Notre pire ennemi c’est nous-même

What-by-Brian-Ingram

par Isabelle Taubes

Les parents ne sont pas seuls en cause ! Manquer d’audace ou se dévaloriser, c’est aussi une histoire entre notre moi et notre surmoi…Les petites phrases insidieuses, les comportements et les désirs étouffants des parents n’ont d’effet que lorsqu’une part de nous – que, naturellement, nous ne maîtrisons pas – leur donne son assentiment.

Trompeur, notre moi est loin d’être fiable

» Une patiente, se souvient Gérard Louvain, ne cessait d’évoquer son manque de confiance en elle. Alors j’ai clos la séance ainsi : “Vous avez parfaitement raison de douter de la fiabilité de votre moi.” Ma patiente est restée sans voix. Je voulais lui signifier que le moi n’est qu’une façade trompeuse, le siège de croyances qui mentent sur nos désirs réels et nous égarent.  » En effet, le moi est une construction, fabriquée à partir des différents modèles – papa, maman, l’institutrice, le héros du feuilleton télé… – adoptés au cours de notre vie. Nous avons besoin d’eux pour bâtir notre personnalité, mais, simultanément, ils nous empêchent de savoir qui nous sommes et ce que nous voulons réellement. C’est notre moi qui, par exemple, nous incite à être, tel papa, un grand séducteur. D’où, comme par hasard, une forte inhibition au moment du passage à l’acte amoureux : l’imiter, n’est-ce pas en quelque sorte prendre sa place ? Pour protéger notre idole, une seule solution : échouer là où il réussit.

Tyrannique, notre surmoi exige sans cesse plus de nous

Autre ennemi intérieur, et de taille : le surmoi, cette force psychique qui exige sans cesse plus de nous.  » Tu dois obtenir de meilleurs résultats, sinon tu es nul « ,  » Tu dois séduire cet homme, cette femme, sans cela tu ne vaux rien « … Plus il est sévère, plus il nous entraîne vers l’inhibition.  » La plupart des individus qui se plaignent d’un manque de confiance en eux sont en guerre avec un surmoi tyrannique, déclare Elisabeth Martin. Il s’agit de le rendre plus accommodant, en les incitant, soit à cesser de se donner des objectifs irréalisables, soit à ne plus se comparer à Pierre, Paul ou Jacques qui, lui, a réussi tel projet.  »

Mais attention, ne pas oser, ne pas s’affirmer, cela peut être aussi une mesure de protection : ne rien tenter, c’est éliminer le risque d’échouer et de se faire rappeler à l’ordre par le surmoi. Quoi de mieux, pour continuer à se voir en génie méconnu ?  » Effectivement, bien des personnes qui ne cessent de déplorer leur incapacité d’agir sont inconsciemment captives d’une image surdimensionnée d’elles-mêmes, qu’elles refusent de ternir par d’éventuels échecs. Elles seront plus actives dès lors qu’elles apprendront à s’aimer avec leurs failles.  »

Nous abritons tous un secret désir d’échouer

« Il existe, chez tout être humain, un désir voluptueux et cruel de s’abaisser, de devenir de plus en plus petit, ténu, bref de tenir le moins de place possible « , écrit Serge Tisseron dans son livre, Du bon usage de la honte (Ed. Ramsay). Et cette tension vers le bas est associée à un désir d’aliénation, de dépendance, qui nous rend tributaire du regard et du jugement d’autrui. Cela parce que l’être humain, en venant au monde, dépend entièrement du bon vouloir des autres pour sa survie.

C’est dire que la confiance en soi se conquiert. Elle est le produit d’une victoire sur les obstacles, internes et externes (angoisses et maladresses parentales), que chacun rencontre inévitablement sur sa route. Victoire qui ne sera jamais totale : toute personne a ses failles, ses peurs et ses complexes.

« Manquer de confiance en soi, douter de soi est inhérent à la condition humaine, conclut Gérard Louvain, psychothérapeute. Lorsqu’on en souffre au point d’avoir l’impression de passer à côté de la vie, il ne faut pas hésiter à consulter. Mais, il faut en être conscient, les héros qui osent et réussissent sans trembler n’existent que dans la fiction. »

Lu sur psychologie.com

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Tant qu’on se voit de cette façon, qu’on s’identifie à un seul aspect de soi, par un choix sélectif, et qu’on rejette les autres aspects, peu importe finalement qu’on décide d’aller vers l’ombre ou la lumière, on créée une division imaginaire qui se traduit littéralement par une sensation d’être son propre ennemi.

Et il est vrai que lorsqu’on porte un regard bienveillant sur soi, on se rend compte que c’était un cinéma, une croyance bâtie sur nos peurs et l’ignorance de notre vraie nature. Elle ne peut se révéler sans montrer notre ombre puisque celle-ci contient des qualités insoupçonnées et nécessaires à notre épanouissement, notre réalisation. C’est juste une question d’harmonie intérieure, ce qui amène la paix et la communion avec le divin, au de-là de toute projection, dans la sensation entière.

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr  et ces trois lignes. Merci

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