La relation, cœur du développement personnel

La relation, cœur du développement personnel

Diplômé d’expertise comptable, je suis aujourd’hui coach en entreprise et spécialisé dans l’art de conjuguer succès et sérénité dans les organisations. Et c’est à ce titre que je vous propose une réflexion pour explorer le mécanisme du développement personnel et pour en énoncer les facteurs clés de son succès.

Au-delà de leurs points communs, développement personnel et coaching se distinguent par leurs champs d’action. Le coaching s’exerce sur un champ strictement professionnel et est payé par l’entreprise. Hormis cette différence majeure, les processus d’accompagnement ont en commun le développement du potentiel humain.

Le facteur clé de succès du développement personnel

Je vous propose donc de découvrir le facteur clé de succès du développement personnel en m’inspirant de ma pratique du coaching  individuel. Avant d’évoquer l’essentiel qui est au cœur de la relation d’accompagnement, commençons par explorer une métaphore : celle du jardinier.

Elle apporte un éclairage intéressant sur la responsabilité de celui qui accompagne le développement personnel. Notons ici que je me trouve dans l’embarras pour nommer ce dernier. En psychothérapie, nous avons le psychothérapeute. En coaching, le coach. Mais pour le développement personnel, nous n’avons aucun terme. Pas de « développeur personnel » ni de « consultant en développement personnel ». Dans ce domaine, les praticiens s’identifient souvent à leurs outils. Cette absence d’identité est un signe qui révèle un écueil majeur : le flou qui existe lorsque l’on veut entrer dans une démarche de développement personnel.

J’utiliserai donc ici le terme de «  facilitateur » que j’aime particulièrement, que je vais comparer à un jardinier. Ce dernier a des outils pour bêcher, couper, prendre soin de ses arbustes. Les outils de notre facilitateur seront la P.N.L., l’analyse transactionnelle, les outils de personnalité, etc. Le jardinier crée avant tout des conditions : il creuse, sème, arrose, taille tout au long d’un parcours où le temps fait son œuvre. Pour aider un être humain à se développer, le facilitateur doit aussi apporter des repères et utiliser ses outils.

Les parents et éducateurs sont les premiers à pratiquer du développement personnel. Ils ne façonnent pas l’enfant mais comme les tuteurs des plantes, ils apportent un cadre pour que leur progéniture puisse vivre en se tenant le plus droit possible afin de résister aux tempêtes. Dans un monde en changement, nous pouvons avoir à tout âge le besoin d’être aidé dans notre développement. Mais le jardinier ne peut pas faire plus que contribuer en restant à sa juste place. Un adage dit que ce n’est pas en tirant sur l’herbe qu’elle poussera plus vite. Si le jardinier croit qu’il peut faire quelque chose pour accélérer la croissance naturelle de ses pousses, il commet une grave erreur de toute-puissance. Il restera toujours tributaire de ce qui le dépasse : la graine qui contient déjà l’arbre mais aussi la qualité de la terre, peut-être également les vers de terre invisibles qui l’aéreront. Il dépendra aussi des caprices de la météo : gel ou canicule. Il doit donc conserver l’humilité de celui qui sait qu’il n’est qu’un élément d’un système plus large et qu’il ne peut qu’améliorer certaines conditions pour que la graine vienne à grandir et porter du fruit. Le germe contient, dès le début, toute la plante et n’a rien à acquérir de l’extérieur pour devenir un arbre. Il doit juste se trouver dans de bonnes conditions pour que son potentiel s’épanouisse. Celui qui aide son prochain à grandir doit, lui aussi, rester humble face au mystère humain. Sans décider de ce que l’autre doit devenir, il lui permet de discerner le bon terrain et les conditions favorables pour devenir l’être unique qu’il est.

L’être humain a un besoin vital de relations pour grandir et s’épanouir

Cependant, cette métaphore comporte une limite. Si la graine est un organisme vivant qui pourrait grandir sans le jardinier au risque d’être chétive, l’être humain est bien plus qu’une semence. Il a un besoin vital de relations pour grandir et s’épanouir. Dans le cadre du développement personnel, la principale relation est celle entre le facilitateur et le demandeur, d’où son extrême importance.

On entre alors dans une dimension encore plus complexe qu’une simple utilisation de méthodes et d’outils : la Relation. C’est-à-dire la mystérieuse alchimie qui existe dans la rencontre de deux êtres. Si l’on ne prend pas en compte le côté sacré des humains en relation, alors on tombe dans l’instrumentalisation. L’un utilisant l’autre pour répondre à ses propres besoins. Dès que l’autre n’est plus perçu comme un sujet autonome en devenir mais un objet à façonner, il y aura instrumentalisation. Socrate met en garde sur le risque de se perdre si l’on est soi-même en attente de quelque chose dans un accompagnement. Il exhortait ses disciples à se rappeler certains points de vigilance avant de vouloir aider quelqu’un au travers de trois leitmotivs :

  1. Je ne sais rien sur toi !
  2. Je n’attends rien de toi !
  3. Je ne veux rien pour toi !

La relation est une ouverture à l’inconnu.

Il faut savoir lâcher prise et développer sa capacité à laisser venir l’inconnu

Cette rencontre nécessite autant de présence à l’autre que de lâcher-prise sur ce qui va se passer. Je découvre qui je suis dans ma manière d’interagir avec l’autre et réciproquement. Facilitateur et client vont partager un dialogue pour progresser ensemble. Mon expérience du coaching m’amène tous les jours à réaliser que je grandis, différemment évidemment, mais autant que mes clients à chaque séance. Qu’au-delà de tous les outils que je pratique, une source d’inspiration m’habite et que des intuitions peuvent me surprendre. Mais pour être surpris et vraiment aider l’autre, il faut savoir lâcher prise, développer la capacité à laisser venir l’inconnu qui naît d’une relation. Pour garantir cela, un cadre protecteur est nécessaire dès le départ. Il permettra à chacun de faire confiance à l’autre et en ce que la vie proposera pendant le moment d’échange. Ce cadre passe par une confidentialité absolue, une demande contractualisée, la vigilance de s’en tenir à ce qui est demandé et une recherche permanente de l’autonomie de celui que l’on accompagne. Ne jamais rien vouloir pour lui afin d’éviter de projeter ce qui m’habite. Toujours se rappeler que lorsque le jardinier tient une graine dans sa main, il ne saura pas quel arbre elle va devenir.

La mission du jardinier n’est que de créer les conditions de la croissance.

Vous voyez à quel point j’insiste sur la relation d’accompagnement. Et peut-être que vous comprenez mieux mon embarras du début. Si je n’ai pas trouvé de nom pour celui qui fait du développement personnel, c’est tout simple-ment que ce dernier peut être absent. Que le mot personnel est parfois compris comme « seul ». S’agirait-il alors de faire du développement personnel en lisant des livres, en faisant de la méditation, en utilisant des outils ? Je n’y crois pas puisque l’humain est un être de relation. Plus vous le séparez des autres et plus il dépérit. Plus on veut lui faire croire qu’il peut se développer seul avec des livres aussi bien écrits soient-ils (et il y en a beaucoup au Souffle d’Or) et plus on le leurre. Le livre, l’outil peuvent favoriser une prise de conscience, mais le développement d’un être passera nécessairement par l’Autre, par la relation. Je mets un « A » majuscule à Autre car ce mot désigne l’altérité, l’inconnu que je ne peux trouver qu’en dehors de moi et qui me fera grandir.

Faire du développement personnel de manière isolée, c’est comme demander à un gland de pousser dans le désert. Nous ne pouvons rien faire sans l’Autre. Aucun outil, aucune méthode ne pourront seuls vous aider. 

La bonne nouvelle, c’est que toute relation est une opportunité de développement où chacun est à la fois le bénéficiaire et le bienfaiteur. Pour que cette relation soit féconde, il sera important d’oser faire une demande, dire ce que l’on attend du partage, poser un cadre pour se faire confiance mutuellement en sachant, par exemple, que les propos ne seront pas divulgués. Sinon elle risque de n’être qu’une rencontre superficielle où l’on manquera le partage sincère et profond qui favorise l’ouverture à l’inconnu qu’est l’autre et révèle à chacun l’inconnu qui l’habite.

Pour vos propres besoins de développement personnel, en plus de juste laisser les rencontres fortuites ou familiales de votre vie vous féconder, n’hésitez pas à voir des professionnels. Veillez alors simplement à vous assurer que le cadre protecteur est bien posé et que le facilitateur est dans cet état d’esprit de présence et d’ouverture si essentiel. Pour le reste, le mystère et le miracle de la relation contribueront au résultat bien plus que les outils utilisés.

Par Frédéric Marquet, coach professionnel – www.immanence-conseil.com

https://www.souffledor.fr

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