L’attente et la sensation d’impuissance

L’attente et la sensation d’impuissance

Bonjour à vous tous,

Je suis revenu d’un long voyage de 6 mois, qui m’aura conduit de la Chine à l’Irlande, en passant par l’Himalaya du nord de l’Inde. À mon retour à la fin de l’été dernier, j’ai pris une pause de mes engagements professionnels pour me permettre d’intégrer ce que j’ai vécu. J’ai senti que je devais faire le vide pour laisser les nouveaux apprentissages reçus se déposer en moi.

Le temps est un concept difficile à comprendre pour le mental, car même lorsque nous nous percevons prêts pour un changement et disposés à vivre une nouvelle aventure dans notre vie, l’énergie nous demande parfois d’accepter que le timing n’y soit pas. Il faut alors laisser le temps s’écouler et à un moment, la vie nous informe, par un heureux « hasard », que l’énergie du changement souhaité est maintenant au rendez-vous. C’est d’ailleurs ce qui m’amène à vous transmettre ce nouveau message aujourd’hui, car le temps de me remettre en mouvement est arrivé pour moi.

Les cycles

Je compare souvent le processus de l’attente aux cycles lunaires qui durent 28 jours. Cette durée reste toujours la même, indépendamment du niveau d’impatience que nous pourrions y ajouter. Cela n’aura absolument aucune influence sur le processus. Mais à un moment précis, lorsque l’alignement est de nouveau parfait, la lune pleine devient palpable et visible pour tous.

Plusieurs personnes interprètent que l’absence de changement apparent dans leur vie correspond à une impasse. Quand ce qu’ils souhaitent ne semble pas se manifester pour eux, cela éveille une frustration et une sensation d’impuissance qui leur font ressentir le poids de la situation et l’insatisfaction qu’elle génère. En parallèle, lorsqu’un être apprend à composer avec les cycles de la vie et SAIT qu’il est créateur de sa destinée, il demeure en paix avec les pauses, qu’il perçoit comme un passage nécessaire lui permettant d’accueillir les changements souhaités.

Confusion

Maintenant, il faut aussi comprendre qu’il existe une grande différence entre « attendre que l’extérieur guide sa vie » et « créer sa vie selon ses propres idéaux, pour par la suite laisser les choses se mettre en place divinement » [mouvement largement décrit dans un précédent message nommé Le tourisme spirituel]. Cette confusion amène plusieurs personnes à vivre une forme d’anxiété devant le statu quo, car ils confondent le processus permettant au changement de se mettre en place au rythme parfait, avec l’espoir stérile qu’une force extérieure viendra insuffler le mouvement attendu. Bien que subtile, la différence entre ces deux façons d’être est majeure. Tentons d’y voir plus clair.

Plusieurs aiment se blottir dans la sensation qu’une force extérieure bienveillante sait mieux qu’eux ce qui leur convient. Cette idée les réconforte, tout en nourrissant en eux l’impression qu’ils sont tout petits dans ce vaste Univers conscient et intelligent. C’est ce jugement d’eux-mêmes (je suis trop petit) qui les amène à abandonner leur destinée à cette force extérieure, oubliant du même coup que l’Univers vit d’abord en eux et s’exprime à travers eux.

Les Univers individuels

En vérité, rien ne peut prendre forme à l’extérieur de nous, si cela n’a pas déjà été conçu à l’intérieur. Chacun vit au centre de son propre Univers et crée sa réalité selon ce qu’il accepte d’y intégrer comme pensée et sensation. C’est un processus tellement simple et à la fois difficile à saisir tellement il nous paraît banal. «Comment est-ce que le simple fait de maintenir une pensée en moi pendant 20 secondes peut transformer ma vie? C’est beaucoup trop « pensée magique » pour être vrai. Seuls des êtres naïfs peuvent croire à cela». Et pourtant…

Ceux qui croyaient que la Terre était au centre de l’Univers n’avaient pas totalement tort, car en vérité, nous sommes tous au centre de notre propre Univers individuel. L’humanité est en fait un assemblage complexe d’Univers humains interagissant continuellement les uns avec les autres.

Cette présence bienveillante autour de nous, que certains nomment Dieu, existe réellement (cela fait partie de ma réalité du moins), et elle se présente sous la forme d’une sensation d’union amoureuse. Mais son rôle n’a jamais été de nous infantiliser, de nous sauver, ou de nous prendre en pitié. En vérité, elle il la substance même qui soutient notre vie. Il est l’énergie d’amour en mouvement. Nous sommes son corps, ses cellules et il prend son expansion à travers la nôtre. Peu importe la définition que nous avons de ce qu’est le concept de Dieu, cette force de vie consciente ne veut rien d’autre pour nous que de nous voir heureux à assumer pleinement notre pouvoir divin et notre alliance universelle. Stimuler en nous le souvenir que nous sommes Un avec lui, voilà son ultime intention.

Processus magnétique

Lorsqu’une idée a été imaginée et pleinement ressentie DANS NOTRE CORPS PHYSIQUE [voir texte La trinité créatrice], celle-ci déclenche un processus magnétique qui amène l’Univers à la matérialiser dans notre vie. Et plus le délai entre la pensée et sa manifestation est court – délai que nous nommons « l’attente » – plus il devient facile de faire les liens de cause à effet. C’est par ce pouvoir créateur que la conscience d’être Dieu s’éveille graduellement en nous, car nous comprenons mieux ce que nous sommes en vérité, cachés derrière l’illusion de n’être qu’un corps physique séparé les uns des autres.

Ultimement, le processus qui nous amène à choisir et à contrôler l’ensemble de nos pensées et de nos états, ce que nous émanons continuellement, est le parcours de la maîtrise. C’est ce vers quoi nous tendons tous, consciemment ou inconsciemment.

Le temps et l’espace

La loi du magnétisme, une fois déclenchée, fonctionne d’elle-même, sans aucune autre intervention de notre part, si ce n’est que de conserver vivante notre intention. Et ce que nous nommons le temps et l’espace est en vérité ce qui est utilisé par l’Univers pour faire arriver nos pensées manifestées jusqu’à nous. L’attente, c’est le délai requis pour que le point de rencontre entre la pensée et sa concrétisation dans la matière ait lieu. Y ajouter de l’anxiété, une peur de rater un rendez-vous ou un jugement d’impuissance ne fait que compliquer le processus qui fonctionne de par lui-même.

Ceci étant dit, il est intéressant de comprendre que quand une pensée de changement est activée et que tout a été fait intérieurement pour l’actualiser, débute alors une étape importante de transition qui permet au mouvement de se mettre en place. Durant ce passage, l’énergie du changement est bien vivante et il est possible de la ressentir, lorsque nous dépassons l’illusion du manque et du vide. En vérité, le vide n’existe tout simplement pas.

Changer de direction

Dans mon voyage en Asie, j’ai vécu beaucoup de situations où j’ai dû changer de direction à la dernière minute, puisque certaines portes se refermaient même lorsque j’étais convaincu d’être «à la bonne place». En fait, j’étais bien au bon endroit, mais pour un temps beaucoup plus court que ce que j’aurais souhaité. Et il me fallait continuellement composer avec l’imprévu et le changement, pour me rendre compte que j’étais divinement soutenu à chacune des étapes du parcours, malgré les apparences.

Avec tout ce que je vivais au quotidien de potentiellement anxiogène durant ce voyage, mon âme utilisait mes nuits pour m’enseigner et m’éduquer. À mon réveil le matin, j’avais souvent les réponses aux questions que je me posais la veille. À deux reprises durant mon passage en Inde, j’ai rêvé à un tigre qui se positionnait à quelques centimètres de mon visage. Dans mon rêve, je l’entendais me murmurer «si tu as peur de moi, je vais t’attaquer et tu vas mourir», et il attendait à mes côtés de voir comment j’allais réagir. Je sentais son souffle chaud dans mon oreille, tellement il était près de moi. Dans les deux rêves, je contrôlais ma respiration et mes états, sachant très bien que j’étais scruté et que je ne pouvais pas lui mentir. J’ai réussi mes tests, mais j’avoue que j’étais totalement épuisé à mon réveil le lendemain.

La peur

Par la suite, j’ai pu observer le paradoxe de mes peurs. En réalité, j’avais peur de perdre le contrôle sur mon état et de me laisser aller à avoir peur du tigre, ce qui déclenchait encore plus de peur en moi. À un moment, je voyais la spirale descendante sans fin qu’un tel état induisait en moi, et une fois compris, je n’avais plus qu’une seule envie, soit lâcher-prise sur mes peurs et me reconnecter à l’être vrai derrière.

Le paradoxe de cette situation était que l’instinct du tigre lui dictait de m’attaquer s’il ressentait de la peur en moi, et c’est cette idée précise qui éveillait de la peur. Je voyais l’image du serpent qui se mange lui-même la queue et j’ai compris que tout cela était mis en scène par mon âme pour me rappeler que les apparences sont souvent trompeuses. De quoi avais-je peur au juste ? Du vide, de la crainte d’être seul au monde, sans ressource ni soutien.

Ce qui semble être un vide est en vérité une pause entre deux pleins, et l’attente, peu importe sa nature et sa durée, est nécessaire au processus pour que la manifestation se concrétise.

Une pause pour intégrer

Quand je suis revenu de voyage, alors que je souhaitais repartir rapidement, j’ai senti qu’on me demandait de faire une pause pour intégrer les enseignements reçus. L’un de mes amis construisait sa maison de rêve à l’écovillage que nous avons créé en 2010 (www.terredelareunion.com), et la seule chose que je ressentais juste était de l’aider dans son projet. Au début, je voulais connaître la suite de mon parcours, ce qui m’attendrait au bout de la démarche, mais on m’a rapidement fait sentir que tout était parfait, qu’un changement était visible à l’horizon et qu’en temps et lieu, il se mettrait en place.

Dès le lendemain de l’emménagement de mon ami, j’ai commencé à percevoir un changement d’énergie et une invitation à me remettre en mouvement dans mes projets personnels. « La pause » a laissé place à un renouveau et je commence maintenant à percevoir le changement à venir. Si je vous partage cela, c’est pour mettre en contexte l’expérience que je vous présente en la ramenant à ma réalité personnelle.

Dans mes derniers messages, j’ai beaucoup insisté sur l’importance de créer sa vie et de ne pas attendre que l’extérieur nous donne la direction à suivre. Ce que je vous partage aujourd’hui est en quelque sorte la suite de cet enseignement. Je comprends qu’une fois notre idéal créé dans l’énergie, il est important d’apprendre à faire confiance au mouvement et de lui permettre de suivre son cours. Y ajouter notre impatience et nos jugements ne fait que ralentir inutilement le processus.

«Suivre le mouvement» veut parfois dire de poser des gestes concrets, et d’autres fois, de simplement maintenir la vision intérieure de ce que nous voulons créée, en sachant que le processus en en marche.

Nature christique

De par sa nature christique, l’humain est le seul être capable de manifester ses pensées dans la matière. Il porte en lui tous les pouvoirs de Dieu, tout en ayant une conscience individuelle unique. En vérité, nous sommes tous «des fils uniques de Dieu». De leurs côtés, les animaux n’ont pas ce pouvoir de manifestation. Leur sensibilité leur permet de suivre les courants énergétiques qui guident leur instinct vers leur nourriture et des habitats sécuritaires, mais ils ne peuvent pas les créer. Seul l’homme possède le pouvoir de créer sa réalité à partir de ses pensées.

Cette différence ne fait pas de nous des êtres supérieurs aux animaux, au contraire. Par notre nature divine créatrice, nous sommes plutôt invités à les respecter et les aimer, sans chercher à les dominer, car à travers la bonté humaine, c’est toute la nature qui s’adoucit et nous reflète en retour notre divinité. Même le tigre, lorsqu’il est profondément aimé pour ce qu’il est, soit une création divine incarnant la force de vie en chacun, devient aimant à son tour. Cela ne veut pas dire qu’il faille oublier son instinct de chasseur et s’en approcher négligemment, mais il fait partie lui aussi d’un ensemble où chacun joue son rôle merveilleusement.

La prédation

La prédation existe, parce que la peur existe. Sans cette dernière, l’instinct de domination n’existerait tout simplement pas, car aucune création n’accepterait d’être dominée par une autre. C’est la peur qui active le processus et magnétise à nous des « raisons d’avoir peur ». La prédation, c’est la réponse que la nature nous offre à la conscience collective générée par la peur.

Il est intéressant d’observer qu’appuyés sur leurs observations de la nature, les esprits scientifiques de notre monde ont conclu que la loi du plus fort définissait la nature humaine. «C’est normal que le plus fort s’attaque au plus faible, puisque même la nature le fait». Mais qui reflète qui au juste? Se pourrait-il que la nature se soit transformée à l’image de l’homme, et non l’inverse? Cette vision de la vie a ouvert la voie à tellement d’abus de pouvoir et de distorsion, alors que nous avons tout expérimenté les rôles possibles à jouer dans la dynamique abuseur-abusé, qu’aujourd’hui, nous recherchons tous une véritable paix de l’âme, sans toujours comprendre comment y parvenir.

Retrouver son équilibre

Lorsque l’on comprend ce qui se cache derrière la peur et la domination, il devient plus facile d’imaginer qu’un jour, notre planète retrouvera son équilibre et sa prestance originelle. Lorsque nous aurons tous maîtrisé nos peurs, chacun se souviendra de sa nature divine, de sa souveraineté, et du rôle qu’il est venu jouer sur Terre, pour offrir ses talents uniques à ses frères et sœurs humains.

L’idée ici n’est pas d’attendre que toute la planète ait retrouvé son équilibre pour retrouver le nôtre. En nous souvenant de notre nature divine créatrice et en s’activant pour créer notre vie à l’image de nos plus grands idéaux, nous devenons un modèle pour nos frères et sœurs humains qui, pour la plupart, ont oublié leur alliance universelle.

L’ère actuelle n’est plus au missionnariat, mais à l’incarnation concrète de notre vérité individuelle. De toute façon, personne ne peut en convaincre un d’autre. Tant qu’une personne n’a pas ouvert son esprit à accueillir une nouvelle vérité, sa conscience réfutera la nouvelle connaissance, peu importe l’argumentaire présenté. Mais en incarnant ce que nous sommes réellement, nous devenons des exemples vivants porteurs d’espoir et de joie retrouvée. Cela permet à nos frères et sœurs humains de se souvenir à leur tour, chacun à son propre rythme, de ce qu’ils sont en vérité.

Je suis heureux d’avoir pu partager avec vous ce nouvel éclairage et une partie de mon aventure de voyage. Sur ce, je vous salue et vous souhaite un futur béni, sachant qu’il prend naissance au présent.

Salutations à tous

Simon Leclerc

… au service de la Grande Fraternité Humaine et Universelle

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Écrit le 12 novembre 2017, par Simon Leclerc (www.psychologiedelame.com)

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