« Vos défauts peuvent être de grands atouts » par Lise Bourbeau
Je sais que votre ego peut résister beaucoup à ce titre.
Il s’empresse de vous faire croire que vous devez vous débarrasser de vos défauts à tout prix, qu’ils ne vous sont pas utiles.
Le seul problème de nos défauts, c’est qu’on ne les utilise pas bien et qu’on s’en préoccupe trop.
Prenons comme exemple la personne qui se juge chaque fois qu’elle parle trop.
Elle se promet bien de tourner sa langue sept fois avant de parler à l’avenir, mais on sait tous qu’elle oubliera très vite sa promesse.
Plus elle veut se défaire de ce défaut et plus il revient à la charge. Pourquoi?
Parce que nous sommes sur terre pour vivre toutes sortes d’expériences – incluant nos défauts et qualités – en nous acceptant. Ces expériences sont nécessaires pour découvrir ce qui est plus intelligent pour soi. Comment arriver à faire ce discernement si nous agissons toujours de la même façon? Parler trop ou pas assez, être menteur ou vrai, être lent ou rapide, savoir écouter ou non, être entêté ou ouvert, être habile ou gauche, être dépensier ou économe, etc.
Au fil des années, j’ai découvert que nous ne pouvons JAMAIS être bien et en harmonie, si nous nous contrôlons pour exprimer seulement l’aspect positif de chaque attitude. Nous devons nous donner le droit d’exprimer les deux aspects, le positif et le négatif.
Revenons à notre exemple du fait de trop parler. Il peut y avoir des circonstances où des personnes en votre compagnie sont très heureuses que vous ayez autant de choses à raconter. Il se peut que ce que vous avez à dire, réponde vraiment à leur besoin – et au vôtre. Combien de personnes aimeraient s’exprimer librement ! Surtout quand elles sont dans un groupe, elles ont tellement peur d’être ennuyantes ou non intéressantes. Aussi ayant peur de prendre trop de place, elles ne disent pas un mot. Par la suite, ces personnes s’en veulent de ne pas avoir donné leur opinion alors qu’elles en avaient une.
Ce qu’ont de similaire ces deux genres de personnes, c’est qu’elles ne s’acceptent pas.
Tant et aussi longtemps que nous ne nous acceptons pas, nous recommençons sans cesse le même scénario pour arriver à satisfaire le besoin de notre âme qui est de nous accepter dans tout ce que nous sommes, à chaque instant de notre vie.
Quand cette étape est faite, il est beaucoup plus facile de trouver la qualité de notre défaut. En général, le point fort de celui qui parle trop – comme moi qui ai toujours beaucoup parlé depuis mon enfance – est d’avoir la faculté de trouver un métier où il devra beaucoup parler et de bien réussir dans ce métier.
Pour celui qui ne parle pas beaucoup, la qualité de son défaut est sa capacité d’écouter, de réfléchir et de prendre souvent la bonne décision plus rapidement. Il aura donc l’habileté de réussir dans un métier où il devra écouter et savoir poser des questions pour faire parler l’autre, par exemple en tant que thérapeute, ou en tant que scientifique.
Tant et aussi longtemps que vous n’acceptez pas ce que vous considérez comme votre défaut, vous ne pourrez pas bien utiliser la qualité cachée de ce défaut. Cela demande beaucoup d’énergie.
Vous croyez peut-être que vous vous acceptez, mais soyez alerte et vous verrez que vous n’exploitez pas bien l’opposé de votre défaut.
Prenons l’exemple de madame qui se considère comme trop dépensière, ce qui lui occasionne des problèmes d’argent et des disputes avec son conjoint qui lui, au contraire, est très économe. Elle a beau se faire croire qu’elle voudrait être plus économe, mais même si elle se force à l’être, elle ne sera pas bien. Elle doit d’abord admettre qu’elle n’accepte pas les gens trop économes.
Rappelez-vous que nous sommes « trop » ou « pas assez » seulement quand nous ne nous acceptons pas. De plus, cela demande beaucoup d’énergie pour se cacher ainsi que cacher aux autres ces attitudes que nous n’aimons pas de nous. Avez-vous déjà essayé de cacher un objet dans une de vos mains toute la journée pour que personne ne le voie? Je vous suggère de l’essayer et vous verrez combien d’efforts et d’énergie cela vous demande et à quel point cela vous empêche d’être dans votre moment présent.
En conclusion, pourquoi ne pas vous accepter ? En conséquence, vous saurez beaucoup mieux utiliser les aspects négatifs et positifs des attitudes acceptées pour vous aider à combler vos besoins du moment.
Avec amour,
Lise Bourbeau
* Cette petite fille a la chance d’avoir une mère qui la photographie, la met en scène sans occulter son handicap, au contraire, de cette façon elle l’aide à accepter ce qui est, en révélant sa beauté qui n’en est pas affectée. Elle l’aide à trouver l’équilibre comme l’illustre la photo.