Mutation naturelle de l’être humain et effondrement de fin de cycle
L’humain au cœur d’un changement civilisationnel
Depuis plusieurs années maintenant, l’humain est au cœur d’un changement civilisationnel qui est en réalité fréquentiel ET naturel. Ce phénomène, s’il est mal compris ou non accueilli, peut le déstabiliser grandement dans ses fondations psychologiques, émotionnelles et vitales. Ces derniers mois ont prouvé que nous vivons une mutation totale de nos habitudes et conditions de vie et ceci nous demande de trouver des ressources intérieures et des capacités d‘adaptation réelles, pendant que le monde extérieur s’effondre inéluctablement.
Ceci est donc une véritable mise à l’épreuve collective et individuelle entre résurgences de peurs archaïques et incertitude pour l’avenir : le mal être s’est amplifié ou s’est révélé et les êtres n’ont pas tous la même capacité à rebondir, à s’adapter et à « gérer » les bouleversements et les chocs au présent.
Par l’activation de nombreuses mécaniques mémorielles par le biais des médias, des mesures sanitaires et politiques, des différents conflits mondiaux et des modifications climatiques, les réponses émotives, psychiques et physiologiques ont été diverses voire surprenantes et ont mis en lumière les forces et les fragilités de chacun : en somme tout ce qui habitait secrètement nos maisons intérieures, notre cœur, nos profondeurs.
Ce contexte chaotique peut devenir source de repli, d’enfermement, d’angoisse et d’anxiété ; ou au contraire, de croissance, de prise de conscience, de rénovation totale et de réajustements salvateurs. Le vécu sera alors fondamentalement différent d’une personne à l’autre. Ceux et celles qui abordent les évènements de la vie comme un processus d’apprentissage et qui arrivent à identifier le levier de transformation dans ce qu’ils expérimentent, ont plus de facilité à vivre cette période.
Certes, l’enjeu reste grand… Mais personne n’étant épargné, nous pouvons dire que les êtres humains ont été précipité dans un processus de conscientisation forcé.
Alors quelle attitude adopter face à ce qui est là, à ce qui vient ? Sur quoi s’appuyer quand tout s’effondre. La réponse est en Soi, dans le corps, dans la matière vivante !
Pour permettre à chacun, là où il en est, de trouver une voie de passage dans son propre processus individuel et à la fois dans sa résonance au monde extérieur, le retour à l’intériorité, au corps et à la démarche introspective est efficace. En effet, le 6ème sens qu’est la proprioception n’a pas été tellement sollicité dans notre culture et nos systèmes d’apprentissages. Pourtant, c’est elle qui nous donne la capacité à nous percevoir nous- même, à s’adapter, se spatialiser, organiser les équilibres posturaux et elle joue, au travers du mouvement, un rôle majeur sur la construction du schéma corporel. Ce corps qui est le véhicule de notre incarnation.
Quand tout s’effondre dehors, n’est-ce pas souvent une invitation à revenir en soi pour trouver des réponses, construire de nouveaux points d’appuis, savoir se situer et trouver son centre, etc..
L’intelligence du corps : une réponse aux enjeux civilisationnels
Pour ne pas subir les conditions de cet apprentissage terrestre, un processus d’intériorisation et d’individuation est nécessaire voir salvateur pour aborder les enjeux de notre temps avec clarté et justesse et lucidité. Bien se connaître est un atout majeur aujourd’hui car garant de notre équilibre psychique, énergétique et organique. Apprendre à se préserver et à s’ajuster dans la dynamique de vie de cette époque est indispensable mais c’est une compétence non réflexive et éminemment corporelle, psychique, vibratoire. Souvent les ressources manquent, le mental est trop présent, le corps un champ de ruine, on ne sait pas faire…
Le chemin du corps et la conscientisation par le vécu d’une intelligence de la matière vivante amène l’Homme à comprendre qu’il a déjà les ressources disponibles en lui, et donc l’invite à prendre appui sur ce savoir universel. C’est aussi une invitation à revoir l’ensemble de ses croyances et de ses schémas de pensée dans cette exploration du vivant qui remodèle et redéfinit les relations entre nous et le monde, nous et les autres, nous et les évènements. Ceci permet à l’Homme d’envisager la vie et ses lois sous un autre angle et ainsi de s’appuyer sur le corps comme force motrice de transformation de la conscience et le témoin de la mutation du mental humain.
Chaque niveau de conscience correspond à une organisation somato-psychique et la dynamique de la conscience peut être accompagnée au cœur du corps et via l’intelligence du corps, notamment par le réseau des fascias appelé aussi tissu constitutif. Ce réseau matriciel présent partout dans le corps, de la superficie de la peau à la profondeur du noyau cellulaire, est un catalyseur complet, global, intégral d’interraction et d’inter-relation des plans de l’être. Il offre donc de nombreuses voies d’apprentissage par la lecture du champ biographique et le socle de la conscience psychologique mais aussi la possibilité d’entrer dans une dimension vibratoire de la conscience, dans l’exploration du chant, du mouvement sensoriel, de l’introspection sensorielle par exemple.
Lorsque l’être humain devient acteur/transformateur de son propre chemin, depuis le corps, il entre dans sa puissance d’être incarné et modèle son organisation somato-psychique au fil des étapes de son intégration, de ses compréhensions. Il permet à sa dynamique relationnelle de se transformer et de progresser naturellement vers un équilibre et une vision élargie, panoramique, et libre de ses conditionnements et du poids de la mémoire, et donc aussi plus libre dans le corps.
Il entre dans sa dynamique fondamentale de renouvellement.
Tout semble alors plus facile, plus fluide, possible, même au milieu de l’effondrement et du chaos.
D’ailleurs, le fascia dans sa structure chaotique et d’apparence anarchique produit …..la vie et l’équilibre !
La science de l’Esprit commence à entrevoir la possibilité de décrire et comprendre les mécaniques des lois d’énergie qui sous-tendent ce monde et les relations humaines. La dimension de l’invisible et ses influences, la notion de forces motrices et forces retardataires sont fondamentales à comprendre et la dimension de l’Esprit rejoint peu à peu la dimension matière et la puissance du vivant à travers le mouvement interne. Ceci sera le vecteur d’un grand bouleversement dans le monde qui avance vers la résolution des mystères du vivant, mystère qui gardent encore les êtres humains sous cloche.
Cette démarche à travers le développement de la proprioception, la capacité à poser des mots sur le vécu, à retranscrire ce que le corps raconte, permet progressivement à l’Homme de marcher son chemin vers sa lumière, et de se saisir de l’ensemble des étapes de cette refonte et re-modélisation de son architecture vivante qui le mène toujours plus proche de qui il est dans sa nature réelle et donc universelle. Un être de mouvement qui crée, casse et recrée des formes pour savoir et qui, à travers cette dynamique laisse le mouvement de sa lumière prendre place.
Le corps un instrument de lecture
La dimension du corps, de l’intériorité et de la prise de sens pouvant émerger de la matière est probablement l’avenir de l’Homme et c’est ce qui lui permettra de lire parfaitement le champ informationnel du vivant, en apprenant à discerner ce qui engendre en lui l’entropie ou la négentropie, ce qui est issu de la mémoire, de la réflexion, ou du mouvement de son intelligence.
Pour cela, il doit clarifier les marqueurs internes, apprendre à lire sa partition et la faire sonner avec d’autres pour croître et non pour se détruire.
Le chemin du corps comprend des étapes et des paliers et c’est via la perception que nous pouvons renouer un dialogue qui finira par engendrer une mutation du mental, permettant à l’être humain de devenir supra-mental, c’est à-dire de se libérer du joug des pensées parasites, retardataires qui voilent son corps, son regard et freine sa percée.
Mais dans ce processus, on ne peut pas brûler les étapes et faire l’économie de certains enseignements. Aussi, la seule chose utile à faire est d’apprendre à lire le territoire du corps quotidiennement et à trouver en soi la stabilité, la solidité, le calme afin de devenir un support de lecture fiable.
Le corps est à la fois un instrument de connaissance de soi, de construction de l’identité psychologique, de l’orchestration de l’entrée dans la dimension vibratoire de la conscience, et de l’avènement de l’Homme Nouveau.
Par Émilie LABOURDETTE, autrice du livre Intelligence Corporelle et processus vibratoire, ed. Souffle d’Or 25/10/2022