La phase ultime du pardon

La phase ultime du pardon

À tous ceux qui n’arrivent pas à pardonner et à tous ceux qui ont traversé nos vies…

On était amis. On était amants. On était amoureux. On était de la famille. On était liés vous et moi. On s’aimait et c’était vrai, mais la vie étant ce qu’elle est, on ne s’aime plus maintenant, aussi absurde que cela puisse être, c’est la triste réalité.

On ne s’aime plus, pour mille et une raisons et parfois pour aucune.

On devient un peu plus chaque jour des inconnus qui cumulent les anecdotes sans l’autre. On se fait de nouveaux amis, on réalise de nouveaux défis, on vit une montagne russe d’émotions, mais nous ne sommes plus là, ensemble, pour se le partager comme avant. Le deuil est bien vif, car l’amour n’est plus, du moins, c’est ce que l’on cherche à se faire croire pour avoir moins mal, mais pouvons-nous réellement arrêter d’aimer complètement ? J’en doute…

La vie n’est que mouvance. On se croise, on se heurte, on s’aime, on se déteste, on se pardonne, on s’oublie, on se remémore, on est pris de nostalgie…

Les relations traversent notre vie et chacune d’elles nous marque à jamais.

On s’habite, on bâtit ensemble et parfois on se déconstruit. Heureusement, avec un peu de temps, on trouve la force de se reconstruire avec ou sans l’autre…

Aujourd’hui, j’ai eu un élan d’amour pour vous tous qui avez quitté ma vie : amis, amoureux, amants, connaissances, collègues. J’ai eu envie de vous écrire à vous que j’ai aimé et que j’aime encore malgré le temps qui passe, malgré les remous et les explosions qu’il y a pu y avoir entre nous. J’ai envie de vous dire que vous me manquez même si je sais que de nous revoir ne nous apporterait rien de bon en ce moment, même si je sais que rien n’a changé.

J’aurais souhaité que nos chemins se soient croisés différemment pour que l’on puisse encore marcher ensemble à ce jour. J’aimerais pouvoir encore vous consoler, vous prendre dans mes bras et vous accompagner sur votre chemin de vie dans les moments difficiles comme nous le faisions avec sincérité avant, mais notre lien ne nous le permet plus.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous dire que j’ai décidé d’accueillir et d’accepter tout ce qui n’avait pas de sens entre nous en vous pardonnant, malgré l’incompréhension qui s’empare de nous sur le moment et malgré toutes les émotions négatives qui rongent l’affection que l’on se porte…

* J’ai compris que nous ne sommes pas toujours prêts à faire un pas vers l’autre, et ce, même lorsque l’on souhaiterait profondément être en mesure d’y arriver.
* J’ai compris que nous ne sommes pas tous conçus de la même façon et qu’il est utopique de croire que tous les gens que l’on aimera dans notre vie pourront nous rendre heureux, au bon endroit, au bon moment, de la bonne façon.
* J’ai compris que derrière notre brouillard émotionnel, je ne vous en veux pas, je vous aime et je suis triste que nous n’arrivions pas à nous aimer mieux, ensemble, dans le moment présent.
* J’ai compris que je ne pouvais pas vous reprocher vos failles et vos défauts et que je ne pouvais que les reconnaître et assumer que ce sont nos différends qui nous ont séparés.
* J’ai compris que d’être séparés les uns des autres ne signifie pas que nous ne devons plus nous aimer, ne plus nous accorder de respect, ne plus être engagés humainement.
* J’ai compris que si, demain matin, vous étiez mourants à l’hôpital j’irais tous vous tenir la main, l’un après l’autre, sans exception parce que devant la mort rien n’a d’importance hormis l’amour et je réalise par le fait même qu’on arrête jamais vraiment d’aimer ceux qui ont partagé notre vie, un moment, de façon significative malgré tous les efforts que l’on déploie à les détester ou à jouer l’indifférence.

Au-delà de toutes nos histoires tumultueuses et nos grandes déceptions, il ne reste que l’amour, celui qui traverse le temps et les orages, celui qui décèle toujours dans la noirceur une lueur d’espoir, une parcelle d’humanité bien plus profonde et bien plus importante que nos prises de bec, nos ego et nos vieilles histoires tout effritées.

Je veux vous dire que je vous aime, encore et pour toujours, parce que sans cet amour profond pour vous, je ne me serais jamais arrêtée à vous connaitre et vous dire que je vous aimais. Un cadeau, c’est pour la vie et mon amour je vous l’ai offert, pour le meilleur et pour le pire.

Je nous pardonne. Je nous aime.

Malgré nos défauts et nos erreurs, malgré les larmes versées et la rancœur. Je nous souhaite d’avoir la force d’accueillir l’avenir doucement sans laisser le passé nous aigrir parce que cela ne sert strictement à rien. Je veux cultiver la force de vous aimer, toujours et sans condition, pour que vous trouviez en mon pardon et en vous la force de guérir ces blessures avec lesquelles on s’est écorchés. Nos collisions ne sont que des cris du cœur et nos conflits ne sont que des reflets sombres de nous-mêmes. Nous avons tellement à apprendre les uns des autres. Soyons reconnaissants de nous rencontrer et d’avancer ensemble, mais surtout aimons-nous bien au-delà de nos gestes et nos mots. Aimons-nous dans l’espoir d’un monde meilleur. Aimons-nous pour échanger nos forces et nos faiblesses dans le souci de grandir ensemble et non en nous tenant rancœur de ne pas avancer au même rythme, de la même façon et dans la même direction. À chacun son niveau de conscience, à chacun ses blessures, à chacun ses limites, à chacun ses choix…

Pourquoi ne pas souhaiter le meilleur à ceux qui nous ont offert le pire, ce sont eux qui en ont le plus besoin.

Sans pour autant nous mettre en déséquilibre et en danger, sans pour autant renouer, aimons-nous avec bienveillance et envoyons dans l’univers un amour inconditionnel envers autrui afin de propager l’idée que chacun a le droit au pardon, au bonheur et à l’émancipation.

Au final, derrière ce qui nous déplait tant en l’autre se cache, malgré tout, de la beauté et de la bonté qu’il faut savoir reconnaître avec humilité et tendresse pour réellement trouver la paix dans son propre cœur. Prenons le temps de nous pardonner. Prenons le temps d’accepter ce qui nous a éloignés et de voir ce qu’il en reste: l’humanité… Tenons-nous la main, symboliquement, pour donner un sens à ces mots si puissants que nous nous sommes dit un jour : « Je t’aime. »

N.B. Ce texte ne soutient pas que nous devons tolérer l’intolérable et apprécier l’inacceptable. Il soutient plutôt que chacun mérite d’être aimé, même ceux qui sont difficiles à aimer! Sans garder des gens toxiques dans notre vie, on peut à tout le moins, leur envoyer de l’amour en souhaitant qu’ils trouvent eux aussi la paix dans leur cœur, car n’est-ce pas ce dont il manque au fond? Puis, n’est-ce pas réellement ce que nous souhaitons tous : la paix dans le monde, la paix dans nos cœurs ?

AIMER « malgré » est la phase ultime du pardon selon moi et je nous souhaite à tous d’atteindre ce degré humanité.

Et un jour peut-être aurons-nous le courage de nous serrer dans nos bras une dernière fois pour clore la relation sur une note positive et pour nous dire avec cœur: « Je te pardonne ». Sans oublier. Sans banaliser. Sans nous bafouer. Sans attentes. Simplement avec humanité et légèreté dans le but de se libérer de cette ancre de peine qui noie notre cœur.

Mademoiselle Mymy
http://www.lesmotspositifs.com/blogue/la-phase-ultime-du-pardon/

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