Le bonheur n’est pas un dû, il se cultive
C’est une capacité de l’être humain. Et cette aptitude est maintenant étudiée, mesurée, enseignée. À l’université de Harvard aux États-Unis, le cours du professeur Tal Ben Shahar, « professeur de Bonheur », est le plus fréquenté ! Force est de constater également que la manière de penser la plus répandue dans notre société est plutôt de l’ordre de la focalisation sur le négatif. Un vrai déséquilibre pour l’être humain mis en évidence au quotidien ; il suffit de regarder les informations diffusées par certains médias…
Nous n’avons pas le pouvoir de changer le monde, mais de changer notre façon de penser, de voir la vie, de lâcher prise sur certaines choses. Nous seuls avons la possibilité, la responsabilité dirais-je, de nous rendre plus heureux.
Sans être égoïste, je suis convaincue que la personne la plus importante, c’est d’abord vous… J’ai souvent constaté dans mon quotidien que le sentiment d’être agréable que j’éprouvais changeait considérablement la qualité de ma relation aux autres. Et ce qui favorise l’émergence d’un état plus serein, c’est de prendre le temps de se poser, d’arrêter de courir après le temps ou les résultats, d’oublier les fausses urgences, de cesser parfois d’agir et de vouloir pour passer à la présence attentive et respectueuse à soi et au Monde.
Arrêtez-vous, observez, respirez !
Cela ne veut pas dire que pour être plus positif et heureux de l’être, il nous faille lutter contre le négatif, ou essayer désespérément d’obtenir une absence de négatif. Ce serait plutôt nous intéresser, tous les jours, à ce qui va bien dans tous les aspects et domaines de notre vie, de chercher et cultiver nos ressources, multiplier et ressentir pleinement ce qui est bon pour nous. Ce qui permet petit à petit de faire reculer la place du négatif.
De nombreuses études scientifiques nomment clairement maintenant les effets positifs des différentes techniques de bien-être sur la santé globale. Aux États-Unis, 200 hôpitaux utilisent des techniques de respiration et de méditation pour traiter les personnes dépressives en accompagnement complémentaire. Les résultats sont éloquents au bout de deux mois : anxiété et pression sanguine diminuées, système immunitaire renforcé et intérêt retrouvé pour autrui.
L’être humain est bien fait et frise, dans son fonctionnement biologique, la perfection.
Nous sommes dotés de systèmes ultra perfectionnés qui régulent et équilibrent notre milieu intérieur. Telle une voiture, nous sommes équipés d’un frein et d’un accélérateur qui permettent cet équilibre. Dans le système nerveux périphérique autonome, qui a pour rôle de réguler le fonctionnement de nos organes, nous trouvons deux branches qui innervent chacune les organes du corps à partir du cerveau émotionnel : la branche sympathique et la branche para sympathique.
Le circuit sympathique libère adrénaline et noradrénaline et nous permet l’action, la mise en mouvement, mais aussi le combat et la fuite ! Le circuit parasympathique diffuse un neuro-transmetteur différent qui induit les états d’apaisement, de relâchement, de calme. Ce sont ces deux systèmes qui nous per mettent de nous adapter au mieux aux changements du quotidien et de revenir à l’équilibre. Les pratiques de sophrologie, de méditation, de détente, favorisent l’équilibre de ces deux systèmes.
En renforçant notre système parasympathique par de simples exercices, nous activons le frein physiologique qui permet le retour à l’équilibre interne. Il devient alors plus aisé de s’en servir dans le quotidien.
Les perturbations de notre météo intérieure
Les études montrent que ce sont des émotions comme la tristesse, la colère, l’anxiété, accompagnées de soucis banals ou de pensées générateurs de ruminations, qui font pencher la balance vers les perturbations de notre météo intérieure. En l’espace de quelques secondes, les messages sont envoyés au corps. La bonne nouvelle est que l’inverse fonctionne très bien. Ce sont les sentiments de calme, de joie, d’émerveillement, de gratitude, d’amour qui favorisent l’équilibre physiologique et mental. En quelques secondes et de la même manière, des messages de cette nature nous sont envoyés et circulent dans le corps.
Les stress répétés accompagnés de nos ruminations mentales amènent des peurs, de l’anxiété, et perturbent notre relation à nous-mêmes, mais aussi nos relations avec notre entourage. Des difficultés de concentration et d’écoute, d’irritabilité, de repli sur soi et de perte d’intérêt peuvent toucher différentes sphères de notre vie.
Il est fréquent alors d’entendre le besoin de changer quelque chose, ou l’envie d’autre chose, sans vraiment savoir quoi ni par où commencer. C’est là que la personne, dans la majorité des cas, focalise sur les conditions extérieures à son bonheur : « c’est à cause de… », « et si je changeais de job », « et si je vivais ailleurs… je me sentirais certainement mieux. »
En attendant nous rêvons à des jours meilleurs, aux prochaines vacances, au prochain week-end, voire à la retraite. Nous serrons les dents… et le temps passe, continuant, lui, sa progression ! Comme s’il nous laissait sur place.
Notre corps, avec toute son intelligence, se met alors à parler : mal de dos, insomnie, palpitations, hypertension, problèmes de peau ou de digestion, baisse du système immunitaire, oxydation…
À quand remonte votre dernier rendez-vous avec vous ?
J’entends depuis longtemps la demande récurrente de continuer à pratiquer dans le quotidien ; d’arrêter de fonctionner comme des machines, le corps relégué au rang de la performance, voire inexistant ; j’entends le manque de respiration, le besoin de contacter une autre énergie de vie… Prendre soin de soi n’est pas forcément synonyme de temps long et d’argent. C’est beaucoup plus simple que cela.
121 astuces de sophrologie et autres petits bonheur est un livre qui est conçu comme autant de petits RDV avec vous et ne remplace en aucun cas des séances avec un sophrologue confirmé. Il a plutôt pour vocation de soutenir votre quotidien : être plus serein et disponible, réactif si besoin, avoir le sentiment de pouvoir faire quelque chose pour soi, de stopper le cercle infernal du stress.
Les exercices sont simples et rapides et deviendront vite vos alliés. L’objectif étant de pouvoir les vivre aisément dans votre journée comme une pause, un sas de décompression, une bulle de régénération. Le Docteur Ed Diener, de l’Université de l’Illinois, chercheur sur le thème du bonheur, dit : « Ce n’est pas l’intensité de la sensation positive qui compte mais sa fréquence. »
Comment prendre soin de vous, vous faire plaisir et vous amuser ?
Votre fil conducteur et votre priorité seront : prendre soin de vous, vous faire plaisir et vous amuser. Les exercices sont allégés de tous termes techniques et courts dans leurs explications, afin que leur mise en application ne soit pas une contrainte. De plus, vous pouvez combiner vos exercices préférés, piocher dans les rubriques au hasard et les utiliser comme bon vous semble.
Si vous êtes débutants, choisissez deux ou trois exercices courts qui vous semblent agréables et qui vous attirent. Répétez-les jusqu’à ce qu’ils vous procurent des sensations agréables. Soit au niveau de votre respiration, de sensations corporelles de détente ou de dynamisme, de belles images, ou encore des sentiments de joie… Vous trouverez aussi des pratiques communes à plusieurs thèmes. N’oubliez pas que votre moteur doit être le plaisir et dames Volonté et Persévérance, vos alliées.
Enfin, pour plus d’efficacité, voici quelques derniers petits conseils avant de vous lancer. Faites les exercices avec « le regard de la première fois », même si vous les avez déjà expérimentés ! Toujours avec bienveillance, neutralité et en vous abstenant de tout juge-ment sur vous, afin d’éviter les messages négatifs envoyés par le cerveau au corps. Soyez au maximum à ce que vous êtes en train de vivre. Pour cela, gardez votre attention sur les sensations agréables, la respiration, vos points d’appuis et de contacts, les images, les couleurs… pour laisser l’extérieur à sa place et mieux revenir « chez vous ». L’inspiration se fait par le nez et l’expiration par la bouche, ou le nez si vous préférez. Cet expire est votre frein ; il permet l’équilibre, la détente, l’apaisement.
Après chaque moment de pratique, même le plus court, savourez le petit plus éveillé en vous, votre énergie corporelle, respiratoire, prenez conscience de votre détente ou de votre dynamisme, accueillez le nouveau en vous ! Respirez !
Et pour la petite astuce en plus, félicitez-vous, remerciez-vous et remerciez votre corps, fidèle compagnon de route, afin de cultiver des sentiments de confiance et de gratitude qui augmenteront votre taux de bonheur et vous accompagneront pendant plusieurs heures.
Puissiez-vous trouver des ressources qui deviendront les vôtres.
Par Florence Binay