Quand la solitude ravage tout : que puis-je faire ?

Quand la solitude ravage tout : que puis-je faire ?

Que pouvons-nous faire avec la solitude non désirée ? D’où vient-elle ? Pourquoi peut-elle être si dévastatrice pour notre état émotionnel ?

La solitude est un phénomène de plus en plus présent, en particulier dans la population âgée ou souffrant d’un certain type de handicap, bien qu’elle augmente également dans la population plus jeune. Dans une société hyperconnectée grâce aux nouvelles technologies, paradoxalement, la solitude non recherchée s’est accrue au fil des années.

Il y a, grosso modo, deux types de solitude : premièrement, celle qui est recherchée, dont on a besoin et qui est agréable, appréciée et même désirée. Deuxièmement, nous pouvons aussi nous retrouver plongés dans une solitude que nous ne recherchons pas, ne voulons pas et apprécions encore moins. Mais que faire lorsque le protagoniste de notre état émotionnel est une solitude qui dévaste tout ?

Comment définir la solitude ?

« La solitude est la conséquence de pertes dans le système de soutien individuel, d’une participation réduite aux activités au sein de la société à laquelle on appartient et d’un sentiment d’échec. »

-Álvarez-

Le sentiment d’être seul n’est pas toujours vécu négativement. Ainsi, nous pourrions définir deux nouveaux types de solitude :

  • La solitude objective : celle qui renvoie à un manque objectif et tangible de contact interpersonnel ou de compagnie.
  • La solitude subjective : c’est le sentiment de se savoir seul. Il est aussi douloureux qu’effrayant. Contrairement au précédent, il n’est jamais recherché. Il s’agit de solitude non désirée.

Selon l’étude CIS-IMSERSO, jusqu’à 14 % des personnes âgées qui vivent dans leur propre maison ont déclaré ressentir de la solitude, mais pas toujours accompagnée de mécontentement, de douleur et de peur. La solitude, lorsqu’il s’agit d’une expérience recherchée et réalisée, peut être très enrichissante.

En contrepartie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) propose le terme de « vieillissement actif ». Cela fait référence au processus qui permet d’avoir et d’utiliser ces opportunités de bien-être physique, mental et social tout au long de la vie, dans le but d’augmenter l’espérance de vie en bonne santé, la productivité et la qualité de vie dans la vieillesse.

Quelles sont les conséquences de la solitude non recherchée ou subjective ?

La solitude subjective peut affecter de multiples sphères du fonctionnement quotidien et physique de la personne, en plus d’être un facteur de risque pour d’autres pathologies et même de mort. Voyons-en quelques-uns :

Au niveau physique

  • Diminution de la force du système immunitaire : nous sommes plus sujets aux maladies infectieuses.
  • Céphalées ou maux de tête.
  • Problèmes cardiaques et circulatoires.
  • Problèmes dans le système digestif.
  • Troubles du sommeil, comme l’insomnie.

Au niveau psychique

  • Faible estime de soi.
  • Sentiment d’infériorité.
  • Trouble dépressif majeur et dysthymie.
  • Troubles anxieux.
  • Toxicomanie : alcoolisme.
  • Idéation autolytique, mort ou suicide.

Au niveau social

  • L’âgisme : qui est défini par l’OMS comme la façon de penser (stéréotypes), de ressentir (préjugés) et d’agir (discrimination), à l’égard des autres ou de nous-mêmes en raison de l’âge.

Qu’y a-t-il derrière la solitude ?

La solitude est multicausale, il existe de nombreux facteurs qui peuvent en être à l’origine, déclenchant ou entretenant et influençant la situation de solitude :

  • Crise d’identité : lorsque nous subissons un ensemble de pertes qui détériorent notre estime de soi.
  • Relations familiales détériorées, pauvres ou peu nombreuses.
  • Crise d’autonomie : en raison de la détérioration de l’organisme lui-même, nous ne pouvons plus fonctionner dans notre vie quotidienne comme nous le faisions auparavant, soit à cause de l’âge, soit par accident, soit parce que nous sommes nés ainsi.
  • Le manque d’activités agréables, renforçantes et significatives.
  • Crise d’appartenance : lorsque nous perdons des rôles ou des groupes auxquels nous appartenions (perte d’amis, de travail…).
  • Syndrome du nid vide : lorsque les enfants grandissent et quittent le foyer familial, des processus similaires au deuil s’activent parfois.
  • Le décès du conjoint.
  • Sortie du marché du travail : retraite.
  • Préjugés : la perception de ne pas avoir une vie que nous considérons productive, de ne pas avoir d’expériences sexuelles ou de se sentir inutile ou dépendant de quelqu’un.

Que faire quand la solitude inonde tout ?

En règle générale, la solitude subjective nous incitera à rétablir nos liens avec les autres. Voici quelques stratégies qui peuvent nous aider dans cet objectif :

  • Essayez d’être autonome : améliorez votre propre capacité à contrôler, faire face et prendre des décisions concernant la vie quotidienne.
  • Consultez le site web de votre ville : ils ont parfois tendance à proposer des cours et des activités dans lesquels vous pouvez rencontrer d’autres personnes ayant des intérêts similaires aux vôtres, ce qui sera un terreau idéal pour créer de nouveaux liens.
  • Essayez de sortir de la maison : marchez, promenez-vous, entourez-vous d’autres personnes ; et, si possible, entamez de petites conversations. Celles-ci peuvent être le début de nouveaux liens.
  • Maximisez vos contacts physiques dans la vraie vie. En ligne, c’est bien, mais nous oublions parfois que nous sommes des êtres sociaux et que nous avons besoin de contact.
  • Cherchez des points de fuite : des comportements qui sont agréables en eux-mêmes, qui impliquent des mouvements corporels et qui permettent à votre esprit de s’amuser : vous pouvez chercher une association ou un club qui facilite l’interaction et la participation à la vie sociale.
  • Aider vous aide : et si vous vous inscriviez à un programme de volontariat ? Vous contribuerez à aider quelqu’un qui en a besoin, avec l’avantage que cette autre personne vous fournira une compagnie, probablement de bonne qualité.

La solitude non désirée peut être source de souffrances très intenses. Elle favorise l’apparition de pensées très dangereuses pour notre qualité de vie mentale, du type « nous ne méritons pas la compagnie des autres ». Des idées qui vont aussi nous agresser dans les pires moments, quand la réalité nous met en difficulté.

La partie positive est que vous pouvez utiliser des stratégies conscientes pour conjurer ce type de solitude qui est si nocif pour notre état émotionnel. Nous vous encourageons à le faire !

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