière retombée et j’ai presque oublié que tu n’avais jamais réussi à m’apprivoiser, moi, ton sang, ta chair, ton enfant sauvage.

J’étais une des seules énigmes que tu n’arrivais pas à résoudre, toi la prof de mathématiques, la mère patiente et posée, pour moi, tu étais usée d’avance, réactive à mes réactions et c’était pareil pour moi. J’étais ton volcan, tu étais mon iceberg.

Et parfois, on changeait de rôle. C’était ça notre dynamique, une escalade de soupirs et de cris, une montagne d’incompréhensions, une relation brisée où le silence était toujours pesant de non-dits accumulés, prêts à être criés à défaut d’être entendus et compris. Un terrain miné où on s’est habitué à marcher en perdant chaque fois un petit morceau. Un nid où souffrir, crier ou se taire était normal. Un nid où on se sentait aussi bien que mal.

Et pourtant, je me dis que quelques câlins, quelques pourquoi et quelques comment vas-tu mon amour aurait pu changer bien des choses. Mais il y a des gens pour qui dire les choses et ouvrir les bras est difficile. Et il y a des gens comme moi qui se déconstruisent dans les non-dits et le manque de chaleur humaine. À chacun sa réalité, mais si la vie crée des rencontres c’est pour que nous apprenions à nous apprivoiser en tâchant d’apprendre à communiquer au-delà de nos blessures et de ces mots qu’il est tellement douloureux de dire.

Je crois que dans toute notre vie, toi et moi nous serons à jamais notre plus grande énigme et il n’en tient qu’à nous de voir en notre relation l’occasion de grandir et d’apprendre à aimer inconditionnellement, ou de nager en plein malaise sans nous tendre la main avant que l’une de nous parte pour le Grand Voyage.

Je t’ai toujours aimé, je sais que tu m’aimes aussi, moi ton enfant imparfaite et je crois encore qu’un jour nous pourrons baisser les armes et voir en l’autre uniquement l’essentiel: l’amour, la chaleur et la bienveillance que devrait se porter tous les parents et les enfants de ce monde.

Je nous souhaite que les mots d’amour soient plus faciles que la colère et la rancœur. Plus facile que le silence. Plus facile que l’inconfort dans lequel on a appris à maintenir artificiellement en vie un lien qui souffre d’un grand manque d’amour et de chaleur humaine.

Oui je sais, normalement on ne dit pas toutes ces choses publiquement, on fait semblant qu’à la maison tout est ok, on sauve les apparences, on demeure nébuleux ou secret, mais moi j’en ai assez de ne pas dire, alors je dis, sans ravaler, sans faire semblant, sans un petit coup de téléphone vide entre deux soupirs, sans croire que nous sommes les seules au monde qui n’arrivons pas à nous résoudre à défaut de ne pas parler la même langue.

Je t’aime profondément, malgré toute la peine que je porte dans mon cœur d’être ton enfant imparfaite.

Je t’aime même si j’aimerais si souvent qu’on s’aime autrement, plus doucement.

Je sais que nous nous sommes choisies pour apprendre ensemble et transcender nos propres blessures et barrières respectives. Je sais que je suis l’Enfant parfaite pour toi et que tu es la mère parfaite pour moi, même si nos egos diraient totalement le contraire. Je sais que tout est parfait sur ce chemin que nous avons emprunté ensemble.

Le fruit est mûr. Le temps est venu de dire. Le temps est venu de guérir et de s’aimer tout simplement. Sans détour et sans écorchures. Le temps est venu de nous résoudre. Voici donc la seule et unique formule capable de grands miracles, celle qui peut résoudre toutes les énigmes relationnelles:

AMOUR INCONDITIONNEL + ESPOIR = PAIX !

Un enfant qui crie a besoin d’amour. Un adulte qui soupire a besoin d’espoir.

Il suffit d’apprendre à s’aimer, ensemble, le coeur grand ouvert, dans l’intention constante et inépuisable de se tendre la main, coûte que coûte, sans jamais se laisser tomber dans ce grand fossé où la paix nous apparait alors impossible à atteindre.

TON ENFANT IMPARFAIT auteure : Mademoiselle Mymy

Bio :

Mademoiselle Mymy est une jeune écrivaine lue internationalement. Elle se distingue comme spécialiste des mots du cœur avec ses textes qui apaisent, qui guident et qui déclenchent des réflexions profondes ! Son premier livre Mon carnet antinaufrage est un baume pour le cœur et pour l’âme.

Sa page Facebook: www.facebook.com/mllemymy1

Son site : www.mademoisellemymy.com

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