Le temps rentre dans le temple de l’éternel
Voyez la beauté, dans ce qui semble ces années, vous avez accepté d’être préparés à l’impréparable. Préparer, cela ne peut qu’être enlever les voiles, les rendre plus transparents pour qu’ils soient déposés couche après couche. La danse cosmique, la danse de la création, couche après couche, après couche, après couche…
Il faut bien que certains acceptent de vivre en conscience, non l’histoire forgée autour de l’ouverture mais l’ouverture elle-même. Car bien des histoires avec les fibres restantes des voiles, se forgent. Et il est vrai, les histoires sont les histoires de voiles plus transparents. La transparence dépose tous les voiles. Alors apparaît la pure simplicité.
Le temps et l’espace, concrètement, s’offrent à l’éternel. « S’offre », l’expression est belle car il s’agit d’une offrande de joie. La maya s’offre à la vérité. Le temps et l’espace retournent à l’éternel. Pourtant les horloges semblent continuer leur course et l’humanité prête peu d’attention. Quelques expressions peut-être deviennent vibrantes dans le collectif humain, « ici et maintenant ». Ici et maintenant. Que signifie ici et maintenant ?
Ici est l’Éternel. Lorsque tout mouvement, tout sens de distance généré par ce regard du Vénérable qui se reconnaît et crée pour la gloire de cette reconnaissance, tout sens de distance accepte de s’emplir pleinement de la saveur de l’éternel. Les lokas alors, les mondes, la création, offrent le plein visage de la nature du Sans-visage. Seule est la félicité. Seule est l’union.
Voyez, il peut rester la danse des formes. Elles sont amenées, par l’attention rivée sur l’éternel en leur sein, à la perfection de l’harmonie. Non cette harmonie qui implique son opposé car au sein de l’éternel, plus d’opposés, seule est l’union, le jeu de la manifestation au niveau le plus subtil, le plus simple, le plus béni.
Ici, la forme est gloire rendue à l’éternel. Très proche de l’immobilité. Pourtant, inhérent à l’éternel est ce sens du mouvement, de la distance, le regard, la reconnaissance, « ah, tu es cela », « oh la beauté de l’éternel ».
Ici et maintenant. Maintenant. Maintenant l’humanité, même si elle aime son addiction à l’histoire du temps, reconnaît bien pourtant – l’on ne peut l’occulter – la saveur du temps est autre, n’est-ce pas ? Ceux qui croient encore en la course du temps courent et s’essoufflent, et ne trouvent plus le temps. « Où est-il ? Avant, j’avais le temps et maintenant je n’ai plus le temps. Où est-il ? » Et l’Éternel sourit.
Le temps rentre dans le temple de l’éternel. Ceux qui sont sages acceptent un autre rythme peut-être, un autre mode. Non celui de l’immobilité absolue car il reste le regard, le regard que le Vénérable s’offre pour se reconnaître. C’est inhérent à sa nature.
Une valeur du temps reste inhérente à l’éternel. Cela permet l’éternité de la création, une autre valeur de la création. Heureux ceux et celles qui savent rendre l’addiction à l’histoire de la course du temps pour rentrer dans une autre relation avec le temps, le regard. Il ne s’agit pas d’immobilisme. Regarder la beauté du dynamisme, l’offrande.
Heureux ceux et celles qui acceptent de positionner leur attention à ce moment de la boucle où tout se rassemble dans le centre. Pourtant, la boucle n’est pas absorbée dans le point d’éternité. Elle reste la danse tel un huit qui s’offre. Danse de la perfection.
Vous avez été préparés. Heureux ceux et celles qui savent écouter, entendre et appliquer. Et cela est dit sans enjeu car la création tout entière dans sa multidimensionnalité joue à la perfection le jeu de la perfection. Alors l’humanité veut-elle bien être authentique à cela et sortir des histoires forgées d’après les concepts qui sont devenus désuets ?
Auteur : Agnès Bos-Masseron
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