Si je tourne mon regard vers l’intérieur…

Si je tourne mon regard vers l’intérieur…

Si je tourne mon regard vers l’intérieur et que je regarde réellement qui je suis, qu’est-ce que je vois ? Je suis capable de revendiquer mes idées, je peux aussi trouver ma personnalité et mes goûts, je crois peut-être même savoir à quelle image je corresponds ou veux correspondre, mais en dehors de tout ça, qui suis-je vraiment ? Au plus profond de moi-même, qui suis-je ? Puis-je vraiment me définir en fonction de mes rôles, que ce soit celui de femme ou d’homme, de mari ou d’épouse, de père ou de mère, d’ami(e), … Est-ce suffisant pour définir qui je suis ? Non, je ne le crois pas.

Alors, si je regarde vraiment à l’intérieur de moi et que je ressens profondément « qui je suis », qu’est-ce que je sens ? Des émotions, des peurs, des sensations, … Mais peuvent-elles me définir ? Est-ce que je suis toutes ces choses où font-elles simplement partie de moi ? Si j’écoute attentivement ce qui se raconte en moi, qu’est-ce que j’entends ? Des pensées, des croyances, des idées, des jugements, … Mais tout ce que j’entends, est-ce moi ? Non, ça ne peut pas non plus me définir. Alors qui suis-je ?

Personne à part moi ne pourra me le dire et même si on le pouvait, je veux en faire l’expérience, je veux le sentir, le vivre afin de pouvoir le goûter vraiment. Mais si ce désir ardent est présent, qui a ce désir ? C’est bien moi, mais qui ? Quel moi ? D’où vient ce désir profond de sentir vraiment ce que je suis ? Il s’exprime à travers moi, me portant à chercher partout les réponses à mes questions sans jamais me permettre de le goûter. Certes, je peux faire des expériences même mystiques, mais suis-je ces expériences ? Non. Alors qui est celui qui est à la fois conscient de ces expériences et expérimentateur lui-même de l’expérience? Sommes-nous deux ? Ce n’est pas possible… Suis-je l’un des deux seulement ? Mais alors qui est l’autre et pourquoi ai-je l’impression d’être aussi lui ?

Si je ne suis rien de ce qui a été dit plus haut et si tout ce qui est ressenti, entendu, expérimenté, imaginé, projeté, pensé ou cru n’est qu’un mouvement qui me traverse et dont je suis conscient, alors je ne peux être que celui qui est conscient de tout ça et non pas celui qui en fait l’expérience. Je dois être bien plus que ce corps et ce mental pensant. Alors si je suis cette conscience de ce qui est et de ce qui arrive pourquoi est-ce que je crois être cette personne dans ce corps, pourquoi est-ce que je m’y identifie tant ? Peut-être que c’est seulement parce qu’on me l’a dit. On me l’a dit depuis si longtemps… depuis que je me suis vu la première fois dans le miroir et où on m’a dit que c’était « moi ». Et si « moi » n’était pas ce que je suis ? Si mes parents s’étaient trompés, si tout le monde s’était trompé et s’était identifié à ce personnage en oubliant totalement sa vraie identité : la conscience elle-même.

Je dois découvrir qui est cette conscience, mais pour ça, je dois arrêter de m’identifier à ce personnage qu’on m’a dit que j’étais et à tout ce qui est lié à ce personnage (les pensées, les émotions, les croyances, les idées, la personnalité, les goûts, les envies,…). En arrêtant maintenant, à l’instant, de m’identifier à ce personnage, qu’advient-il ?

Je ne suis plus rien… mais je suis tout à la fois. Tout ce dont je suis conscient, partout où je place mon attention, je suis toutes ces choses, toutes ces personnes, tous ses sons, toute cette vie. Je suis absolument tout ce qui est visible et ce qui est invisible, car tout ce qui est imaginé, rêvé, pensé j’en suis aussi conscient et c’est aussi ce que je suis. Si je suis cette conscience infinie, je peux alors être tout sans limite, mais aussi choisir de me limiter dans ce corps, par exemple, à certaines expériences, à certaines émotions, … Je suis donc la conscience sans limite qui fait l’expérience de la limitation dans un corps, dans une histoire.

Mais si je suis cette conscience, j’ai le choix de porter mon attention sur ce que je veux uniquement et d’être alors ce que je souhaite. Alors, si je porte mon attention sur l’amour, je suis l’amour ; si je porte mon attention sur la paix, je suis cette paix et si je porte mon attention sur la joie, je suis aussi cette joie. Je suis libre ! Totalement libre ! Libre d’aimer ou de souffrir, libre de pleurer ou de rire.

Mais je veux aller plus loin encore…

Qui tire les ficelles de cette conscience ? Y-a-t-il même quelqu’un qui tire les ficelle ? C’est ridicule… Même s’il y a avait un Dieu ou quoi que ce soit d’autre qui tire les ficelles, étant la conscience même, dès l’instant où j’en suis conscient je deviens celui qui les tire, je deviens Dieu lui-même ! Alors, qui agit ? Qui crée les évènements ? Je suis la conscience, mais quel est le mouvement qui met tout ça en place ? Si je suis conscient de ce mouvement, je suis donc aussi ce mouvement. Tout ce qui est serait-il vraiment ce que je suis ?

Mais alors, qu’est-ce que je ne suis pas ? Je ne suis pas ce dont je ne suis pas conscient et y-a-t-il quelque chose qui puisse être en dehors de ma conscience ? J’ai beau chercher, mais à chaque fois que je cherche quelque chose, chaque chose que je trouve, j’en suis conscient. Je suis donc l’infini…

Alors qu’est-ce qui m’empêche maintenant de croire profondément à tout ceci, à tout ce que je sais être ? C’est cette personne, cette identification à cette personne, car c’est lorsque je m’identifie à celui qui ne croit pas à tout ça et que j’en suis conscient, que je deviens cela.

Je n’ai qu’une seule porte de sortie… abandonner définitivement cette identification à cette personne que je crois être depuis des années et pour ça, je dois maintenir mon attention sur qui je suis vraiment : la conscience. Mais qui maintient cette attention, qui décide de faire ça puisque j’en suis consciente ? Le personnage auquel je suis identifié…. Alors où est cette porte de sortie ?

En fait, peut-être que la bonne question est : qui cherche cette porte de sortie ? Je suis conscient que quelqu’un cherche une porte de sortie et qui cela pourrait-il être puisque je suis la conscience… C’est l’attachement, la croyance, l’identification même à ce personnage qui cherche. Car, si je suis consciente de ne pas être ce personnage et d’être cette conscience illimitée et infinie, ce mouvement de vie, Dieu lui-même, alors ne suis-je pas déjà dehors ?

Si je suis bel et bien dehors, pourquoi est-ce que je ne le goûte pas ? Qu’est-ce qui fait que je ne le vive pas dans ma chair ? Je vois encore quelqu’un qui veut quelque chose. Quelqu’un qui veut parvenir à réussir quelque chose, qui veut obtenir quelque chose et qui tente désespérément par quelque moyen que ce soit, y compris par l’éveil, de trouver ce qu’il cherche. Il reste des attaches ou peut-être une seule attache. Ce que ce quelqu’un veut c’est exister ! Pourquoi cherche-t-il à exister, à prouver qu’il existe ? Il doit savoir intérieurement qu’il n’existe pas, sans quoi il ne chercherait pas à se convaincre du contraire… Alors, c’est l’histoire de quelqu’un qui sait ne pas exister et qui cherche par tous les moyens la preuve qu’il existe et ce, afin de combler cette tristesse immense, ce trou, ce vide sans fond créant ce manque de vie, d’existence. Quelle absurdité, quel paradoxe ! Je suis ce que je cherche sans le savoir et je cherche à être ce que je suis déjà. Comment tout ça pourrait bien prendre fin ? Je le comprends, je le vois, je le sais, mais rien ne se passe… Alors que manque-t-il ? Manque-t-il quelque chose où est-ce la croyance même qu’il manque quelque chose qui crée cela ? Je ne sais pas. Je cherche encore à comprendre. Je cherche encore à me sortir de là. Cette croyance est donc encore présente et c’est ça qui continue de faire tourner la roue. Où est ce « JE » qui cherche, veut et désire ? Je ne peux pas le trouver ailleurs que dans mon imagination, que dans mes pensées. Il n’est donc pas réel. Qu’est ce qui est réel ? Être, c’est la seule chose que je vois comme réelle. Mais je sens que ce n’est pas ce que « je » veux. Il veut autre chose, il veut plus de rêve et de magie, il veut du phénoménal, des émotions, de l’explosion. Il a un rêve et c’est d’atteindre cet endroit où tout ça existe et qui du coup lui permet de se sentir exister. Peut-être devrais-je simplement faire le deuil de tout ça. Le deuil de tous ses rêves. Je sens une terrible déception, une colère à l’encontre de cette naïveté d’y avoir cru et puis une tristesse immense. C’est la fin de ce rêve. Plus rien n’a de sens si je perds même ça. Il ne reste plus rien sans ça, « je » ne veux pas laisser ça partir. « Je » ne veux pas renoncer à ça. Du coup, « je » résiste et je souffre. « Je » ne suis pas capable non plus de faire quoi que ce soit pour que cette résistance s’arrête. « Je » suis impuissant. Triste et impuissant.

Mais je suis aussi témoin, conscient de ce qui se passe. À quoi d’autre puis-je me rattacher ? Est-ce que je dois me rattacher à quoi que ce soit ? Je sens ça comme un besoin viscéral ce rattachement. Peut-être est-ce aussi ce « je » qui veut se rattacher à la conscience, de façon à continuer à exister. Si je lâche absolument tout, même cette conscience, qu’est-ce qui reste ?

Rien, le vide… puis un espoir de trouver autre chose que ce vide. Très bien, alors lâchons cet espoir, lâchons ce vide et même cette idée du rien. Que reste-t-il ?

Quelqu’un qui fait un effort pour lâcher tout ça avec encore un espoir de parvenir à quelque chose, de trouver quelque chose. Je ne peux pas lâcher, c’est une évidence. Quelque chose peut lâcher en moi, mais je ne peux pas le provoquer. Je sens la colère monter. Je voudrais pouvoir le faire et je ne veux pas m’incliner face à cette incapacité de le faire. Il ne me reste plus qu’à me laisser faire. Suis-je capable de me laisser faire ? J’arrête et je regarde.

Non, car je laisse faire aussi dans le but qu’il advienne quelque chose. Il y a de nouveau quelqu’un qui est prêt et qui veut être dans l’action du « laisser faire » pour obtenir quelque chose. Alors je laisse ce qui est être tel que cela est, je laisse le « vouloir obtenir » être ce qu’il est. Je ne peux rien faire d’autre. J’accueille complètement ce qui est là, ce qui veut, ce qui résiste, ce qui veut comprendre, saisir, obtenir. Je ne touche plus à rien.

C’est une évidence, je n’ai strictement aucun pouvoir sur ce qui se passe ! La vie peut continuer, je ne lutte plus, je ne résiste plus, ça ne sert à rien. Je peux simplement découvrir à chaque instant ce qu’il se passe et le voir, mais c’est tout. Au sein de cette vision, il ne se passe rien non plus. C’est une vision impersonnelle, neutre, sans émotions, sans avis, sans jugement, sans préférence, sans attente, sans but. Juste une vision. Et j’écris, mais ce n’est pas un choix. Il y a vision de vouloir faire quelque chose de ces mots, mais il n’y a que vision. Il y a vision des pensées qui traversent mon esprit, mais il n’y a que vision. Il y a vision de mes mains qui tapent sur l’ordinateur, mais il n’y a que vision.

Mais cette vision est aussi et surtout un accueil, un amour sans jugement pour tout ce qui est, pour tout ce qui émerge, tout ce qui arrive à la pensée, tout ce qui résiste, tout ce qui juge. Le cœur s’ouvre à nouveau, il se déchire. Je laisse faire.

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Ce texte est un questionnement intérieur qui s’est imposé à moi. Vous le partager, c’est vous inviter aussi à vous questionner et à regarder ce qui se passe en vous afin de laisser votre cœur s’ouvrir à la conscience que vous êtes et qui se rappelle à elle-même.

Cette ouverture de cœur c’est aussi ce que je vous propose de goûter à travers les diverses activités qui prennent place pour le moment et que vous pouvez retrouver sur mon site www.guerisonintuitive.com

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