téléphones portables et santé publique

téléphones portables et santé publique

Principaux faits

  • L’usage du téléphone portable est généralisé et on estime à 6,9 milliards le nombre des abonnés dans le monde.
  • Les champs électromagnétiques produits par les téléphones portables sont classés par le Centre international de Recherche sur le Cancer dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme.
  • Des études visant à évaluer plus complètement les effets potentiels à long terme de l’utilisation des téléphones portables sont actuellement en cours.
  • L’OMS procédera d’ici à 2016 à une évaluation formelle du risque pour tous les effets sur la santé dus à une exposition à des champs de radiofréquences.

Les téléphones portables ou mobiles font désormais partie intégrante des télécommunications modernes. Dans de nombreux pays, plus de la moitié de la population utilise un téléphone portable et le marché s’accroît rapidement. À la fin de 2014, on estimait à 6,9 milliards le nombre d’abonnés dans le monde. Dans certaines régions du monde, ils constituent le moyen de communication le plus fiable, et parfois l’unique moyen de communication.

Compte tenu du nombre considérable d’utilisateurs de téléphones mobiles, il est important de rechercher, de comprendre et de surveiller tout effet potentiel sur la santé publique.

La communication par téléphone mobile se fait par transmission d’ondes radio grâce à un réseau d’antennes fixes appelées stations de base. Les ondes de radiofréquence sont des champs électromagnétiques et, contrairement aux radiations ionisantes telles que les rayons X ou les rayons gamma, elles ne peuvent ni rompre les liaisons chimiques des molécules ni causer d’ionisation dans le corps humain.

Niveaux d’exposition

Les téléphones portables sont des transmetteurs de radiofréquences de faible énergie, opérant à des fréquences situées entre 450 et 2700 MHz, l’émission maximale se situant entre 0,1 et 2 watts. L’appareil ne transmet de l’énergie que lorsqu’il est allumé. Cette énergie (et par conséquent l’exposition aux radiofréquences de l’utilisateur) décroît rapidement avec la distance. Une personne utilisant un téléphone mobile qui se trouve à 30-40 cm de son corps – par exemple, pour envoyer des SMS, se connecter à Internet, ou avec un kit «mains libres» – aura un niveau d’exposition aux champs électromagnétiques beaucoup plus faible que quelqu’un tenant son téléphone portable à proximité de son oreille.

Outre l’utilisation de kits «mains libres», qui permettent de garder une certaine distance entre l’appareil et la tête ou le corps pendant les appels, l’exposition peut également être réduite en limitant le nombre et la durée des appels. Utiliser le téléphone dans des conditions de bonne réception permet aussi de limiter l’exposition puisque le téléphone peut transmettre en utilisant moins d’énergie. L’efficacité des dispositifs commerciaux qui prétendent réduire l’exposition aux radiofréquences n’a pas été démontrée.

Les téléphones portables sont souvent interdits dans les hôpitaux et à bord des avions, car les signaux de radiofréquence peuvent interférer avec certains appareils électro-médicaux et les systèmes de navigation.

Y a-t-il des effets sur la santé?

Un grand nombre d’études ont été menées au cours des deux dernières décennies pour déterminer si les téléphones portables représentent un risque potentiel pour la santé. À ce jour, il n’a jamais été établi que le téléphone portable puisse être à l’origine d’un effet nocif pour la santé.

Effets à court terme

Le principal mécanisme d’interaction entre l’énergie des radiofréquences et le corps humain est l’échauffement des tissus. Aux fréquences utilisées par les téléphones mobiles, la majeure partie de l’énergie est absorbée par la peau et les autres tissus superficiels, ce qui se traduit par une augmentation négligeable de la température dans le cerveau ou tout autre organe du corps.

Un certain nombre d’études ont recherché les effets des champs de radiofréquences sur l’activité électrique du cerveau, les fonctions cognitives, le sommeil, le rythme cardiaque et la pression artérielle des volontaires examinés. À ce jour, la recherche n’a apporté aucun élément de preuve significatif d’effets néfastes pour la santé provoqués par l’exposition aux champs de radiofréquences à des niveaux inférieurs à ceux qui induisent un échauffement des tissus. En outre, la recherche n’a pu fournir de données étayant une relation de cause à effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques et des symptômes rapportés par l’utilisateur, ou une «hypersensibilité électromagnétique».

Effets à long terme

La recherche épidémiologique qui examine les risques potentiels à long terme de l’exposition aux radiofréquences a essentiellement recherché un lien entre les tumeurs cérébrales et l’utilisation du téléphone portable. Toutefois, du fait que de nombreux cancers ne peuvent être décelés que de nombreuses années après les interactions qui ont conduit à la tumeur, et que les téléphones mobiles étaient peu utilisés avant le début des années 1990, à l’heure actuelle, les études épidémiologiques ne sont en mesure d’évaluer que les cancers qui apparaissent dans un laps de temps plus court. Cependant, les résultats des études portant sur des animaux montrent invariablement qu’il n’y a aucune augmentation du risque de cancer du fait d’une exposition prolongée aux champs de radiofréquences.

Plusieurs études épidémiologiques multinationales de grande envergure ont été menées à bien ou se poursuivent, y compris des études cas-témoins et des études de cohorte prospectives examinant un certain nombre de paramètres sanitaires chez les adultes. La plus grande étude cas-témoins à ce jour, INTERPHONE, coordonnée par le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), a été conçue pour déterminer s’il existe des liens entre l’utilisation des téléphones portables et les cancers de la tête et du cou chez l’adulte. À partir de l’analyse internationale regroupant les données recueillies dans treize pays participants, aucune augmentation du risque de gliome ou de méningiome n’a pu être établie en relation avec l’utilisation du téléphone portable sur une période supérieure à 10 ans.

Il existe quelques signes d’un risque accru de gliome pour les 10% d’usagers dont le nombre d’heures cumulées d’utilisation était le plus élevé, bien qu’aucune tendance systématique de risque accru n’ait été établie pour une plus longue durée d’utilisation. Les chercheurs ont conclu que les biais et les erreurs limitent la validité de ces conclusions et ne permettent pas une interprétation de causalité. Se fondant en grande partie sur ces données, le CIRC a classé les champs électromagnétiques de radiofréquence dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme (Groupe 2B), catégorie utilisée lorsqu’on considère comme crédible un lien de cause à effet, mais sans qu’on puisse éliminer avec une certitude raisonnable le hasard, un biais ou des facteurs de confusion.

Tandis que les données tirées de l’étude INTERPHONE ne permettent pas d’établir qu’il existe un risque accru de tumeurs cérébrales, l’augmentation de l’utilisation des téléphones mobiles et l’absence de données concernant cette utilisation sur des périodes dépassant 15 ans justifient que de nouvelles recherches soient menées sur l’utilisation des téléphones mobiles et les risques de cancer du cerveau. En particulier, compte tenu de la popularité récente du téléphone mobile chez les jeunes, et par conséquent d’une durée potentielle d’exposition plus longue au cours de la vie, l’OMS a encouragé de nouvelles recherches pour ce groupe d’âge. Plusieurs études portant sur les effets potentiels sur la santé des enfants et des adolescents sont en cours.

Lignes directrices concernant les limites d’exposition

Les limites d’exposition aux radiofréquences pour les utilisateurs de téléphones portables sont quantifiées en utilisant une grandeur physique dénommée DAS ou Débit d’Absorption Spécifique, qui correspond à l’énergie absorbée par le corps par unité de temps et de masse. À l’heure actuelle, deux organismes internationaux [1,2] ont élaboré des lignes directrices à l’intention des professionnels et du grand public, à l’exception des patients faisant l’objet d’un diagnostic médical ou suivant un traitement. Ces lignes directrices reposent sur une évaluation approfondie des données scientifiques disponibles.

L’action de l’OMS

L’OMS procédera d’ici à 2016 à une évaluation formelle du risque pour tous les effets sur la santé dus à une exposition à des champs de radiofréquence. De plus, ainsi qu’il a été noté plus haut, le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), organisation spécialisée de l’OMS, a examiné en mai 2011 le potentiel cancérogène des champs de radiofréquences, comme ceux produits par les téléphones portables.

L’OMS recense aussi périodiquement les priorités en matière de recherche sur les champs électromagnétiques et la santé et encourage les travaux visant à combler les lacunes dans les connaissances par l’intermédiaire de ses programmes de recherche.

https://www.who.int/fr

(Visited 211 times, 1 visits today)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.