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la conscience
Être conscient de ce qui se passe dans sa vie, est de loin l’un des états les plus difficiles à atteindre, car cela va à l’encontre de tout ce que l’on a vécu et donc de tout ce que l’on a appris. Nous ne pouvons comprendre, au début, que nous ne sommes pas conscients de ce qui se passe dans notre vie, parce que nous avons été peu à peu effacés, mis sur le côté et donc complétement désactivés de notre propre capacité de prendre conscience de ce qui nous arrive.
Finalement, nous ne sommes plus présents dans notre vie, mais totalement absents, car enfermés dans un flux automatique où nous n’avons plus de place pour agir ou choisir en toute conscience. Sans cette présence en soi, il ne peut y avoir de conscience et sans cette conscience intérieure, il ne peut y avoir de possibilité de se rendre compte de ce qui se passe ou pas.
Nous n’avons plus d’emprise sur ce qui se passe puisque tout se passe sans conscience. Nous avons été peu à peu désinhibés de notre conscience, dévitalisés de notre vie et ainsi, nous sommes pris par un mouvement qui nous dépasse totalement et dont nous ne pouvons plus que nous laisser faire.
C’est cela l’inconscience suprême que nous vivons tous, puisque nous sommes embarqués dans un flux narratif qui ne provient pas de nous et qui nous fait croire à la réalité qu’elle profère constamment. Ainsi, dans ce fonctionnement automatique, nous croyons que nous sommes conscients puisqu’une voie, un continuum nous achemine sans cesse dans l’interprétation de tout ce que l’on vit. Alors, dans se laisser aller, nous sommes conscients de quoi ?
Sommes-nous conscients de ce que l’on entend ? Sommes-nous conscients que cela ne provient pas de nous ? Sommes-nous conscients de tout le subterfuge que cela implique ? Ainsi, il y a toujours plusieurs niveaux de conscience et tant que l’on n’est pas allé au bout, on ne peut pas être réellement et complétement conscient.
Reprendre conscience du sens de sa vie, ne peut se faire qu’en allant au bout du bout de tout ce qui se passe en soi, car tout le sens qui se déploie pour l’instant, est là pour nous déporter de soi, nous éloigner toujours plus de ce que nous sommes réellement. Tant que l’on ne va pas au bout, on ne peut le comprendre, l’admettre et en définitive pouvoir le dépasser, et donc le transcender.
Que trouve-t-on concrètement en soi ? Qu’y a-t-il à percevoir ? Qu’est-ce qui nous illusionne sans cesse ? Une seule chose se passe en soi et tout provient de là, car c’est la voie que l’on suit inconsciemment, comme la voix de tout ce que l’on prend pour soi.
Toute la problématique est que cette voix ne provient pas de nous et c’est là où se trouve tout le subterfuge cruel de notre existence atrophiée. Nous nous croyons être cette voie/voix, mais comme cela ne provient pas de nous, cela nous illusionne constamment dans tout le courant de sa pensée, nous montrant et nous expliquant tout ce que nous croyons vivre, mais que nous ne vivons pas pour autant. Et c’est là tout son piège ! Rendre réelle, l’irréelle !
Ainsi tout ce que l’on veut ou désir, provient-il alors de soi ? Tout ce que l’on choisit provient-il de soi ? Si tout ce qui se passe en nous, provient d’un autre niveau dont nous n’avons jamais conscience, nous ne pouvons littéralement prendre conscience de ce qui se passe en soi et donc de pouvoir y remédier. C’est là que tout se joue puisque tout se « je » prend vie à travers cette voix illusoire.
Ceci est la base, de tout ce tour de prestidigitation dans lequel nous sommes pris au piège à cause de l’illusion qui prend forme en nous. Tant que nous sommes happés par ce spectacle éphémère et que nous croyons à sa réalité, nous sommes enfermés en lui, puisque le paradoxe que nous expérimentons nous dépasse et nous isole dans le déploiement de son irréalité.
Ainsi notre inconscience alimente cette réalité illusoire tout en nous y enfermant dedans. Seule la prise de conscience de cet état de siège intérieur, pourra nous donner la possibilité pour pouvoir voir ce qui ne va pas en soi. Tant que l’on ne voit pas ce stratagème infernal, nous sommes pris au piège par tout son courant illusoire qui nous déporte toujours plus loin du réel.
Voir l’illusion de ce courant, c’est se donner l’opportunité de chercher à s’en débrancher. Pour s’en débrancher, il faut déjà ne plus accepter son flux comme authentique puisqu’il nous montre un monde qui n’existe pas. Si ce monde n’existe pas, alors où est le monde qui existe ?
C’est là tout le jeu et la complexité de notre réalité, car tout est fait pour nous la cacher, en créant sans cesse un autre monde qui s’intercale avec celui qui est bien réel. Tant que l’on focalise sur celui qui s’intercale, on alimente en soi une vision, une interprétation de notre monde complétement irréel. Cette structure perceptuelle intérieure crée alors la réalité illusoire dans laquelle on est pris au piège, puisqu’on ne voit pas ce qui est réel, mais seulement ce qui est irréel et qui nous y fait sans cesse réagir.
Toute la manipulation provient de cet état illusoire qui interfère la perception et la sensation de notre réalité authentique. C’est pour cela que l’on doit apprendre à s’en détacher, à s’en désolidariser, à ne plus faire corps avec ce flux virtuel qui nous remplit sans cesse.
Si ce qui arrive en nous mentalement, ne provient de nous, et nous avons la capacité de nous en détourner mais cela ne peut arriver que si nous avons conscience que nous sommes inconscients des processus qui se déroulent en soi. D’où l’importance de reprendre conscience de ce qui se passe en soi afin de pouvoir à nouveau agir consciemment.
Si ce qui agit en nous, ne provient pas de nous et que nous en n’avons pas conscience, nous ne pouvons rien faire pour pouvoir modifier cet état d’inconscience abyssal. Notre réalité est un abysse qui nous dévore peu à peu, car il est aux mains de prédateurs. Ils ont mis en place cette simulation afin de se sustenter de nos émotions et ainsi de nous dévorer jusqu’à ce que nous ayons plus d’énergie, plus de vie et donc plus de conscience.
Seule la conscience de ce qui se passe réellement en soi pourra nous permettre de sortir de ce dilemme, de ce paradoxe existentiel, de cette simulation prédatrice. Le paradoxe ne peut nous contenir indéfiniment, si ce n’est tant que l’on reste inconscient de ce qui se passe en soi, et dès que l’on en prend conscience, le paradoxe s’effondre de lui-même. Il s’effondre puisqu’il n’a jamais existé, si ce n’est dans la croyance paradoxale de sa mise au monde incessante.
Reprendre conscience du sens de sa vie, c’est sortir de ce flux illusoire et découvrir le flux authentique de sa vie qui seul permettra de nous faire évoluer en toute conscience. Notre réalité dépend de notre conscience. Tant que nous sommes inconscients, nous sommes soumis à un flux illusoire qui opère en nous pour récupérer notre énergie sans alimenter notre prise de conscience.
Cette énergie est primordiale pour eux comme pour nous et sans notre conscience, nous serons indéfiniment pris au piège de tous leurs stratagèmes de prédation, car nous ne pourrons pas nous en rendre compte et donc y remédier. Seule la prise de conscience de tout ce qui se passe en soi pourra nous donner les moyens de sortir en premier de cette emprise psychologique, émotionnelle pour ensuite arriver à sortir de l’emprise énergétique.
Reprendre conscience du sens de sa vie, c’est comprendre que le sens qu’il y a en soi, ne provient pas de nous. C’est seulement quand on le comprend que l’on peut commencer à voir comment fonctionne ce stratagème infernal en soi. Plus on comprend et plus on peut agir contre cette voie falsifiée afin de ne plus la suivre.
C’est là où l’on apprend à retrouver sa véritable voie/voix ! Quand il n’y a plus d’adhésion à cette fausse voie et donc à cette réalité sans issue, alors s’ouvre notre véritable voix qui nous permettra de suivre le flux réel et authentique de son authentique voie.
C’est à ce niveau que l’on peut reprendre conscience du sens de sa vie et donc l’expérimenter à nouveau. Quand on se retrouve dans le mouvement réel de sa vie, on s’ouvre au flux authentique de l’être qui nous achemine doucement et tranquillement, sur les paliers de notre redécouverte. Et à partir de là, s’ouvrent de nouveaux horizons qui étaient encore caché car on ne pouvait voir derrière tout se ce qui s’intercalait en nous.