La rencontre entre soi-même et son animal
Le temps de la rencontre avec un animal peut être brève ou pour toute une vie, dans l’intensité, la joie et la compréhension.
Notre animal est présent dans notre vie depuis quelques temps ou depuis
toujours ; il vit avec nous, nous comprend, nous apporte sa présence, sa
chaleur, son amour dans des moments difficiles ou dans la vie de tous
les jours. Il est amusant, curieux, vivant, il est le soleil de notre
vie. Lui, il est là, c’est tout, en présence et en conscience, au temps
présent avec nous.
Notre animal dans notre quotidien
Mais avons-nous conscience de sa présence à nos côtés ? Bien sûr, nous avons tous les égards pour notre animal, du temps pour jouer, des longs moments de câlins et de caresses, de grandes balades, des joies, des fous rires et gare à celui qui osera lui faire du mal.
De cette attention, notre animal nous le rend au quotidien en s’installant confortablement sur nous ou sur le canapé, pour une caresse, une étreinte ou encore par quelques bêtises pour attirer notre attention ou commises lors d’un jeu effréné. Ceci est toujours dans l’amour, sans arrière-pensée, dans le présent du donné mais conscient de là où il vit et avec qui. Et oui notre animal nous connaît fort bien, parfois plus que nous-même.
De notre relation de tous les jours, nous apprenons par l’observation ses mimiques, sa manière d’être, de faire, de demander, de câliner, de râler et de montrer … son caractère. Sa force est de s’adapter à notre vie, même si l’adage disant que « quand tu as adopté un chat alors maintenant tu vis chez lui » est presque vrai.
Du regard au lien familial
Un lien se crée dès le premier regard, le premier contact, qu’il soit chien, chat, cheval ou lapin, le lien est le même. Certes chacun a sa manière d’être et a ses besoins propres. Notre vie change du tout au tout. Notre animal devient un membre de la famille. Il est entré dans notre vie, dans notre mode de vie, dans notre espace de vie. La vie sans lui devient un manque, que ce soit pour une période courte, comme des vacances par exemple ou pour une période plus longue, suite à son départ. Le manque est.
Mais notre vie fait aussi que nous entrons dans une certaine routine, le travail, les enfants, la famille, les congés qui se gèrent avec bonheur ou dans la contrainte du manque de temps. Et un jour, un coup dur, un déchirement dans notre vie professionnelle, sentimentale ou familiale. Nous le traversons comme nous pouvons avec nos moyens et avec qui nous sommes.
Une personne qui n’aura quelle même pour s’en sortir, trouvera en son animal une présence, un cœur d’amour a aimé, une présence réchauffante qui l’attend derrière la porte tous les soirs. Chaque jour qu’il en est fait, l’animal sera remercié d’être là dans ce moment difficile. Pour d’autres, la famille « fera tenir le coup » par la présence de la femme, du mari, des enfants ou de l’animal, qui avec ses facéties, attirera votre attention quelques instants, ailleurs, l’air de rien mais l’air de tout.
Le regard de l’animal qui devient langage
Que nous vivions seul ou en famille, une fois l’orage passé, la vie se calmant et reprenant un cours moins stressante, le temps du repos est venu avec le lot des questions sur le comment du pourquoi de tant de difficultés. Puis un soir après une longue méditation sur le sens de la vie, que nous connaissons tous, notre animal se met à côté de nous. Comme d’habitude me direz-vous, mais pas que. Il vous regarde intensément. Mais que dit ce regard? Certaines personnes disent qu’il ne leur manque que la parole. Évidement nous parlons tous à nos animaux comme à un humain, même si personne n’ose l’avouer en public. Ce regard vous parle, et quelque part, vous le savez. En cet instant, vous aimeriez bien connaître ses pensées, sa parole : qu’a-t-il à dire, que pense-t-il, comment a-t-il vécu ces moments, s’en est-il rendu compte ? Et bien d’autres questions encore. Lui vous regarde et là commence votre prise de conscience. L’importance de sa vie dans votre vie vous apparaît. Non point que votre animal ne comptait pas précédemment, mais en cet instant, son œil vous dit : je suis tout comme toi. Comprenez-vous à quel point est-ce vrai ?
A la question, est-ce que les animaux pensent, souffrent ou ont des joies ? La réponse est oui. Ils ont un état de conscience comme les humains, ont les mêmes ressentis de stress, de peur, de tristesse, de souffrance ou de joie.
Quand un chien est triste, il se met dans un coin ou sur son couffin, n’a d’intérêt pour rien, tourne la tête à l’opposé de votre présence, les oreilles sont basses ou encore il gémit. Le chien vous montre son état d’être et vous pouvez décoder facilement son attitude. L’inverse est vrai également, le chien décode vos joies, vos peines, vos colères, etc. Nos animaux pensent et ressentent les états, les vibrations émises lors d’une situation ou d’un comportement de joie ou de colère de son maître.
Votre animal un être sensible
La prise en compte et la prise de conscience de votre animal en tant qu’être sensible et intelligent est nécessaire pour votre bien-être mais aussi pour le sien. De cette mauvaise passe qu’il a vécu à vos côtés, qu’en a-t-il capté en termes de ressentis, de vibrations ? Qu’a-t-il pu vous dire ou tenter de vous faire comprendre de par ses réactions, son attitude, de ses changements d’attitude ? Il est dit aussi qu’un animal est plein d’habitudes, mais quand celles-ci changent, il est temps de vous poser les questions car à ce moment, votre animal vous parle. Il vous informe d’un changement soit de votre part, soit du sien.
De cet état, vous pouvez vous dire que votre animal est alors réellement entré dans votre vie, à ce jour, à cet instant, dans la conscience de l’être vivant qu’il est. Votre regard sur lui va changer au fur et à mesure du temps, des situations, de vos observations. Il ne s’agit pas de le magnifier, ni de le rendre roi des rois, mais accepter que votre animal ait un regard sur vous de tendresse, d’amour, de bienveillance et exerce un échange entre vous et lui. Cet échange peut être de tout ordre et prendre toute forme.
Un animal s’impose à vous
Prenons un autre exemple : une amie m’a raconté que son chat est entré volontairement chez elle et y a élu domicile. Ayant perdu ses deux chats, elle ne souhaitait plus partager à nouveau sa vie avec un autre chat, même si le manque était fort prenant. Leurs disparitions avaient été trop douloureuses. Mais que nenni, celui-ci avait décidé de rester. Cela m’avait fait sourire d’ailleurs, elle qui m’avait juré qu’aucun chat ne rentrerait plus jamais chez elle, et bien, il est là.
Alors pourquoi s’imposer ainsi, cela n’est pas le choix de l’humain mais celui de l’animal. L’humain lui a obtempéré dans ce cas devant la décision de l’animal. Les interrogations de mon amie étaient fort nombreuses sur le choix de sa maison, de sa famille car habitant dans un lotissement, le chat aurait bien pu choisir une autre famille, une autre maison, d’autres gardiens de sa vie.
Ma première question a été de lui demander si inconsciemment elle n’avait pas fait appel à la présence d’un chat à un moment donné. Un appel pour pallier cette absence de la présence habituelle et réconfortante d’un chat dans sa maison. Après quelques refus de cette proposition et quelques instants plus tard, il s’est avéré que la situation familiale au niveau émotionnelle était assez chamboulée à cette époque. Le père de mon amie venait de décéder. De cette émotion forte ajoutée à celle du départ des deux chats, cela établissait le troisième décès en l’espace de moins d’une année.
Dans ce cas, le grand vide affectif avéré de toute la famille lié à la disparition d’êtres chers, a fait qu’un matin ce chat s’est présenté et que le soir, il y est resté. Mon amie atteste que sa présence leurs a été fort bénéfique, ils avaient à s’occuper de lui et les enfants avaient un nouveau compagnon de jeu. Je peux vous assurer que ce chat a mis quelque peu une ambiance démonstrative dans la maisonnée et qu’il y vit toujours, heureux d’être.
Le chien idéal désiré
Dans une autre maison où je fus invitée pour un repas de fêtes de fin d’année, j’ai eu la surprise de me faire accueillir joyeusement par un chien. Il était bien jeune et avait besoin de quelques règles de savoir vivre, mais surtout, il était d’une joie et d’une bonne humeur débordante. Les années passant, je me suis hasardée à poser des questions sur la venue de ce chien. De nos discussions, je n’avais aucun souvenir sur la volonté de mon amie de prendre un chien ou un chat. Peut-être, me suis-je dit que nous n’avions jamais abordé le sujet.
Effectivement, mon amie avait parlé un jour « comme cela » avec son mari de prendre un chien parce que les enfants étaient grands, qu’ils étaient partis de la maison et qu’ils avaient le temps de s’occuper d’un chien ; et que lui en avait toujours voulu ; et que cela permettrait d’adopter un chien dans un refuge ; et que cela ferait un heureux, et que, et que, et que.
J’ai eu droit à toute sorte de prétextes pour cacher la réalité : le vide. Le déclencheur a été le départ du quatrième et dernier enfant. Plus de bruit à la maison, plus de passages, plus de cris, plus personnes à s’occuper. Vivre ainsi alors que la maison avait toujours été débordante d’activités, de courses, de vie, le couple d’amis s’est trouvé fort démuni. Il n’avait plus l’habitude d’autant de calme et surtout n’en voulait pas du tout.
Pour se faire, ils ont adopté un chien qui dans leur première intention devait être calme, bien obéissant et surtout resté à sa place pour ne pas trop salir la maison. Le chien a répondu à leurs désirs : c’est une boule de poils pleine d’amour, pleine de vie, courant partout, obéissant quand il l’entend et animant la maison de joyeux aboiements du matin jusqu’au soir. Mon amie le prend avec grande philosophie et un bon sens de l’humour, elle qui voulait un chien calme. Il l’est, quand il dort.
Ceci dénote quelle intention ? Celle du bon sens naissant de la réflexion sûre et objective qui demande un chien bien obéissant ou bien d’une volonté forte non exprimée de vouloir une maison vivante et animée ? Je vous laisse y répondre.
Nos animaux perçoivent nos émotions …
La vie ou l’avis de nos animaux s’expriment là où nous nous attendons le moins, voire pas du tout. Lorsque nous changeons notre regard, nous prenons alors conscience que nos animaux vibrent à chaque émotion comme nous, qu’ils ont des joies et des peines comme nous et qu’ils échangent comme nous.
… Et échangent avec nous autrement
Les animaux traduisent tout simplement leur état d’être autrement, ce qu’ils captent ou ressentent au moment présent sont exprimés de manière différente de la nôtre. C’est à nous de faire le pas pour comprendre notre propre vie, nos difficultés, nos non-dits à travers leurs regards. Cela n’est pas compliqué pour eux, ils ont juste à nous regarder vivre, et pour nous, de les entendre. En acceptant de sortir de nos habitudes, de nos concepts, nous pouvons alors établir avec eux une « autre » communication.
Pascale Feltrin
Communication animale – Arts Graphiques Sacrés – Méditation
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