L’alimentation intuitive

L’alimentation intuitive

Lorsque l’on commence à explorer la relation à soi et au monde à travers une pratique spirituelle, tous les aspects de notre vie deviennent un objet d’attention nouveau. Petit à petit, nous prenons conscience de tous les rituels qui rythment nos journées, et de notre capacité à leur donner du sens.

Au creux de notre intimité, ces gestes quotidiens en disent long sur notre rapport au monde. Notre manière de nous (r)éveiller, de nous nettoyer, de nous mouvoir, de nous nourrir ou de nous reposer sont autant d’occasions de cultiver l’art de vivre en pleine conscience.

Le rituel du repas fait partie de ces moments de la vie qui mérite d’être abordé sous un autre angle, en interrogeant nos habitudes pour mieux vivre avec notre alimentation.

Qu’est ce que l’alimentation intuitive ?

L’alimentation intuitive est une façon de (re)voir notre relation avec la nourriture, en intégrant simultanément nos instincts, nos émotions et nos pensées rationnelles. C’est un processus personnel d’harmonisation intérieure, en lien avec les lois du Vivant, qui peut nous guider vers une santé authentique. En honorant la Vie, nous devenons plus attentifs aux signaux de notre corps, et mieux à même de répondre à nos besoins physiques et émotionnels.

Le concept d’alimentation intuitive est né en 1995, porté par deux nutritionnistes américaines, Evelyn Tribole et Elyse Resch. Depuis, de nombreuses études ont montré ses effets bénéfiques sur la santé, en particulier sur la régulation de la glycémie, du cholestérol et des désordres alimentaires.

L’alimentation intuitive repose sur 10 principes, qui nous permettent :

  • de cultiver notre capacité à percevoir les sensations internes du corps, autrement dit notre conscience intéroceptive ;
  • et de lever les obstacles à cette capacité d’écoute interne, souvent parasitée par diverses conceptions et croyances autour de l’alimentation.

Les 10 principes de l’alimentation intuitive

1. Rejeter la mentalité des régimes 

Ce premier principe est fondamental, car il constitue bien souvent un obstacle mental à l’écoute de nos besoins véritables. Il est aujourd’hui largement admis que les régimes conduisent à des mécanismes de compensation néfastes chez la plupart des personnes. Il s’agit d’ouvrir notre regard sur notre hygiène de vie globale plutôt que de focaliser sur un objectif de perte de poids.

Prêtez attention à vos pensées et croyances liées à l’alimentation. Certaines sont-elles basées sur le principe des régimes restrictifs ? Pouvez-vous en identifier l’origine, dans votre histoire personnelles ? Quelles que soient les réponses, prenez le temps de les accueillir, éventuellement de les écrire, dans un esprit d’auto-compassion, comme si vous écoutiez un ami. Quel conseil lui donneriez-vous ?

2. Honorer sa faim

La faim est un signal naturel du corps, qui nous indique le besoin d’être nourrit. Honorer sa faim, c’est respecter ce mécanisme biologique. Contrairement aux principes des régimes, bien souvent entrepris dans une logique de privation, cette manière d’appréhender l’alimentation va dans le sens d’une écoute plus subtile des sensations du corps, des degrés de faim et de satiété.

Prenez le temps d’observer vos sensations corporelles, avant, pendant et après le repas. En faisant ce pas de côté, vous invitez la curiosité à votre table : comment se manifeste votre faim ? Comment la ressentez vous intérieurement ? De quoi votre corps a t-il besoin ? Laissez-lui la parole !

3. Faire la paix avec la nourriture

Alimentation et confits intérieurs ne font pas bon ménage ! Ce principe de l’alimentation intuitive met l’accent sur notre rapport émotionnel avec la nourriture, en particulier lorsque l’on catégorise certains aliments comme « interdits », qu’elle qu’en soit la raison. En effet, ce type de restriction spécifique est difficilement soutenable. Le phénomène de « craquages », associé à un sentiment de culpabilité, entretient le cercle vicieux des restrictions-compensations.

Posez-la question : vous interdisez-vous certains aliments ? Si c’est le cas, comment vous sentez-vous lorsque vous craquez pour un aliment « interdit » ? Cela a t-il une influence sur votre manière de manger pour le reste de la journée ? Percevez vous un effet sur votre humeur, ou vos sentiments vis-à-vis de vous-même ?

4. Dire adieu au gendarme alimentaire

Le « gendarme alimentaire » c’est le mental qui prend trop de place dans notre rapport à l’alimentation et qui nous coupe de nos sensations réelles. Dans le prolongement du premier principe, celui-ci nous invite à examiner notre système de croyance lié à l’alimentation. Il s’agit d’identifier ces phrases-clés qui dictent nos comportements alimentaires, par exemple : « Le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. » ou « Le sucre est une drogue. ».

Faite l’inventaire de vos croyances liées à votre alimentation, en vous attachant surtout à la manière dont ces croyances influencent vos pensées. Rappelez-vous que nos pensées sont créatrices, et choisissez alors la façon dont vous souhaitez faire évoluer votre paysage intérieur.

5. Ressentir la satiété

En évoluant vers une perception plus subtile de nos sensations corporelles, on devient aussi plus sensibles aux signaux liés à la satiété. Notre corps nous indique le moment juste pour nous arrêter de manger.

Cultivez cet art de l’attention pendant le repas. L’absence de distractions favorise une meilleure écoute, et on se sent souvent repu plus rapidement.

6. Se laisser guider par les sens

La sensation de plaisir est indissociable de l’alimentation, et participe à la satisfaction ressentie après un repas.

Faites du repas un rituel créatif et agréable, en vous laissant guider par les odeurs, les couleurs, les textures qui vous appellent !

7. Apprendre à gérer ses émotions autrement

Lorsque l’envie de manger répond à un besoin émotionnel (réconfort, distraction, récompense …), prenez-en conscience, et cherchez à y répondre autrement. Parfois, d’autres phénomènes physiologiques (fatigue, stress, carences …) augmentent ces phénomènes de compensations par la nourriture.

Accordez-vous des moments de pause au court de la journée : ces respirations sont autant d’occasion de prendre conscience de notre état émotionnel, et de trouver en nous la réponse au besoin qui se manifeste alors.

8. Respecter son corps

Cultiver l’acceptation et la gratitude vis-à-vis de votre corps. Apprenez à le respecter, comme l’œuvre de Mère Nature. Elle vous le rendra bien !

9. Bouger, avec plaisir !

Notre corps est fait pour bouger, et sa géométrie extraordinaire nous permet de pratiquer des activités tout aussi extraordinaires !

Choisir des activités qui nous plaisent contribue à entretenir cet équilibre naturel, et à nourrir d’autres besoins (expression de soi, jeu, créativité, apaisement …).

10. Honorer sa santé

Enfin, évoluer en conscience dans notre rapport à l’alimentation signifie aussi de trouver son équilibre propre.

Petit à petit, apprenez à ressentir ce qui nous convient d’un point de vue nutritionnel, pour que cette alimentation bénéfique pour votre santé (re)devienne naturelle. Et continuez de vous autoriser aussi les aliments qui vous font plaisir, même s’ils ne sont pas « bons pour la santé » !

En conclusion, le maître mot de l’alimentation intuitive est l’ « écoute » : écoute du corps, des émotions, des sentiments … S’aventurer sur ce chemin d’écoute, c’est certainement s’offrir la chance de vivre une relation épanouie avec soi, en toutes circonstances !

https://spiritualite.com

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