Ombre et lumière
Marc était né dans la banlieue parisienne, fils d’un père ouvrier et d’une mère femme de ménage, il passa les premières années de sa vie dans un décor relativement miséreux teinté de grisaille quotidienne. Ses parents ne disposant que de faibles moyens n’avaient guère eu le choix : ils avaient emménagé dans une petite chambre d’un Hôtel sans étoiles. Préoccupés par leurs soucis quotidiens, le travail, les corvées ils n’eurent guère de temps à consacrer à Marc, malgré tout l’amour qu’ils avaient pour lui. Pendant toute son enfance, Marc vécut dans une sorte de solitude imposée. Il ne savait pas ce que voulait dire le mot « réjouissance », toute son existence était orientée vers la survie, le travail, les obligations.
Il apprit très tôt à se débrouiller tout seul et à être autodidacte dans tous les domaines. Non qu’il souhaitait cela, mais c’est comme si le destin le condamnait à être seul. Avec le temps, la situation des parents s’améliora un peu, mais pas suffisamment pour permette à Marc de se sentir à l’aise.
Afin de s’évader de cette prison grise qu’était sa vie, il se plaisait à rêver, il se voyait voyager dans les Étoiles comme le Petit Prince. La lecture l’aidait aussi à cela. Il se projetait assez facilement dans les héros des romans qu’il lisait et cela compensait un peu la grisaille quotidienne. Il se sentait mal dans sa peau et les vêtements usagés dont il était affublé n’étaient pas pour améliorer son existence : les autres enfants se moquaient souvent de lui.
Ses parents, préoccupés par leurs propres soucis ne s’apercevaient de rien. Ils assumaient parfaitement les besoins quotidiens concernant la nourriture qui était de basse qualité, mais ne pouvaient nourrir Marc de belles histoires qui lui auraient apporté un peu de joie. Son environnement ne lui permettant pas d’avoir d’amis, il apprit à vivre seul avec lui-même.
A peine sorti de la pré- adolescence, il s’engagea dans le monde du travail afin d’apporter un peu plus d’argent et améliorer les conditions de vie familiale. Mais bien vite, il se rendit compte que cette grisaille quotidienne était toujours là. La joie de vivre, il ne connaissait pas cela, c’est comme si un Elfe gris s’était installé dans sa tête et lui faisait tout voir en gris.
C’est grâce à la lecture qu’il put maintenir la tête hors de l’eau. Un jour il trouva un livre qui parlait de pensée positive et celui-ci devint son livre de chevet. Il en dévora bien d’autres dans le même genre et s’engageant dans une pratique méditative il apprit à se dédoubler. Non pas qu’il s’échappait de son corps, mais il était capable de prendre du recul par rapport à ce qu’il vivait. Une partie de lui observait l’autre partie, comme pourrait le faire un metteur en scène regardant un acteur en répétition.
C’est ainsi que petit à petit, il découvrit son autre « moi », sa partie d’ombre, ce fantôme qui s’était installé en son corps et qui, alourdi par toutes ces tristesses du passé, lui pourrissait la vie. Pendant de nombreuses années Marc plongea en son ombre et y délogea tous les indésirables qui s’y étaient installés depuis son enfance. C’est ainsi que, se délivrant de toutes ces charges ancestrales, il changea du tout au tout. On le traita de marginal, car il ne pensait, ne mangeait, ne s’habillait plus comme la majorité des gens. Il n’était plus normal. Même ses parents, n’arrivaient plus à le reconnaître, il était devenu si différent d’eux, comme si ce n’était plus leur fils. Jamais il n’en voulu à ses parents de l’avoir fait passer par une telle expérience douloureuse car il savait au fond de lui-même qu’eux aussi avaient vécu des enfances difficiles mais qu’ils n’étaient pas arrivés à se libérer de ces traumatismes. Il ne chercha jamais à les convaincre, il se contenta d’être plus joyeux, aimant, généreux et surtout de partager sa joie de vivre.
Fin.
Cette histoire est fort révélatrice de notre périple humain, elle nous concerne tous.
Dans les mondes unifiés, tout est Lumière, tout est visible, rien n’est caché. Nous disposons d’une mémoire consciente de toutes nos expériences dans l’Univers ainsi que l’Histoire de toute la Création.
Dans notre monde dissocié, ici bas, une partie de la lumière à été cachée, est passée dans l’invisible. Nous ne nous souvenons plus d’où nous venons, de notre origine, de nos expériences stellaires. Nous sommes comme coupés d’une partie de nous-mêmes et avons perdu conscience que nous étions Cocréateurs de notre réalité. Tant que nous ne nous investissons pas dans la visitation de cette Ombre, afin d’y découvrir ce qui y est caché, nous demeurons dans la dualité. Nous sentons qu’il nous manque « quelque chose ».
C’est ainsi que, perdus dans cette nouvelle ambiance et ne sachant plus rien de nous, nous avons intégré tout ce qui passait à notre portée afin de nous recréer une mémoire et une identité. A chaque fin de vie, celle-ci est enregistrée dans une sorte de cellule ressemblant à une clé USB et elle est réinsérée dans notre nouveau corps d’incarnation. Celui-ci est constitué à partir des données pré enregistrées en cette clé.
Nous portons en nous toutes ces mémoires, elles font partie intégrante de notre corps, de nos mémoires cellulaires, mais tant que nous ne sommes pas conscients du contenu de celles-ci nous demeurons dans une zone de doux leurres. Nos vécus antérieurs : traumatismes, émotions mal digérées, tabous, culpabilités, remords, regrets nous hantent et nous manipulent depuis notre intérieur. Elles constituent en quelque sorte notre « fantôme intérieur » que nous nommons « inconscient ».
Tant que ces mémoires demeurent « chargées émotionnellement, elles interfèrent sur notre Présent. Notre inconscient se sert de la matière comme écran réflecteur et il projette sur celui-ci nos « films intérieurs » afin que nous devenions « conscients » de nos « programmes inconscients » et que nous puissions ainsi faire le ménage qui s’impose.
Ce n’est que lorsqu’on commence à comprendre le processus qu’on peut éliminer une à une les scories résultant de ces vieilles mémoires. Le travail conscient à pénétrer avec notre conscient dans notre inconscient pour y faire le ménage, réactiver les informations qui nous conviennent et désactiver les autres. Quand tout le contenu de notre inconscient nous est devenu conscient, on commence à voir plus clair.
Revoyons maintenant l’histoire ……
L’Enfant (Marc) c’est notre Enfant intérieur, notre subconscient (dont le siège dans le corps est le Thymus, glande qui fonctionne à plein rendement pendant notre enfance). Celle-ci est liée à notre corps vital (éthérique) qui est la « matrice de vitalité » au sein de laquelle est concocté notre corps physique. Pendant l’enfance, ce corps est plein de vitalité mais lorsque nous devenons adultes, celui-ci commence à perdre de sa vigueur et notre thymus ne fonctionne pratiquement plus. Hors cette glande est indispensable car c’est elle qui assume le bon fonctionnement de notre système immunitaire.
Marc ne reçoit pas suffisamment d’attention de ses parents. Il est nourri sur le plan physique mais est affamé sur le plan psychique, rien ne suscite de joie de vivre, aucune histoire, aucun rêve. La vie lui semble être une sorte d’enfer tissé de contraintes et d’obligations. Il en est de même pour nous : tant que notre Enfant intérieur est délaissé ou parfois tyrannisé par nos parents intérieurs, notre joie de vivre s’étiole, notre santé s’en ressent, la vie nous parait galère, nous ne pouvons même plus espérer autre chose (réaliser nos rêves).
Les parents
Ces parents sont les deux aspects de notre « moi » limité : l’aspect masculin Père via l’intellect, et l’aspect féminin Mère via notre corps émotionnel. Tant que nous n’avons pas « tué » ces parents en nous, notre enfant intérieur s’étiole. Il ne s’agit pas de tuer nos parents géniteurs mais de dissoudre les schémas et programmations qu’ils nous ont transmis en notre ADN parce que nous le leur avions demandé (ceux-ci sont en adéquation avec nos mémoires antérieures).
Ainsi, au début de notre vie ; nos parents reflètent les deux aspects de ce « moi » qui n’est autre que notre « inconscient », cette part d’Ombre à explorer. Nos parents géniteurs ne servent que d’acteurs pour nous « montrer l’image ». Ce n’est pas à eux qu’il faut s’en prendre, mais au comportement qu’ils nous renvoient pour que nous puissions modifier ce qui doit l’être.
Marc vit une bonne partie de sa vie, enfermé dans ses frustrations d’enfance. Ses parents ne lui ont pas donné assez d’attention pour qu’il puisse « voir la vie du bon côté » Il ne faut pas leur en vouloir car ils ne peuvent faire autrement : ils doivent assumer les besoins matériels de la famille, et comme eux même ont vécu un passé difficile, ils ne savent pas ce qu’est de rêver. Ils ne peuvent pas transmettre ce qu’eux-mêmes n’ont pas reçu. Ils ne se rendent même pas compte du manque affectif de Marc.
Tant que notre Subconscient (enfant intérieur) est prisonnier des schémas mémoriels de l’Inconscient (parents) on ne peut vivre Ici Maintenant en pleine Conscience.
A force de chercher, Marc finit par comprendre le processus. Il se dédouble pour se voir vivre, il s’observe. C’est à dire qu’il se place en tant qu’Observateur, en son Soi afin de regarder comment son « moi » fonctionne. C’est ainsi qu’à force d’observation, il se rend compte que la plupart du temps son « moi » réagit aux situations plus qu’il n’agit en pleine conscience, du moins, tant que des vieux schémas mémoriels sont enregistrés dans les mémoires cellulaires du corps
A chaque fois que le « moi » de Marc est blessé par une parole lui rappelant son passé, il se laisse envahir par le fantôme intérieur. Celui-ci prend la place et ainsi Marc sort du Présent. Il vit le Présent en étant encore englué dans les émotions du passé non libérées de charges émotionnelles.
Tant que des mémoires anciennes demeurent en nous, nous souffrons et réitérons sans cesse les mêmes scénarios de souffrance, de douleurs, de manque. L’existence nous met toujours face à face avec notre intériorité : la matière est un réflecteur parfait de notre vision interne (notre cinéma intérieur)
Exemple : Enfant on peut avoir subi un traumatisme du genre : « tu n’es qu’un bon à rien, tu ne réussiras jamais rien dans ta vie, tu es nul ».
Cette blessure psychique s’enregistre dans la mémoire cellulaire et à son insu, l’enfant va, pendant toute sa vie, réagir inconsciemment pour que cette « prophétie » soit réelle. Adolescent ou adulte, Il va toujours faire ce qu’il faut pour ne pas réussir et ceci, sans même s’en rendre compte. Ce n’est que lorsqu’il se rend compte du processus qu’il peut se libérer de cette « fausse information ».
Cependant il sera testé plusieurs fois par des personnes extérieures (proches, amis, ou autres) qui vont sans s’en rendre compte dire la « parole qui rouvre la blessure ». S’il est conscient du processus, et que la mémoire est libérée de la charge émotionnelle, alors il évacuera l’information rapidement (çà lui passera à travers) par contre s’il laisse la charge émotionnelle (fantôme) prendre le dessus, il sortira du Présent et sa mémoire de blessure le ramènera dans le passé. (Que celui-ci soit de cette vie présente ou d’une vie antérieure plus ou moins lointaine).
Tant que quelque chose nous blesse, c’est que l’ego est aux commandes de notre vie. L’ego est empreint d’amour propre, il est hyper susceptible, il n’aime pas être contrarié et dès qu’on touche sa zone sensible il puise à profusion dans la banque mémoire de ses vécus passés et sort une multitude de justificatifs pour argumenter (tu peux pas comprendre ce que j’ai vécu, si t’avais eu un père comme moi tu verrais, etc.…) et ainsi le Fantôme (qui est intimement lié à l’égo) prend le dessus.
Ce qui est dommageable c’est que tant qu’on agit ainsi on ne peut pas se libérer du passé, on passe notre temps à vivre le Présent à partir de vieux schémas passés et nos problèmes se perpétuent, rien ne change.
Je pourrais citer ici une phrase énoncée par un sage « si tu en veux encore aujourd’hui à tes parents en pensant qu’ils sont responsables de tes problèmes, c’est que tu n’es pas encore adulte ».
Certes, ce travail intérieur demande une grande humilité et un effort à faire pour se détacher de l’ego. Quand on est libéré de l’ego, on n’est plus limité par l’amour propre. Aucune parole ne peut nous blesser ; aucune offense ne peut nous perturber. On est transparent.
Guerre ou Paix.
Tant qu’on vit dans des conflits intérieurs résultant des doux leurres du passé on reste dans une zone de « guerre » et on ne peut trouver la paix nécessaire pour créer. C’est dans cette zone de paix que réside notre Enfant intérieur. Tant qu’on ne lui porte pas Attention, il ne peut s’exprimer, on ne ressent aucune joie de vivre.
Alors il agit comme un enfant en colère, un saboteur, et tout commence à aller mal dans notre vie (travail, relations, amours, argent) Nous tombons malades ou nous perdons notre emploi pour nous obliger à « revoir notre façon de vivre » à changer d’habitudes et à nous décider enfin à vivre en pleine conscience, dans le Présent, à faire ce que l’on aime et à aimer ce que l’on fait et à ne plus s’occuper de ce qui ne nous plait pas, ne nous convient pas. C’est-à-dire aussi de laisser les autres vivre leur vie librement. De ne rien imposer ; de ne plus entrer dans des conflits personnels ou collectifs.
Quand notre Subconscient est libéré des empreintes de notre inconscient, on vit dans le Conscient, c’est-à-dire qu’on retrouve nos vrais parents intérieurs (mental et émotionnel purifiés). On peut vivre Ici Maintenant, Conscient et notre Subconscient coopère avec notre Conscient qui est relié à notre Supraconscient (Soi unitaire). La vie devient plus facile.
Dés que la joie de vivre surgit à nouveau dans notre vie, parce que nous avons opté de faire ce qui nous donne joie, (au lieu de continuer à faire un métier qui ne n’apporte aucune joie à notre Âme) notre Thymus s’active (la joie active le thymus) et tous nos organes sont revivifiés, notre corps vital reprend des forces, nous rajeunissons, nous renaissons, nous sortons de l’Ombre.
L’Ombre, c’est la partie de nous que nous devons visiter pour redécouvrir ce qui y était caché.
C’est comme la cave d’une maison (elle est pleine de poussières, de rats, de cadavres (bouteilles) d’objets inutiles) et c’est dans cette cave que demeure notre Enfant intérieur, dans la peur et le noir.
Les parents vivent au rez de chaussée mais ne se soucient pas de ce qui se passe dans la cave, sauf quand des bruits bizarres en émanent (quand l’Enfant intérieur va vraiment mal,) c’est le moment où dans notre vie ; nous sentons une sorte de dépression nous envahir. Les pestilences de la cave montent au rez de chaussée.
Il importe donc que nous descendions à la cave pour faire le ménage et que nous en fassions sortir l’enfant qui y était enfermé.
Une fois remonté au rez de chaussée, l’Enfant se réjouit, il voit enfin le Soleil, la vraie vie, il sort de son cauchemar et a envie de faire plein de choses. Alors les parents réjouis l’accompagnent, l’aident, l’encouragent et tout le monde s’en porte mieux. Toute la petite famille réunie sort alors dehors et regarde avec admiration le ciel constellé d’étoiles et de Soleils.
C’est ainsi qu’en explorant l’Ombre de notre inconscient nous pouvons accéder à vivre dans le Présent Ici et Maintenant, la vie que nous choisissons de vivre et que nous pouvons entrer en contact avec le Ciel, le monde unifié et retrouver toutes nos mémoires qui étaient cachées en cette Ombre.
Christian Duval
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