Une vie bien remplie
Je trouve que tout va bien,
Toute cette perfection autour de moi m’étonne,
Chaque objet, chaque bien,
Se présentent à moi sans que je les tâtonne.
Dès le matin,
Tout se met en place sans que je l’ordonne,
Mes affaires sont en main
Du début du printemps à la fin de l’automne.
Mais d’où vient cette voix qui toujours m’empoisonne ?
Depuis ma tendre enfance
Mes parents m’ont appris les mérites du silence,
Et que l’obéissance
Est une vertu qui donne bien réjouissance.
Bien apprendre à l’école
Et toujours présenter une tenue parfaite
Depuis les pieds au col
Te donneront respect de tous tes futurs maîtres.
Arrêtez cette voix, faites-la disparaître !
Ainsi, bien dirigé,
Métier comme papa j’ai pu lors postuler.
Au bureau bien rangé
Ma vie tout entière j’ai vu plaisir passer.
Femme j’ai alors prise
Sans qu’aucune surprise ne puisse troubler le ban,
Totalement soumise
Et fille de voisins, amis de mes parents.
Me boucher les oreilles renforce encore la voix !
Le dimanche la messe,
Jamais, au grand jamais ne pouvons la manquer.
Et pour la confesse
Chaque année la Pâques efface tous nos péchés.
Petit à petit,
Autour de nous enfin notre mur s’est construit,
La pose de chaque brique
Apportant tout son calme et aussi l’harmonie.
Ce bruit qui m’exaspère ne vient pas de dehors !
Aujourd’hui,
Alors que j’arrive presque à l’automne de ma vie,
Mon mur est bien fini,
Assez haut pour ne subir des autres les soucis.
J’ai toujours respecté
Chacun des commandements qui m’ont été dictés,
Jamais été tenté,
Et de la ligne droite ne me suis écarté.
Elle semble venir d’en haut cette voix assassine !
Des reproches surtout je ne m’en fais aucun,
Quand ma femme fut malade j’ai beaucoup prié
Mais son cancer au sein
L’a très vite emportée.
Mes enfants sont partis,
Mais ainsi qu’on le dit chacun bâtit sa vie.
Ils ne m’appellent pas,
Comme cela ça m’évite d’être dans leur tracas.
Il semble que cette voix toujours l’ai entendue !
A présent,
Plus rien ni personne ne peuvent me contrarier.
Dire que je suis heureux ?
Cette affirmation est au-delà des vœux.
Cette parole qui m’agresse depuis que je suis né
Et encore maintenant m’ôte tranquillité
Toute ma vie durant contre elle j’ai lutté
Et jusqu’à ma mort ne la laisserait gagner.
Je sens que c’est en moi que vibre sa tanière,
Sa demande sans cesse de vouloir me dévier,
Sortir de ma route, pourtant toute tracée
Je lui refuserai jusqu’à ma fin dernière.
Oh Dieu, Oh seigneur, toi que j’ai tant prié
Délivre-moi du mal, de mes peurs déchaînées,
De toutes les angoisses qui occupent ma vie
Et qui désormais ne me laissent de répit.
Pourquoi cette voix l’aurais-je écoutée ?
Dans quelle direction m’aurait-elle entraînée ?
L’imaginer je n’ose
Car déjà la psychose
De l’ombre d’un regret
Tente de m’effleurer.
Arrière tentateur, arrière Lucifer,
Ton charme ne pourra pas me faire machine arrière
Car si un jour mes yeux désireraient ouvrir
De dépit sans doute me laisserais mourir.
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